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Joëlle Losfeld [corriger]

Joëlle Losfeld, fille de l`éditeur Eric Losfled, crée en 1991 la maison d`édition qui porte son nom. La maison est vendue au groupe Mango en 1997 puis aux Éditions Gallimard en 2003. Elle édite et fait connaître en France de nombreux auteurs de langue anglaise tels que Janet Frame ou John Meade Falkner. En 1999, le succès d’Effroyables jardins de Michel Quint (avec 250 000 exemplaires vendus) lance la maison d`édition.

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Dernières critiques
L'été où tout a fondu

J’avais beaucoup aimé « Betty » et la parution du premier roman de l’autrice chez Gallmeister m’a incitée à acheter ce roman. On y découvre une petite ville américaine où l’arrivée d’un enfant noir associée à une canicule extraordinaire va servir de révélateur à diverses intolérances (liées à la religion, l’inclinaison sexuelle, ou au racisme…) et donner lieu à tous les excès humains (naissance de secte, chasse à l’homme…). L’auteur cite « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee et j’ai vraiment eu l’impression d’un hommage appuyé car l’histoire est racontée à auteur d’enfant ‘Fielding) et car les héros ont l’air de se mouvoir dans les années 50 plutôt que dans les années 80 où se situe l’histoire. Certains passages semblent s’éparpiller et diluer l’histoire mais pour un premier roman on ne peut que constater la qualité de conteuse de l’autrice.
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La marche au canon

À l’instar d’un Victor HUGO pour le XIXe, Jean MECKERT (1910-1995) a traversé une bonne partie du XXe siècle. Personnage singulier, anarchiste pacifiste écrivant sous divers pseudonymes, dont celui de Jean AMILA avec lequel il publiera une grosse vingtaine de romans à partir de 1950. Il est par ce pseudo en quelque sorte le pionnier d’un style qui a fait son chemin depuis : le roman noir social et politique français, que ne tarderont pas à démocratiser des auteurs comme Jean-Patrick MANCHETTE, Jean-Claude IZZO, Frédéric FAJARDIE ou, plus près de nous, Didier DAENINCKX ou Patrick PÉCHEROT. Mais lorsqu’il signe de son vrai nom, MECKERT, tout en gardant l’aspect social et politique, ne dirige pas son scénario vers une enquête policière. Il narre, il observe, il dénonce la société dans laquelle il vit. Il est d’ailleurs étrange de constater qu’il est plus célèbre par son pseudo que par son nom véritable.



« La marche au canon » est un petit roman original par son style littéraire : phrases courtes, percutantes, acérées. Mais aussi une intrigue resserrée, tendue, et surtout cet argot, ce parler populaire. On se croirait échoués dans un film dialogué par Michel AUDIARD ou Henri JEANSON, avec par exemple ce « Nous autres, le tout-venant du biceps » désignant les jeunes soldats peu costauds.



Augustin Marcadet, 34 ans, plutôt pacifiste, est enrôlée dans l’arme française dès le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, comme son « géniteur » MECKERT le fut. « En route, petit soldat, pour la marche au canon ! ». L’auteur nous fait suivre les péripéties de son humble héros durant la « drôle de guerre » du côté de la frontière allemande, jusqu’à l’armistice de juin 1940. Les mouvements de troupes sont nombreux, à l’intérieur de trains à bestiaux, plus rarement sur des vélos. MECKERT décrit : les beuveries dans les villages étape, la violence des officiers, les discussions entre hommes (sur les femmes notamment, qu’ils respectent peu). Et ce « on », martelé sans cesse, comme pour nous l’imprégner dans le ciboulot, ce « on » qui représente ces losers, ces soldats perdus qui ne comprennent pas pourquoi ils sont là, qui ne forment qu’un, dans le désespoir comme dans les bringues à tout casser.



Marcadet a les pensées qui voyagent, du côté de Paris notamment, « sa » ville, où l’attendent sa femme et sa fille. Ce petit bout de confort, ce cocon qu’il lui tarde de réintégrer. Les souvenirs d’abord épars se précisent, deviennent palpables, Marcadet rêve, espère, alors que les bombes pleuvent non loin de lui.



« On votait pour la paix, on payait pour la guerre ». Comme MECKERT, Marcadet est pacifiste, mais il préfère le taire, les temps sont dangereux pour les ennemis de la guerre. Alors il observe, il cherche à se trouver une quelconque utilité. En vain. Sur leur chemin, les soldats en croisent d’autres, mutilés, la plupart victimes de mines. MECKERT semble écoeuré par ce spectacle, aussi il préfère conter l’arrière, ou plutôt les bas-côtés. Une seule fois il s’immisce au sein du combat. Pas longtemps, juste le temps de ressentir une certaine nausée.



En effet, MECKERT tient à montrer, en peu de mots, l’absurdité de la guerre, pas dans un exercice philosophique, mais dans un sens humain, humaniste même. Alors il se contente de suggérer le front, se focalisant sur les moments « civils » de cette guerre, lorsque les troufions, les sans-grade, se retrouvent pour échanger, jouer au cartes et picoler, le tout agrémenté de séquences impressionnistes.



Ils ont beau réfléchir, ces braves soldats, ils ne comprennent pas la guerre. « C’était triste comme une agonie ». Alors pour faire semblant, ça fanfaronne, ça se vante, ça invente. Puis notre narrateur réalise qu’il se rapproche de la frontière suisse. Et si la liberté était au bout ?



« La marche au canon » fut écrit pendant ou juste après la deuxième guerre mondiale. Le texte, brut puis retouché, fut refusé à deux reprises en 1946 puis 1955. C’est ainsi qu’il reste inédit jusqu’à sa publication en 2005, 10 ans après la mort de l’auteur. Préfacé par Stéfanie DELESTRÉ et Hervé DELOUCHE, il est de ces petits textes que l’on peut ressortir avec confiance. Simple d’approche mais engagé et sincère, il n’a pas besoin de plus de mots pour que le message pacifiste passe. Il aurait pu devenir un texte majeur que l’on se transmet de main en main, comme témoignage d’une période, d’un idéal. Il n’en fut rien, et c’est injuste. MECKERT a obtenu son heure de gloire avant de tomber en partie dans l’oubli, il est pourtant l’un de ces écrivains de conviction, prolifique et moderne, qui a imposé un mode d’écriture.



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Mère et fille

Richard rentre chez lui après avoir été radié de Cambridge, et autant dire que l’accueil qu’il reçoit n’est pas des plus chaleureux. Immédiatement, sa mère et sa sœur Euphémia veulent se débarrasser de lui et n’ont qu’une envie : qu’il reparte. Richard va pourtant rester, lui et ses secrets, sans savoir qu’il n’est pas le seul du village à cacher des trucs, loin de là.



L’ambiance du livre devient de plus en plus pesante au fur et à mesure des pages, glauques aussi. Le village et ses histoires, ses commères, les vexations stupides des gens, les petits groupes qui se forment plein de mesquineries. Richard va s’y perdre. Mais comme Richard n’est pas un personnage attachant, je me fichais qu’il soit bien ou mal vu. Ce jeune homme ne pense qu’à baiser, se disant amoureux d’une puis d’une autre, jouant avec les filles comme des objets, les croyant éprise de lui alors que non. Devenait méchant quand il se rendait compte que ce n’était pas le cas, comme si c’était elles qui l’avaient trompé. Il décrit dans son journal ses fantasmes et je m’en serais bien passé, vraiment.



Donc le personnage est insupportable et en plus assez stupide, il s’embourbe lui-même dans les histoires, et ne voit pas venir ce qui est en train de se passer. Moi je l’ai senti, quelque chose n’allait pas, que ce soit chez les villageois ou bien la famille de Richard. Il y avait des secrets, des trucs glauques, comme la mort mystérieuse du père de Richard. Le livre est assez sombre, il parle de sujet difficile, notamment le viol et l’inceste. Et c’est fait de façon abject car Richard (mais pas que lui) est un personnage abject. Et que l’histoire est racontée à une époque où l’on condamnait plus facilement les victimes que les coupables (même si je dois dire que cela arrive encore de nos jours malheureusement).



J’avoue avoir eu un petit coup de mou à un moment du livre, on voit bien que quelque chose ne tourne pas rond mais c’était fatigant de voir Richard faire n’importe quoi et « tomber amoureux » de toutes les femmes qui l’entourent. (Et avoir le culot de traiter de débauchée les femmes qui feraient pareil). La fin est bien, sombre comme le reste de l’histoire, et assez ironique.



En bref, c’était une bonne lecture si on aime les atmosphères glauque et noire. J’ai détesté les personnages, mais l’histoire m’a plu, et j’étais curieuse de voir comment tout allait se terminer.
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