Courte nouvelle, mais marquée des mêmes qualités que les deux romans du même auteur que j'ai déjà lus (Les Adolescents troglodytes et Les Mains gamines) : l'écriture est à la fois poétique et "directe" (voire crue) ; l'ambiance rurale est d'un réalisme touchant : plutôt triste, car empreinte de solitude et de deuil, mais si bien dépeinte (grâce cette écriture unique, justement) ; certaines idées sont plutôt originales, comme celle de ce vieil homme qui se met à raconter des histoires locales (vraies ou inventées) dès qu'on ouvre la porte derrière laquelle il se tient (d'où le titre de la nouvelle), mais en même temps, Emmanuelle Pagano aborde, une fois encore, des thèmes universels qui nous touchent tous (ici, c'est la vieillesse, la décrépitude et la mort).
Tout cela est, une fois encore, présenté avec une dureté (et parfois une certaine cruauté) qui est l'une des particularités du style d'Emmanuelle Pagano. Une particularité qui donne à ses écrits un côté un peu étrange et, en tout cas, déstabilisant.
C'est donc un très beau texte et, en même temps, un texte "coup de fouet", autant par la rapidité de la lecture que par les scènes qu'il expose et qui secouent.
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