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3.59/5 (sur 372 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 15/09/1969
Biographie :

Emmanuelle Pagano est née dans l'Aveyron en septembre 1969.

Elle est mariée, elle a trois enfants, nés en 1991, 1995, et 2003.

Elle a raté son bac, l'a repassé, puis a fait en pointillés d'assez longues études en "Esthétique du cinéma et de l'audiovisuel". Elle a abandonné sa thèse sur « le cinéma cicatriciel » pour écrire des romans dans lesquels elle cherche encore à rouvrir et grattouiller des cicatrices, et tant pis si ça fait un peu mal.

Elle est agrégée d'arts plastiques, matière indisciplinée considérée à tort comme mineure, enseignée au compte-gouttes et peut-être en voie de disparition.

Après avoir habité sur le Vercors pendant sept ans, elle vient de s'installer sur le plateau ardéchois.

Elle est l'auteure de "Pour être chez moi", récit, paru aux éditions du Rouergue (2002), de "Pas devant les gens", roman, publié aux éditions de La Martinière, (2004).

En 2006, elle reçoit le Prix TSR du roman pour "Le Tiroir à cheveux", publié chez. P.O.L.

Elle publie par la suite deux autres romans: "Les Adolescents troglodytes" et "Les Mains gamines" (qui reçoit le Prix Wepler 2008 et le Prix Rhône-Alpes du Livre 2009).

En 2008, la Librairie Olympique propose une édition limitée d'une nouvelle (tirée à 250 exemplaires): "Le Guide automatique".

En 2010, elle publie une œuvre présentée comme autofictive et qui met en scène une relation épistolaire entre deux écrivains: "L'Absence d'oiseaux d'eau". L'année suivante paraît "La Décommande", court texte.

En 2012, elle publie "Un renard à mains nues", un recueil de nouvelles.

En 2018, elle reçoit le Prix du roman d'écologie pour "Sauf riverains".

Emmanuelle Pagano est un des auteurs/adhérents de la Maison des écrivains et de la littérature à Paris.

2021 : Elle écrit dorénavant sous son vrai nom Emmanuelle Salasc. (Hors Gel chez P.O.L)
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Source : auteurs.arald.org
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Bibliographie de Emmanuelle Pagano   (17)Voir plus

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Emmanuelle Salasc - Ni de lait ni de laine - éditions P.O.L Où Emmanuelle Salasc - qui s'est appelée Emmanuelle Pagano - tente de dire de quoi et comment est composé son recueil de nouvelles "Ni de lait ni de laine" et où il est notamment question de l'écriture de textes courts, du je et du nous, du il et du elle, de familles dysfonctionnelles et d'autobiographie, d'identification aux personnages et de non fiction, de la parution en "formatpoche de '"Nouons nous", -et où Emmanuelle Salasc lit la nouvelle "A trottinette"-, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "Ni de lait ni de laine", à Paris le 17 avril 2024 "La famille, tout le monde en a une, même ceux qui n'en ont pas, même ceux qui en ont plusieurs. La famille, c'est l'endroit au monde où on est le plus aimé, le plus haï, le plus protégé, le plus violenté, le plus soutenu, le plus abandonné, le plus nié, le plus encouragé, le plus cajolé, le plus admiré, le plus dénigré, le plus compris, le plus incompris. La famille est un superlatif. On y est seul, on y est nombreux."
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Citations et extraits (117) Voir plus Ajouter une citation
Parfois je me demande comment arriver à maintenir cet espace, ce jeu, entre ces lettres et nous. Il y a du jeu, cela ne s’ajuste pas parfaitement. Je ne sais pas comment relier ces lettres à nos personnes. Comment nos personnes peuvent s’entendre avec nos personnages ? Quand on se verra, bientôt, s’il se passe quelque chose entre nous, et que cela se passe mal, je me dis ce ne sera pas grave, parce que nos lettres, nos lettres d’après, pourront toujours arranger nos gestes. Mais l’inverse ? Si jamais cela se passe bien, trop bien, nos personnes et nos corps pourraient mettre en péril cet échange de lettres. Et nous n’aurons plus que des banalités à nous écrire.
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Elle et moi ça n’a pas marché. J’avais toujours une autre femme en tête, pour après. Je pensais rencontrer une autre femme, plus tard, ou même elle, peut-être, mais en mieux, en mieux parce que plus tard. Comment s’appelle ce sentiment, identique à la nostalgie, mais de l’avenir ? Le regret, l’envie de retrouver ce qu’on n’a pas encore vécu. Ce moment futur je le languissais, et je redoutais aussi, par avance, sa disparition. Je vivais tout par avance. J’attendais, et je déplorais, la non encore apparition, la non-venue, de toute chose. Et tout ce qui était déjà là, près de moi, me semblait n’avoir aucune importance, ne pas exister. Moi-même je n’existais que dans l’avenir. Elle, elle était dans le présent, elle était tellement présente. Maintenant, elle est dans le passé. J’attends son retour.
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La nature c’est comme le reste, c’est pas plus beau ni plus pur qu’une ville, que les zones commerciales ou les zones industrielles, que les éoliennes hautes et arrogantes au-dessus des épicéas. Des fois même la nature elle est comme ça énervante et neurasthénique, à l’automne si moche et sale, boueuse et collante au printemps quand la neige poisse, arrogante avec le soleil intact de l’hiver, et ridicule si verte l’été. Pénible, ennuyeuse, comme tout le reste. Si pourtant le plateau me vient souvent autour de moi si beau, c’est juste parce que j’y vis. C’est bête, mais magnifique est l’endroit où on vit, ça dépend de comment on se lève, comment on regarde au-dehors, ça dépend de si on regarde. Il y a des jours, des matins ou des nuits, où le temps dans le paysage, où l’air dans les arbres est exactement, presque trivialement, en accord avec le temps dans notre corps, l’air dans notre humeur, on est maussade et dehors aussi, l’humidité se palpe de partout, de nous jusqu’aussi loin là-bas, où ne voient pas nos yeux, puisque le crachin nous interdit de voir. Il nous surprend jusque dans la cuisine, et on s’y attendait tellement. Que la pluie soit froide dans le cou ça ne nous enlève pas l’envie de pleurer, mais ça nous rend la dépression presque belle.
Hier étrangement c’était un soleil large qui se plaçait en transparence sur mes larmes, et ça marchait pareil. Mes larmes étaient claires, lumineuses. Doubler notre air du climat des choses ça nous soulage partout, du moment que partout c’est là où on vit. [...]
Aujourd’hui la buée je pense pas qu’elle soit froide, ni chaude, sur la joue de Nadège, je sais aussi qu’à son âge c’est parfois le contraire, nulle part c’est là où on vit. Nulle part à cause de cette difficulté de l’adolescence d’être si soudainement et violemment sexuée. Mais je ne sais pas si c’est plus facile pour elle. Oui je crois que ça doit être plus facile, quand on a un sexe à peu près cohérent.
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Quand tu t’es retiré de ma vie, de mon corps, tu as retiré ma vie, mon corps, parce que, j’aurais dû m’en défendre, mais tu m’existais. Je vivais par ton regard, tes bras, tes mots. Avec toi, je portais les couleurs et les odeurs des choses. Leurs sons. S’il faisait chaud tu avais un parfum de soleil. Si nous avions marché longtemps je t’attirais vers moi pour voir ce que nous avions vu. Je t’écoutais, tu me racontais. Tu racontais pour moi et tu racontais moi. Je n’existais que par ce que tu disais. Tu disais le monde. Ta présence près de moi était une cosmogonie. Ton corps n’était pas un corps pour consoler. Il était un commencement.
Je dois maintenant réapprendre les mots, les choses, l’espace, les sensations. Je ne sais plus marcher. Je titube.
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Oui, j'aime les bruines quand on est dehors, et les pluies violentes quand on est dedans. J'aime dormir sous des pluies régulières et denses, qui donnent sommeil, faire l'amour sous les battements des orages. J'aime toutes les pluies. J'espère qu'il pleuvra, quand j'arriverai chez toi, et que tu m'embrasseras sous la pluie, longuement, jusqu'à ce qu'on soit trempés, qu'on ait froid, et qu'on se dépêche de rentrer chez toi.
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J’habite cette ville où nous sommes si nombreux, cette ville chère et coincée par une ceinture d’autoroutes. Nous y sommes à l’étroit. Serrés pour vivre, manger, dormir, se déplacer. L’espace y est un luxe arrogant, et les ciels paraissent toujours tout à la fois démesurés et inatteignables. Dans les rues je marche la tête en arrière, à rêver de hauteur et d’air. Dans l’appartement, je n’arrive pas à étendre mes bras sans toucher des étagères, des meubles, des murs, des portes, des objets, mon compagnon. Nous entassons nos choses comme nous le pouvons, et quand nous ne pouvons plus, il faut se résigner à trier. Se décider sur l’importance de ces machins que nous possédons, selon de drôles de mesures. Nous mettons en balance les dimensions de la chose et les souvenirs contenus, l’encombrement et l’attachement. Nous réfléchissons à l’étalonnage de nos vies. C’est l’occasion de disputes. Calibrer la mémoire, les affections, les manies, est une affaire délicate quand on est deux. Nous n’avons pas le même gabarit à propos des choses et des émotions (p. 13).
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Les ados, en un seul été, elles se retournent, elles ne deviennent pas adultes, elles ne quittent pas l’enfance non plus, mais elles se retournent, étrangement, dans un âge impossible.
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Je n'y faisais plus attention, j'avais oublié les brûlures, le feu caché qui continue à consumer le fond des arbres. Couvant souterrain. Sur terre il paraissait éteint. J'aurais dû me douter qu'il pouvait renaître, en remontant le long des racines, plus loin et plus tard, peut-être même en plein hiver. Les trous formés par les animaux fouisseurs l'ont porté comme des cheminées. Un arbre, soudain et tout seul, entouré de neige, s'est enflammé. J'aurais pu faire attention à la vapeur s'élevant du sol, mais non, l'apparence était au calme, l'hiver était familier. Et ce feu que je croyais éteint, cette mémoire d'elle, a repris.
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Elle est partie l’été dernier sans explication, en laissant son vélo contre le mur de la cour. J’ai reçu un SMS me disant que je pouvais garder le vélo, qu’elle ne reviendrait pas. Je n’osais pas y toucher. Le mur de la cour est formé de gros blocs de pierre calcaire beige dont les jointures étaient creusées par le temps. La poignée gauche du guidon était coincée dans une de ces fissures. J’ai fini par l’enlever à la demande écrite de la copropriété. Lorsque j’ai retiré la poignée, libéré de son attache le vélo me semblait lourd. Je l’ai rangé dans ma cave et je suis retourné voir le mur. Je n’ai pas retrouvé l’exacte fente par où le guidon permettait au vélo de tenir debout. Il y en avait trop, beaucoup trop de failles crayeuses dans ce vieux mur. J’ai eu envie d’y glisser des petits papiers sur lesquels j’aurais écrit mon vœux le plus cher, le même sur tous : faites qu’elle revienne. Ce mur dans la cour de mon immeuble ressemblait, en plus petit, en plus ordinaire, au mur occidental de Jérusalem, le Kotel, dans lequel on insère un petit papier contenant une prière. J’ai préparé des dizaines de supplications et je suis allé sertir tout le mur de ma douleur pliée.
La semaine dernière le syndic a fait faire des travaux, et le beau mur ancien de la cour a été recouvert d’un enduit qui a bouché toutes ses crevasses (p. 69).
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"[...] je me disais que rire autant et ensemble dans la mémoire de ce que les gens appellent le malheur, ce devait être ça le talent de la fratrie, le talent d'être frère et sœur."
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