Les Editions de La Pastèque [corriger]

Montréal.

Récemment divorcé, Paul Rifiorati, 51 ans (bien qu’il puisse en paraitre davantage à son entourage) est le père de Rose, jeune adulte en cours d’émancipation. C’est également le fils d’Aline, septuagénaire en fin de vie. Quant au père de Paul, Robert, il est très elliptiquement évoqué en termes accusateurs.



Paul est pigiste, auteur de bd et par ailleurs passionné de typographie. Au détour du récit, il nous présente son métier et ses outils de graphiste, son atelier de dessin ou encore le passage obligé dans les salons du livre et les coulisses de ceux-ci.



Cyclothymique, sujet à des apnées du sommeil sévères et à des maux de tête fréquents, Paul fréquente communément les cabinets de psychologie pour y déverser son mal de vivre. Il rejette vigoureusement toute pratique sportive et partage enfin un pavillon dans la banlieue de la classe moyenne de Montréal avec un caniche blanc, Biscuit.



Pantacourt, short et tee-shirt en été, tenues confortables et presque dépenaillées toute l’année, notre anti-héros promène un visage rond au nez effilé et une pilosité maxillaire négligée qu’une calvitie prononcée vient contrecarrer.



Paul est dépressif et se laisse aller : maison et jardin à l’abandon, piscine hors sol délaissée en contradiction avec le sous-sol du pavillon aménagé en atelier de dessin ou avec la maniaquerie d’un voisin étouffant et intéressé.



Nihilisme de l’existence, médiocrité du quotidien : il est question de solitude, d’ennui...d’une vie aussi insignifiante qu’insipide. A travers des scènes communément partagées, nous suivons les aventures extraordinaires d’une banale existence faite de contrariétés familières, comme si l’absence d’intérêts devait engendrer celle du lecteur.

Une remarquable bd autobiographique pleine de sensibilité et d’autodérision. A lire doucement pour y percevoir tous les subtils détails doux-amers.

Très belle BD sur le handicap, la mémoire et la famille. Un récit poétique, à travers la référence de "Major Tom", et émouvant mais pas larmoyant. En effet si la découverte de la paralysie cérébrale de Tom chamboule la famille, surtout la mère, ce qui domine c'est l'amour, les liens qui unissent les membres de cette famille, autour de ce petit être pas comme les autres mais qui est accepté tel qu'il est.

C'est l'histoire de Juliette qui, lors d'une visite libre, dans son ancienne habitation, se rappelle les souvenirs qu'elle a avec son petit frère Tom, lourdement handicapé, qui, n'a malheureusement pas atteint sa majorité. Elle se rappelle sa naissance, ses différences, son arrivée à la garderie, les questionnements de ses parents, son propre vécu avec son petit frère, qu'elle surnommait son petit astronaute, les difficultés face au regard des autres sur le handicap. Les thèmes sont importants à aborder, par contre, j'ai trouvé l'histoire trop longue, par moment bien difficile à comprendre, les dessins ne m'ont pas particulièrement attiré. J'ai vécu cette lecture comme une contrainte, j'ai failli refermer le livre sans aller jusqu'au bout. Dommage !

Finger