Ecriture facétieuse

Votre cœur a manqué un battement.
Elle vous a glacé le sang.
Elle vous a couvert de sueurs froides.
Elle vous a fait trembler de peur.
Elle vous a empli d’effroi.
Elle vous a fait plonger dans la terreur.
C’est la PHRASE QUI TUE.

L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.

La conscience, Victor Hugo

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone Empêchez le chien d’aboyer avec l’os que je lui donne Faites taire les pianos et les roulements de tambour Sortez le cercueil avant la fin du jour   Que les avions qui hurlent au dehors Dessinent ces trois mots : « il est mort » Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices Gantez de noir les mains des agents de police   Il était mon nord, mon sud, mon est, mon ouest Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson Je croyais que l’amour jamais ne finirait : j’avais tort   Que les étoiles se retirent, qu’on les balaye Démontez la lune et le soleil Videz l’océan, arrachez les forêts Car rien de bon ne peut advenir désormais

Funeral blues,W.H.Auden

Vous parlerai-je de la montagne de lunettes, parce qu'elles parlent à l’œil ?
Des dents en or, parce que ça se pèse ?
De solistes et de leurs lubies particulières, parce que les nombres à six zéros n'éveillent pas la sensibilité ?

Journal d`un escargot , Günther Grass

- Vous n'êtes pas très costaud.
- Tous ceux que j'ai éviscéré disaient pareil.

Joann Sfar & Lewis Trondheim - Donjon Zénith, tome 7 : Hors des remparts

Les rares fois où elle était tombée dessus au milieu d’un tas de papiers, la vue de sa bouche plissée entre deux grosses joues surplombant les flammèches du traditionnel gâteau à deux étages plâtré de crème au beurre beige lui avait évoqué une paire de fesses – bref, elle évitait de la sortir du trieur accordéon.

Sous le soleil de Soledad   Laurence Peyrin

Ah ah je suis morte de rire Anne So.

Je savais ce que ma mère pensait : bientôt, les mains qui avaient largué ces bombes caresseraient le corps nu de sa fille.


Les Voleurs d'innocence
Sarai Walker

Le mal. Il parvient à déceler le bien comme l’hellébore nauséabonde détecte le soleil dans le coin du bois le plus lugubre où elle pousse. Il se dissimule dans l’obscurité, tout près de la lumière où jouent les innocents. Il prend mille aspects divers, dont certains aussi hideux que la lèpre et la plupart aussi subtils que le serpent. Le mal. Nul mot ne saurait mieux servir à caractériser Rune, qui était capable de flairer la présence de la bonté et de transformer son effluve en l’odeur putride de l’innocence corrompue

Le Bois Duncton  William Horwood