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    Rinne le 19 novembre 2015
    Merci Mladoria ^-^
    Melinda_Celine le 19 novembre 2015
    Anne se débarrassa rapidement de ses affaires dans l’entrée et s’affala dans le canapé avec le courrier : une facture de routine qu’elle classerait plus tard. Quelques pub agaçantes… En somme, rien. Elle soupira : la journée s’était mal passée. Elle commençait à peine à exercer en kinésithérapie et ses illusions fondaient au fur et à mesure de ses consultations. Elle s’était associée à un kiné en place depuis plusieurs dizaines d’années : Eric Mason et récupérait les patients qui ne parvenaient pas à trouver de place dans son planning chargé. Et invariablement, elle sentait une réticence d’abord au téléphone puis au cabinet où elle croisait de nombreux regards interrogateurs qui la jaugeaient avec méfiance. Peu d’habitués reprendraient rendez-vous avec elle : sa jeunesse trahissait son manque d’expérience.

    Eric prendrait bientôt des nouvelles… Elle redoutait ce moment.

     

    Devant elle, s’ouvrait la perspective ennuyeuse d’une soirée télé. De toute façon, il ne lui restait plus assez de courage pour sortir. Elle attrapa une revue de la bibliothèque sans enthousiasme. Elle ne tirait pas grand chose de ces revues purement féminines… Elle relut les rares articles qui l’intéressaient. Elle commençait à les connaître par cœur. Demain, je pourrais faire un tour à la bibliothèque, se dit-elle avec un regain de gaîté : Elle aimait ce lieu de silence habité de récits inattendus, de passion et de savoirs disparates. 

     

    Le téléphone sonna plusieurs fois. Le week-end s’organisa en un clin d’œil. Anne était d’une compagnie agréable et facile : célibataire, elle était toujours prête à rendre service.

     

    Le lendemain, elle dut réduire son passage à la bibliothèque à une brève virée : elle saisit rapidement quelques livres et sa revue habituelle. Puis elle passa une bonne partie du samedi chez une amie de longue date : Véronique, qui, en l’échange de quelques heures de garde – elle avait trois charmants bambins -, lui concocta un dîner en tête à tête amical digne d’un grand chef cuisinier !

    Le dimanche, elle rejoignit sa mère et un de ses trois frères à une exposition de peinture. Elle ne partageait par leur enthousiasme pour l’art contemporain, mais elle passa un après-midi rassérénant. Elle était en famille la petite sœur ; on ne la prenait pas toujours au sérieux, mais là elle se sentait soutenue et protégée.

     

    Le soir enfin, elle put entamer un livre avant de se fourrer sous la couette. Elle choisit Soleil obscur, un roman. Depuis peu, elle avait abandonné les romans policiers qu’elle trouvait trop manichéens. Mais, avant même qu’elle n’entame la première page, un papier glissa entre ses mains. Elle l’examina avec curiosité : c’était un papier à lettre fin qui devait provenir d’un bloc de correspondance. L’écriture était nerveuse, petite et bien formée. Elle éprouva immédiatement un malaise. Elle lut les lignes comme un automate. Elle ne comprit pas tout de suite qu’elle connaissait cette écriture, parce que ça n’était pas possible. Elle s’assit au bord du lit en tremblant. Elle gardait sur sa table de nuit une photo derrière laquelle elle avait glissé une lettre similaire. Lentement, avec émotion, elle sortit la lettre de son étui. Combien de fois l’avait-elle lue, palpée, examinée mot à mot pour dénicher un sens, un début d’explication ? Elle dut admettre avec douleur que l’écriture et même l’encre du stylo utilisé étaient identiques. Elle resta un moment prostrée, en larmes.

     

    Puis elle lut la lettre :

     

    Emma chérie,

    Il est trop tard.

    Je n’arrive plus à remonter la pente. Je ne peux même plus être un père et un mari pour ma famille. Je ne suis plus rien.

    Oublie-moi.

     

    Comment cette lettre avait pu se retrouver là, oubliée dans ce livre ?

    Peut-être qu’un jour de fatigue, un geste malencontreux avait transformé l’inestimable courrier en un quelconque marque page… Elle examina encore les lettres des mots et compara avec les caractères de sa lettre.  Elle dut se résoudre à l’incroyable : l’écriture était la même.

    Pendant plusieurs jours, elle resta abasourdie, dans une sorte de nuage indolore. Elle voulut parler à sa mère. Au téléphone, les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Elle passa la voir, mais même en tête à tête, elle ne put rien dire.

    Au moins, elle ne souffrait plus des regards de ses patients : elle ne les voyait pas, elle massait machinalement. Même les soins aux bébés, habituellement pénibles, la laissaient froide.

     

    Puis elle décida de retrouver la fameuse Emma de la lettre. Elle la haïssait d’avance, mais la curiosité l’emportait sur le reste. Elle chercha d’abord dans l’annuaire. Elle renonça rapidement : Ses recherches n’aboutissaient à rien et ses interlocutrices lui faisaient comprendre que son appel était pour le moins bizarre. Elle demanda de l’aide à une bibliothécaire en lui expliquant qu’elle avait trouvé un papier important dans un livre. Mais celle-ci lui répondit sèchement qu’elle ne pouvait pas trouver la précédente lectrice de Soleil obscur et qu’elle ne pouvait pas non plus lui livrer toutes les Emma ou Emmanuelle de son fichier… « C’est confidentiel », conclut-elle sur un ton qui n’admettait pas la réplique. 

     

    Les jours suivants, Anne se renferma dans une morosité mélancolique. Elle voulut oublier la lettre, mais les mots retentissaient malgré elle. Elle se surprit à passer de plus en plus souvent à la bibliothèque. Lorsqu’elle faisait la queue pour rendre ou emprunter un livre, son œil glissait sur les cartes d’abonnement pour chercher le prénom. Une fois seulement, elle tomba sur une Emma, mais elle ne pouvait pas correspondre : elle était trop jeune et le style de livre qu’elle empruntait ne correspondait pas du tout à Soleil obscur.

    Elle fit des recherches sur l’auteur du roman et lut tous ses livres Un bibliothécaire lui indiqua des auteurs similaires. Elle les emprunta et se fit un programme de lecture digne d’une étudiante en lettres.

    Progressivement, elle passa de plus en plus de temps aux tables mises à la disposition des lecteurs, d’abord pour feuilleter nonchalamment des revues, puis pour remplir des papiers administratifs ou écrire ses courriers. Elle surveillait inlassablement les allées susceptibles d’intéresser Emma. Bientôt, à force de questions et de présence répétée, elle commença à connaître le personnel de la bibliothèque. Un soir où elle resta particulièrement tard, l’un deux : Samuel, lui proposa de dîner avec lui à un restaurant tout proche de la bibliothèque. Elle hésita à peine. Peut-être parviendrait-elle à le persuader de regarder dans le fichier des lecteurs ?

     

    Le restaurant était simple mais chaleureux. C’était un luxe qu’elle s’offrait rarement. Mais elle n’était pas mécontente de dîner avec quelqu’un pour une fois, malgré la fatigue de la semaine. Samuel était plutôt agréable. Ils se présentèrent. Elle fit un bref résumé de sa vie ordinaire d’étudiante, exaltée un temps puis engoncée dans un rythme d’examens plus ou moins réussis qui avaient débouché tant bien que mal sur un diplôme. Elle ne s’étala pas sur sa toute nouvelle expérience professionnelle. Elle parla aussi de sa mère, responsable d’un service de recherche à plein temps qui incluait de larges morceaux de nuits et de week-ends. « Et pourtant je l’adore, s’empressa-t-elle d’ajouter. Mais depuis la mort de mon père, elle s’est complètement enfouie sous les dossiers et les réunions, sans parler des voyages à l’autre bout du monde. » Il lui parla de sa passion des livres, de sa famille sans histoire, d’une bande de copains puis d’un copain en particulier.

     

    Elle le laissa parler, avec un sourire attentif. Elle attendait le moment où elle pourrait lui demander "un petit service". Il lui tendit une perche : « Toi aussi tu aimes beaucoup les livres, apparemment. En tout cas, je te vois souvent à la bibliothèque. Quel est ton auteur préféré ?

    - C’est vrai, j’aime beaucoup lire... fit-elle, songeuse. »

    Elle passa en revue les derniers livres qui l’avaient tenue en haleine. Il les connaissait pour la plupart. Il ne fit pas beaucoup de commentaires, mais lui suggéra quelques titres. Un silence s’instaura. Elle finit par avouer son souci du moment : « Mais ce n’est pas pour cela que je passe tout ce temps à la bibliothèque. Je cherche une certaine Emma qui a oublié un courrier important dans un livre.

    Samuel ne parut pas surpris et lui demanda des précisions :

    - Quel genre de courrier ?

    - Une lettre, très personnelle… »

    Heureusement, il ne poussa pas plus loin son interrogatoire. De toute façon, elle ne pouvait pas lui expliquer que cette lettre avait été écrite… par son père, le jour de son suicide, dix ans en arrière. D’ailleurs, elle était toujours incapable de prononcer ce mot, chargée d’une honte incommensurable. Elle ne pouvait pas non plus lui décrire son père qui prenait un seau, le remplissait de pierres, l’attachait à son cou… et le jetait dans la piscine. Un malaise lui fit détourner les yeux, de l’eau coulait partout, bouillonnait autour d’elle. Elle essaya d’échapper à l’image du visage de son père déformé par la mort... Il s’enfonçait auprès d’elle. Il fallait que ça s’arrête. Elle baissa les yeux. Non, jamais, elle ne pourrait raconter cela. Ou alors, il faudrait qu’elle parle de la vie de son père, de sa sensibilité, de ses rêves d’enfants, de ses peurs, de son amour pour ses enfants, de sa passion étouffante pour sa femme, de sa déchéance, de ses colères incompréhensibles imprégnées d’une maladie insondable… Et cela ne suffirait pas. Elle ne pouvait rien dire. Elle ne savait pas en parler.

    Samuel la regardait
    Cathye le 25 novembre 2015
    Bonsoir,
    Beaucoup de nouvelles plumes, tant mieux.
    Voici ma participation.

    Et après ? Comme un vent nouveau...

    Marie s’agita sur sa chaise, prête à faire feu :
    - Et après ? Qu’est’ça peu’t’faire ?

    Léon et Marie, un couple de plusieurs années d’existence commune, discutaient autour de la table, pendant le déjeuner.

    - Encore !!! M'enfin ? qu’e’qu’tu veux ben faire, là-bas ? T’trouves qu’y a rien ici ?
    - J’vas’ller m’acheter une belle blouse, comme Jeanine…
    - Drôle d’idée qu’elle t’a mis dans l’têtio…
    - …A la ville, maint’nant, y a c’ grand marché, avec plein de nouveautés, j’te parle pas de c’qu’on achète ordinairement, des légumes, de la viande, mais des choses modernes, même de la vaisselle, quoi et…
    Il lui coupa la parole, une malice dans les yeux, déjà certain de la ramener à de meilleurs sentiments :
    - Et comment c’est y qu’tu vas y aller ?
    Mais la bougresse, les yeux au ciel, lui rétorqua, toute hardie :
    - Avec Narcisse, parbleu !!!!
    Léon faillit s’étrangler de rire mais Marie persifla :
    - Il est robuste et…
    - Sacrément têtu, oui !!!
    - Et après, renchérit-elle, il trotte bien, est doux comme un agneau et…
    - Parc’qu’t’ y donnes des carottes, té…
    - Oui !!! Et après ? Lui, ‘moins, ‘l n’ m’contredit point !!!…Puis d’un ton radouci : pourquoi tu ronchonnes ? Tu s’rais pas heureux de m’voir avec d’ la couleur ? Tu n’aim’rais pas que j’porte de jolies choses, plus gaies que ces vieilleries, une nouvelle robe, un manteau plus clair ? Et pis, j’aim’rais bin m’promener dans les rues, y paraît qu’y on refait certaines boutiques, maint’nant on peut même y acheter…
    Le regard sombre de son « vieux », comme elle se plaisait à l’appeler pour le faire enrager, afin qu’il admette cette inéluctable évolution, ne l’impressionnait guère.
    Elle devinait, au plissement de son front, à quoi il pensait. Depuis toujours, Il restait admiratif de ses longs cheveux qu’elle savait si bien arranger en un savant chignon ou simplement les retenir par quelques jolies pinces (achetées au village, d’ailleurs). D’une couleur acajou, la même que celle des meubles qu’il fabriquait dans son atelier et qui avaient fait sa réputation, cette chevelure souple, lourde à porter, (il en convenait, quand même), l’éblouissait encore. Or, depuis l’année 1925, il n’appréciait pas que les femmes coupent leur cheveux et s’habillent plus court, comme à la ville. Et il s’effrayait un peu de ses visites, là-bas. Cependant, elle résistait encore à la mode… Mais pas pour les jupes…
    Léon et Marie habitaient un p’tit village, de ceux qui s’éparpillaient dans la campagne, agglutinés autour de leur église, le seul repère du temps passé, entourés de champs de blé ou de maïs ou d’orge et de fermes. Eux-mêmes possédaient quelques bêtes ainsi que quelques lopins de terre cultivés. Comme pour beaucoup d’autres paysans, ces ressources leur avaient assuré de quoi se nourrir pendant des temps très difficiles et quand les hommes étaient partis, les femmes, jeunes et âgées, avaient assumé des tâches bien pénibles.
    Et si le quotidien perdurait, certains faits et gestes portaient un sacré plomb dans l’aile, car de nouvelles habitudes émergeaient, modifiant les esprits au passage.
    Ainsi affichaient-elles, maintenant, un peu trop d’ailleurs au goût des hommes, une belle confiance en elles mais aussi, et surtout, ce p’tit brin, ce soupçon de liberté qui leur allait si bien.
    Et Marie ne se privait pas…Avec sa copine d’enfance, elles montraient même une certaine fantaisie.
    Léon regardait sa femme avec tendresse mais avec un rien d’agacement. Décidément tout changeait, rien n’était plus comme avant.
    - Mais qu’e’c’ qu’y t’gêne, « papa », lui dit-elle, comme pour le narguer…Tu veux pas…
    - Nan nan nan, j’veux pas qu’t’y ailles tout’ seule
    - Bouhouuu, fit-elle en haussant les épaules. Té pardi, j’vas m’perdre…
    - Tant d’ chemin pour un seul machin…
    - Et après ? fit-elle exaspérée. Qui t’dit que j’vas en ach’ter qu’une ?
    La colère, pourtant éphémère chez elle, commençait à lui pincer le nez. Puis, soudain, elle ajouta, doucement :
    - Tu pourrais bin v’nir avec moi, non, après tout ?
    Il la trouvait un peu naïve sa p’tite femme, qu’il adorait par-dessus tout.
    - On prendrait la voiture, tous l’deux, c’s’rait bien, qu’equ’t’en penses ? Et pis on en profit’rait pour t’ach’ter des chemises et des chaussettes…Et un autre chapeau pisqu’y a maint’nant un…comment c’est y qu’on l’appelle ? Ah oui, un chapelier !!
    Pas si naïve que ça, finalement, la coquine !!! Il la savait aussi têtue que son âne préféré et qu’elle n’en démordrait pas. Aussi, essaya-t-il de biaiser :
    - Mais j’ai pas terminé l’meuble que j’ai promis à Gaston pour l’anniversaire d’Adèle et…
    Elle s’empressa de préciser :
    - Mais c’est un dimanche, tu n’travailles pas un dimanche !!!
    Léon commençait à se sentir un peu mal à l’aise :
    - Et la messe, tu oublies la messe ?!!
    Elle s’amusa :
    - Ah bon ? Tu veux aller à l’église, toi maint’nant ?
    - Et après ? Bin l’droit d’vouloir changer d’avis…C’est pas spécial l’dimanche prochain ?
    Devant son évidente mauvaise foi, elle rétorqua :
    - Et après ? Et après ? Eh bien, pour une fois, m’sieur l’Curé, y s’ pass’ra d’nous !!
    Devant une telle détermination, Léon se sentit tout bousculé.
    Mais Marie, toute à son idée, d’en rajouter, véhémente :
    - Et pis, j’vas tout’dire, j’ai grande envie d’passer l’permis (il existe depuis 1922) et d’conduire la De Dion !!!
    Il en suffoqua, le Léon. Alors, il avança dans ses derniers retranchements :
    - Et après ? tu n’voudrais pas le droit d’vote, en plus?
    Et Marie d’exploser :
    - Oui le droit d’vote on l’aura, nous aut’ les femmes, comme elles l’ont obtenu dans d’aut’ pays !!
    - Et après ? couina Léon, qui déjà faiblissait du côté des arguments
    - Et après ? rétorqua Marie, et après ? répéta t-elle
    Ses yeux brillaient quand elle fixa son mari, les poings sur les hanches et la bouche hargneuse :
    - Le monde changera !!!
    Krout le 26 novembre 2015
    Comme toujours beaucoup de beaux textes et beaucoup d'angles différents pour parler de l'après. Voici le mien.

    Les mots, la phrase, le texte et après...

    Je ne sais ni si c'est le lieu, ni l'heure. D'ailleurs, qui le sait ? Mais si ce n'est pas ici et maintenant, alors où et quand ?

    J'imagine parfois l'écrivain qui repose enfin sa plume et se recueille devant son livre ouvrant grand ses ailes. Est-il anxieux ou est-il serein lorsque son œuvre prend son envol et l'abandonne ? Car avant le mot fin, il voit tout, il sait tout, il contrôle tout. Au besoin il rature, il change, il élague, il bouture, il chamboule... Tout, tout alors lui est encore permis.

    Est-ce le lieu ? Est-ce l'heure ? Peut-il dormir tranquille, que dit le sonneur ? Est-ce vraiment la fin ou seulement le début ?

    L'écrivain dont je parle est de ce cercle restreint qui met tout son cœur et un peu de son âme dans ses écrits. A n'en point douter c'est une part de lui-même qu'il couche sur le papier. Dans ses songes préliminaires, il s'est vu taillant la plume de l'ibis sacré afin de tracer les lettres, les mots, les phrases. Déjà il envisage le texte, son texte, Le Texte qui peut tout changer... Et lorsqu'il la repose enfin, cette plume, peut-être la voit-il sur un des plateaux de la balance et son cœur sur l'autre devant Anubis ?

    Et donc ainsi, il m'arrive parfois au cours d'une lecture de penser à son auteur, m'interrogeant en secret sur ses motivations, supputant sur ses propres lectures, échafaudant des hypothèses quant à ses rêves, sa vision du monde et de la vie. Je me questionne sur sa façon de lire pour mieux appréhender sa façon d'écrire. Il y en a tant ! Ensuite, quasi immanquablement, l'histoire s'en trouve sublimée, une autre lumière vient alors l'éclairer : sortent de l'ombre d'autres détails, affleurent d'autres émotions, se révèlent enfin des jardins secrets. Ah s'il savait, lui le créateur, les connexions, les hyperboles, les projections, les parallèles, les distorsions, les refoulements, les dénégations, les contre-arguments, les allusions, les développements, les extensions, les paraboles, les remodèlements auxquels je le livre son texte.

    A l'origine, il y a le rêve, l'espoir et le partage ; le courage aussi de se livrer sans armes et sans armure au risque de l'incompréhension et même du rejet. Mon objet est court en ces temps troublés. Sœurs humaines, frères humains, ayez confiance : vivez et aimez...
    Romantoka le 28 novembre 2015
    Bonjour, j'ai presque fini mon texte, c'est possible de le poster encore aujourd'hui ?
    Romantoka le 28 novembre 2015
    Mon texte

    Et après ?

    Accoudée sur le garde-corps du balcon de son appartement, en fumant une cigarette, Marion a le regard vide. Elle contemple au lointain sans vraiment voir la vue panoramique qui s'offre à elle. La mer, la plage et ses côtes rocheuses et les pinèdes. Le cœur meurtri, cette sensation de vide depuis la mort de son petit ami Sully. Ils étaient sur le point de partir en croisière. Leur toute première vacances qu'ils allaient passés ensemble. Le paquebot était encore amarré quand l'accident c'est produit. Marion et Sully avaient encore quelques heures de liberté avant d'embarquer pour la croisière en amoureux. La jeune femme proposa qu'ils aillent se baigner pendant ce temps, plus loin sur la plage, près des côtes rocheuses. Sully avait très envie de faire un grand plongeon, là-haut, de sauter à partir du plus haut rocher. La jeune femme lui déconseilla très fortement de ne pas le faire. La descente est plutôt escarpée et les rochers en contrebas ne sont pas visibles en hauteur. Malgré la mise en garde de Marion, Sully sauta dans le vide, son corps s'écrasa sur un rocher, mort sur le coup. Et après ? Marion n'a qu'une seule envie, c'est de mourir. Et après ? Pourquoi continuer à vivre alors que Sully n'est plus là. Elle n'est plus rien sans lui.
    eckmuhl le 30 novembre 2015
    Bonjour à tous ! Merci mille fois pour vos participations !
    Nous nous attelons à la lecture de vos textes dès à présent !

    A très vite pour les résultats :)
    eckmuhl le 30 novembre 2015
    Bonsoir à tous ! Un immense merci pour vos participations et un bravo tout particulier aux nombreuses nouvelles plumes du défi d'écriture, nous sommes ravis de voir que vous êtes de plus en plus nombreux à vous lancer.

    Concernant les résultats, le choix a été rude une nouvelle fois.
    Ce mois-ci, c'est Caroline-H qui remporte le défi d'écriture pour son texte original, porteur de beaucoup de questions très intéressantes et qui ont su nous toucher ! Un grand bravo :) Votre texte rejoint le palmarès des défis d'écriture Babelio sur le blog (à retrouver ici : https://babelio.wordpress.com/2015/06/01/palmares-des-defis-decriture-babelio/

    Nous tenons également à féliciter Alineka57 pour son superbe texte, Rinne pour son superbe acrostiche (nous avons été épatés!) et enfin Krumeich pour son texte à l'univers très riche, très visuel et pour son intrigue prenante !

    Merci à tous !!

    Nous vous attendons nombreux le mois prochain :)
    Voici le lien vers le défi du mois de décembre : http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=11469
     le 01 décembre 2015
    Bravo à Caroline-H !

    Et aux autres lauréats aussi !

    :)
    Carolinehb le 13 décembre 2015
    Oh mon coeur bat la chamade!

    Merci beaucoup! !

    Je n'ai pas pu voir les résultats avant, et je n'ai même pas encore pu lire tous vos textes. En effet je n'ai plus aucun accès Internet depuis un peu plus d'un mois. C'est une expérience particulière. Ainsi je me hâte de vous remercier du fond du coeur!

    J'ai beaucoup aimé les quelques textes que j'ai lus. Celui de Rinne est probablement mon favori puisqu'il m'a ému aux larmes. J'ai aussi adoré ceux des lauréats - Félicitations - ainsi que les idées de Mldadoria (comme à chaque fois, j'adore) et 7878751021!


    Je vous promets de lire le reste de vos textes dès que possible pour novembre mais aussi pour décembre.

    A bientôt ! ♡♥
    Sflagg le 30 novembre 2023
    Salut !

    Texte de scooby :

    Et après?

    Installé confortablement
    Au sein de ton ventre
    J'attends patiemment
    De sortir de ton antre.
    Et après?
    Me voici parmi vous
    Bébé puis petit enfant
    Je grandis lentement
    Un peu curieux de tout.
    Et après?
    Me voici adolescent
    Je suis sorti de l'enfance
    Allant toujours de l'avant
    En écoutant mes sens.
    Et après?
    Me voici à l'âge adulte
    Avec femme et enfants
    S'assemblant parfois en tumulte
    Mais c'est ma vie à présent.
    Et après?
    La maladie me jette un sort
    Ne me laissant aucun répit
    Me voici cloué sur un lit
    Rendez-vous avec la mort.
    Et après???

    Merci à Cathye pour l'avoir retrouvé et communiqué.
    A+ !!
    Sflagg le 04 décembre 2023
    Salut !

    Texte de mdelafosse :

    A Patrick et son piano du pauvre

    Un demi-cercle sur la terre de Flandres
    Battue par le vent
    Un croissant de lune ébauché
    Sur le sol détrempé
    Un quartier de Mossoul ou de Kirkuk
    Ville fantôme
    En proie au verbiage satanique
    Et aux kalachnikovs

    Un accordéon s’est invité
    A leur réveil chagrin
    Il joue un sourire aux lèvres
    Des mélodies d’ici
    Terre d’errance d’escale précaire

    Un jeune homme plus hardi
    Entonne un plein chant kurde
    Repris en chœur serré
    Par quelque vingt voix graves
    Solennelles
    Un bouquet de contrée
    Morcelée dévastée

    Des visages éteints
    A cet impromptu
    Se dénouent et s’allument
    Ce chant –d’oiseaux migrateurs
    Et d’hommes-
    Adoucit les cœurs
    La musique repousse la peur
    Rend le quotidien moins sale
    A gorge déployée libérée
    Dans un langage intime et sobre
    Ils racontent leur vie la vie
    Leur visage a des reflets d’enfance
    Universelle
    Nos mains parlent
    Et les bercent en cadence

    Ils sont dans ces instants
    De grâce et d’abandon
    A mille lieux
    Des hordes sanguinaires
    Qui ruinent et minent
    L’Orient frère
    Ils ont la tête haute
    Et la langue fière
    Les notes s’élèvent légères
    Et solidaires
    Daesch ne fait plus trembler leur voix
    Feuilles frêles et volant
    Aux quatre vents d’automne
    Devenus arbres tournés vers le ciel.

    Et après ?

    Le mercredi 18 novembre sous la férule du sous-préfet, les forces de l’ordre ont démantelé sans violence- car « ils » ne sont pas violents- ce camp d’infortune.

    Et après ?

    Sera-t-on, êtres repus, à hauteur d’Homme ?

    Merci à Cathye pour l'avoir retrouvé et communiqué.
    A+ !!
    Yobelve il y a 3 semaines
    J'aime beaucoup passer mon temps libre à me plonger dans un bon livre pendant des heures, à me perdre dans des mondes et des personnages différents. C'est une façon tellement relaxante de se détendre et de s'évader de la réalité. D'un autre côté, lorsque j'ai envie d'un peu d'excitation et d'adrénaline, j'aime sauter en ligne et jouer au casino Lucky8. Avec https://lucky8.casinologin.mobi/ on ne s'ennuie jamais, car c'est un lieu de plaisir et de divertissement avec un large éventail de jeux tels que les machines à sous, le poker, le blackjack et la roulette. L'excitation de gagner potentiellement beaucoup me fait revenir, mais j'apprécie également la commodité de pouvoir jouer dans le confort de ma propre maison. Que je sois d'humeur à passer une soirée tranquille avec un livre ou que j'aie envie d'une action de jeu en ligne palpitante, Lucky8 me couvre dans tous les cas.





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