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Le Détournement cognitif/ Gasligting
Liste créée par Shaynning le 20/08/2023
6 livres. Thèmes et genres : violence psychologique , violences conjugales , jeunesse , littérature jeunesse

"Le détournement cognitif (mieux connu en anglais sous le nom de gaslighting) est une forme de violence psychologique. Il s’agit d’un comportement utilisé pour contrôler de façon coercitive une

personne et exercer une emprise sur elle. Comme toutes les formes de violence psychologique, il nuit à ceux et celles qui en sont victimes. Le détournement cognitif (gaslighting) survient dans une relation intime lorsqu’un.e partenaire déforme la réalité en niant les faits, la situation ou les besoins et sentiments de l’autre personne. La/le survivant.e peut se remettre en question et peut être incapable de faire confiance à ses impressions et à son jugement. Le/la partenaire exerce ainsi un contrôle et du pouvoir par rapport à le/la survivant.e qui perd confiance en elle/lui-même et doute d’elle/lui-même, ce qui entraîne une plus grande dépendance envers son/sa partenaire violent.e. Comme autre conséquence de cette tactique, la/le survivant.e est plus susceptible de rester dans la relation violente."

Source: The Learning Network en partenariat avec 'L'Action Ontarienne contre la violence faite aux femmes

***Précision, le détournement cognitif peut très bien être exercé par les jeunes autant que les adultes, par les hommes comme par les femmes, de toute orientation sexuelle et de toute ethnie. Cette violence encore méconnue est donc l'affaire de tous.

Dans cette liste, vous trouverez des personnages l'ayant subit, que ce soit voulu ou non par l'auteur/autrice. Aussi, cela ne s'inscrit pas que dans les relations conjugales, mais également les relations professionnelles, amicales et familiales.



1. Twilight, tome 1 : Fascination
Stephenie Meyer
3.85★ (60340)

Dans la série Twilight, bien que l'autrice le présente de manière romantisée, ce qui peut prêter à confusion, la relation entre Bella et Edward commence avec du détournement cognitif et se poursuivra ultérieurement. On le voit très bien dans la façon d'Edward de faire croire à Bella qu'elle est folle, alors qu'elle devine le surnaturel de sa race vampirique. On le voit aussi avec Jacob, son ami toxique, qui lui impose un amour non-partagé, en lui assénant encore et encore qu'elle ne "sait pas ce qui est bon pour elle" ni "ce qu'elle ressent pour de vrai". La série Twilight est le navrant exemple d'une double relation toxique, autant en amour qu'en amitié.
2. Heartstopper, tome 1 : Deux garçons. Une rencontre
Alice Oseman
4.45★ (4439)

Dans cette série, il y a un personnage, Ben, sorte de "premier amour" du personnage de Charlie, mais qui est un très clair cas de dominant narcissique. Il manipule Charlie, à toute fin pratique, pour avoir en secret une relation en adéquation avec son orientation, quitte à lui mentir, à lui faire croire des choses qui sont fausses et lui imposer SA façon de voir les choses. Ah, et c'est un abuseur sexuel. Embrasser de force, c'est une agression sexuelle, tout comme Jacob dans Twilight, d'ailleurs. Bref, heureusement pour Charlie, les choses changeront, mais pour les Lecteurs, on a un cas très évident de détournement cognitif. La différence avec Twilight, c'est qu'on ne le banalise pas, ni le romantise, au contraire.
3. Mille pages plus tard... je n'ai toujours rien compris
Marie Potvin
3.61★ (45)

Dans cette série traitant d’intimidation, il y a une dimension particulière où même les alliés de l'intimidée sont toxiques. On a deux personnages en particulier qui emploient le détournement cognitif pour retourner la faute contre la protagoniste, et ce ne sont même pas les intimidateurs officiels( au nombre de trois). La protagoniste en vient à se sentir elle-même coupable et honteuse d'avoir eu le bon sens de questionner les comportements, pourtant inadéquats, de ces mêmes personnages. En clair: trop lâches pour reconnaitre leurs torts, ces deux gars emploient la manipulation en réorganisant les idées de l'héroine à leur avantage et même semer le doute dans son esprit sur ses propres amis. L'un d'eux est pourtant le "meilleur ami", amis seulement en secret et seulement quand ça fait son affaire. Ultimement, la protagoniste éprouve même un béguin pour ces propres bourreaux, soit l'Intimidateur officiel et l'officieux ( le Bad boy qui est horrible avec elle, pour des raisons très puériles, sous prétexte qu'elle ne se "défend" pas, puis de violenter ceux qui lui font de la peine, finalement de lui rétorquer à elle qu'il le fait pour leur ami commun. Ça aussi, c'est de lui jouer dans la tête, donc c'est une forme de détournement cognitif. Pire, c'est de jouer avec ses émotions. L'héroine est cernée de personnages toxique, mais sa tendance à craquer pour des salauds me fait songer qu'elle n'estime pas mériter mieux.
4. Raiponce
Walt Disney
3.94★ (113)

Dans la version de Disney, Raiponce est maintenue psychologiquement prisonnière de sa tour grâce au détournement cognitif. Sans cèsse victime de faux compliments, de petites menaces rapides entre deux commentaires anodins, de dépréciations habiles et quasi affectueuses, Mère Gothel place toujours sa "fille chérie" dans le rôle de l,enfant stupide et parfois ingrate, en se victimisant elle-même et en insistant subtilement ou pas sur les dangers d'au-dehors que Raiponce ne peut affronter par elle-même. Maintenus également dans une grand ignorance autant du monde extérieur que de ses propres forces, Raiponce a donc une confiance fragile et une grande naïveté. Mère Gothel est une excellente manipulatrice.
5. 19 jours sans Noa
Anne-Gaëlle Balpe
4.11★ (27)

Dans "19 jours sans Noa", nous avons un "vilain" qui a un visage angélique et qui promet de belles choses, mais à travers son discours, on a de beaux exemples de détournements cognitifs. En gros, Sorel, l'antagoniste à deux visages, manipule la perception de la réalité de Cosmo, en utilisant ses propres paroles contre lui, mais déformées pour se favoriser, minimise toutes les crasses qu'il lui fait en les banalisant ou en les éludant, lui ment ouvertement, utilise même ses émotions pour susciter de la pitié ou avoir ce qu'il veut. Sorel est un excellent manipulateur, on voit une sacrée panoplie de techniques de manipulation mentale de type détournement cognitif tout au long de l'histoire. Entre l'ami qui promet mer et mondes se cache un tyran égoïste qui n'accepte pas qu'on conteste son autorité ou qu'on outre-passe ses besoins, quitte à instrumentaliser les autres pour se faire.
6. Les larmes de Psyché
Léo Lamarche
3.80★ (93)

Dans la tristes et pitoyable histoire de Psyché, on retrouve ses deux sœurs, jalouses et mesquines, qui parviennent à implanter suffisamment de défiance et de doutes dans l'esprit de Psyché pour que celle-ci trahisse l'homme qui l'a mise dans une cage dorée et interdit de le regarder ( même s'il ne s'empêche pas de lui faire l'amour toutes les nuits en lui interdisant de lui poser des questions sur son identité). Que de belles relations toxiques.
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