3.
Livre du Chevalier Zifar
Jean-Marie Abgrall
3.88★
(21)
Désormais, aux côtés de ces héros de la littérature qui font rêver et même aimer la vie (Martin Eden, Don Quichotte...), il nous faut accueillir le chevalier Zifar. Zifar, âme noble éprise de justice, personnage aussi valeureux que naïf, sort du lourd sommeil dans lequel il était plongé, le pauvre, depuis la nuit des temps, ou presque... le début du XIVe siècle. Zifar ressuscite. Zifar nous comble.
Écrit en castillan par on ne sait qui, et jusqu'à présent inédit en France, le Livre du chevalier Zifar est un ovni précieux, un don du ciel (il était croyant !), un de ces romans monstres qui défient le temps, manient la belle langue et brassent tous les genres littéraires, du rocambolesque au fantastique, sans dédaigner la veine intime. Zifar est frappé d'une malédiction terrible : tous les dix jours, son cheval meurt, il lui faut en changer, ce qui hélas coûte cher. Que peut un chevalier sans un canasson sur lequel guerroyer ? Zifar, couvert de honte d'être si pauvre, choisit l'exil... Avec femme et enfants, il s'en va tenter sa chance sous d'autres cieux, qui ne seront pas très cléments, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Dans une narration effrénée, pétrie d'humour, l'auteur brillant anonyme mêle aventures et soif de vérité entre cultures orientale et occidentale. Et c'est comme s'il nous parlait de notre monde...
Cette publication a été concoctée par Monsieur Toussaint Louverture éditeur et sa bande d'amoureux de la belle ouvrage. Traduction, repères historiques, typographie, reliure et même dorures honorent ce roman. Le bon chevalier Zifar méritait bien cela. --Martine Laval, Télérama.