Le 4 décembre 2014, le journal De Correspondent aux Pays-Bas publiait un article avec le titre suivant: "Le jour où apprendre à penser a été considéré comme trop cher: après l'Université d'Amsterdam, c'est au tour de l'Université Erasme à Rotterdam de couper dans le budget de sa faculté de philosophie; parce que nous voulons bien devenir une économie du savoir mais à la condition qu'apprendre à penser ne coûte pas trop cher." - - Cet article m'a interpellé, d'autant que nombre de projets européens mettent en avant cette "économie du savoir." - -
Voici ce qu'écrit Bernard Delfgaauw dans La Philosophie Contemporaine aux Pays-Bas, publié dans la série Les Etudes Philosophiques en 1947:
"La philosophie n'a pas eu beaucoup d'importance aux Pays-Bas, depuis le temps de Spinoza. Ce sont les sciences positives, et surtout la philologie et les sciences de la nature, qui ont eu le plus d'attrait pour l'esprit néerlandais. C'est pour cela qu'il y a peu d'emploi pour les philosophes; réciproquement, il y a peu de philosophes parce qu'il n'est pas possible pour un philosophe de gagner sa vie. Les Pays-Bas ne connaissent pas la philosophie dans les lycées; les seuls centres de philosophie sont les universités et les séminaires du clergé." - -
Bientôt il ne restera donc plus que le clergé pour enseigner à penser (d'après l'Eurobaromètre, environ 60% de la population y est athée ou non-croyante).
Spinoza a vécu aux Pays-Bas pendant le siècle d'or. Beaucoup d'écrits de cette époque sont difficiles à trouver, même en latin. Cette liste rend hommage aux philosophes (publiés), nés ou ayant vécu aux Pays-Bas, jusqu'au siècle d'or (période comprise entre 1584 et 1702, des débuts de la république des Provinces-Unies jusqu'à la guerre de Succession d'Espagne et la chute de cheval mortelle du stathouder Guillaume III, qui se traduisit par un retour à un gouvernement oligarchique et décentralisé).