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Côté cinéma/Motifs
Liste créée par Alzie le 04/05/2015
7 livres. Thèmes et genres : cinema , nuages , pluie , téléphone , ruine

Une petite collection, dirigée par l'excellent Dominique Païni, qui explore tous les motifs récurrents du cinéma, "un inventaire des éléments matériels qui, alors même qu'ils semblent n'être que banal contexte, environnement ordinaire, voire contraintes météorologiques inévitables, font pourtant sens au cinéma" (éditions Yellow Now).

Une manière très attractive de devenir cinéphile.

Liste pour être complétée au fur et à mesure.



1. L'attrait de l'ombre : Brakhage, Dreyer, Godard, Lang, Tourneur...
Dominique Païni
3.00★ (3)

L'ombre chez Karl Grune, Stanley Brakhage, Arthur Robison, Jacques Becker, Karl Th. Dreyer, George Stevens, Friedrich Wilhelm Murnau, Orson Welles, Fritz Lang, Howard Hawks, Jean Renoir, Jacques Tourneur, Jean-Luc Godard... Ce texte n'est autre chose qu'une programmation de films par l'écriture, programmation autorisée par un motif plus plastique que dramaturgique, plus visuel que romanesque. Il s'agit d'un déclencheur d'action, d'une ponctuation ou d'un accent entre les images, d'une teinte de l'action : l'ombre.
2. L'attrait de la lumière
Jacques Aumont
Art photographique, le cinéma repose par définition sur l'enregistrement de la lumière du monde. Mais la lumière, qui nous permet de voir, n'est elle-même pas facile à voir ni à regarder. La faire voir, c'est le propre de certains films, qui en font un objet de contemplation ou un moyen d'expression ; d'ailleurs la science de l'éclairage ? qui est l'art de maîtriser la lumière ? a toujours caractérisé les grands cinéastes. [?] [?] On n'a privilégié ici aucune des possibilités figuratives ou expressives de la lumière au cinéma : l'intensité, la couleur, le contraste ; les lumières solaires et les lumières étranges et inquiétantes ; la lumière que l'on enregistre parce qu'elle est là, et celle qui agit sur le drame ; et on n'a pas oublié non plus que la lumière, au cinéma, c'est d'abord celle du projecteur, sans lequel il n'y aurait pas de film et auquel tant de films ont donné la vedette. Enfin, parce que nous baignons dans une culture pour laquelle le lumineux bien souvent équivaut au divin, on a donné toute leur place aux symbolismes et aux métaphores ? divins ou diaboliques ? dont l'histoire des films est prodigue. La lumière est du monde, elle est sur l'écran, elle est dans l'image : c'est en ce sens très large qu'on a voulu ici, au fond, donner sens au vieux terme de photogénie.
3. L'attrait de la ruine
André Habib
D'où vient-il que la ruine au cinéma exerce un attrait, au point de vouloir lui consacrer du temps, un livre, et penser qu'un quelconque lecteur puisse vouloir y accorder son attention ? Peut-être est-ce parce que la ruine, telle qu'elle s'incarne au cinéma, que ce soit comme décombres de guerre ou vestiges antiques, chantier désaffecté ou lambeau de pellicule rescapé, exacerbe ce lien mélancolique, quasi ontologique, qui nous attache au temps et à la mémoire du cinéma (c'est-à-dire, comme le dirait Daney, à " la promesse d'un monde "): présence d'une absence, insaisissable trop tard, toujours-déjà passé, en train de disparaître. Cet essai s'intéresse ainsi à décrire ces moments de cinéma où le temps, sous diverses modalités, apparaît de manière sensible, en tant qu'expérience. Ces pages décrivent moins une histoire en bonne et due forme de la ruine au cinéma, qu'un parcours subjectif de fragments disparates qui constitue un programme possible et très partiel de cet attrait.
4. L'attrait du téléphone
Emmanuelle André
Au cinéma, le téléphone pour ainsi dire crève l'écran. Il y a des téléphones partout - dans le cinéma parlant, dans le cinéma muet - qui englobent tous les genres imaginables, du burlesque au cinéma de complot, de la comédie romantique au cinéma d'horreur, du film d'action au drame psychologique. Sans doute cette prise de conscience de la présence si fréquente du téléphone au cinéma est-elle contemporaine de l'importance que cet instrument de communication a désormais dans nos vies quotidiennes. Aussi, les évolutions technologiques ont toujours entraîné une fascination pour le téléphone chez les cinéastes, parmi les plus grands. Il existe indéniablement une "cinégénie" téléphonique qui est en partie l'objet de ce livre écrit à deux voix, davantage qu'à quatre mains. Si le téléphone a tant inspiré le cinéma, en retour le cinéma rend sensibles, sur un mode à la fois documentaire et fabulé, les transformations que le téléphone a pu produire dans nos existences tout au long de son histoire.
5. L'attrait des nuages
Dominique Païni
On ne saurait expliquer l'attrait des nuages, l'attirance pour leur processus de formation, pour leur réalité physique, leur apparence changeante, pour l'énigme de leur disparition et leur géométrie capricieuse. Ils ont nourri la curiosité depuis les débuts de l'humanité ; ils occupent optiquement l'oisiveté, inquiètent l'inlassable goût pour le " grand beau temps " ; ils peuvent détourner l'attention du sujet central d'un tableau ou des prouesses du personnage central d'un film. Ils sont sans doute liés à l'obsession météorologique : connaître " le temps qu'il fera " participe du penchant pour l'organisation, pour la programmation du quotidien. Ravissent-ils par la séduction de l'instabilité de leurs contours et de leurs ventosités en incessantes métamorphoses ou inquiètent-ils par l'augure de perturbations orageuses ? " Sans aucune description, directement, un nuage nous attire, un autre nous atterre " dit Gaston Bachelard. A travers l'étude de séquences empruntées à une dizaine de films classiques ou modernes, Dominique Païni s'attache à observer l'utilisation narrative et dramaturgique des nuages par Dreyer, Ford, Van Sant, Bergman, Renoir ou Godard, et l'apparition d'une obsession nuageuse chez le spectateur contemporain.
6. L'attrait de la pluie
Corinne Maury
5.00★ (1)

La pluie, météore ordinaire, a souvent mauvaise réputation : elle assiège l'horizon d'un voile gris-noir, vide les lieux, et pousse au refuge. La pluie contraint, limite, et importune. Le monde du cinéma accueille difficilement cet aléa météorologique qui perturbe les plans de tournage. Le plus souvent, les cinéastes font parader la pluie pour engendrer chez le spectateur un sentiment de tristesse, pour ponctuer une narration ou charger l'atmosphère d'une dimension tragique. Il s'agira dans cet essai de dépasser le seul constat climatologique d'un Il pleut dans l'histoire, de questionner des images de pluie qui l'emportent sur la simple "fioriture" atmosphérique et qui combattent les clichés. Béla Tarr, Andreï Tarkovski, Naomi Kawase, Joris Ivens, Brillante Mendoza, William Wellman ou encore Akira Kurosawa ont su donner à la pluie une estime, un espace, une temporalité. Dans leurs films, la pluie n'est passe simplement un ruissellement décoratif qui emplit le cadre, mais elle est un motif, une figure vivante qui dynamise l'espace cinématographique. Elle s'y propage tel un courant, un flot, un flux, une énergie physique. Ces cinéastes l'intègrent comme une vigueur réelle qui précise, bloque ou façonne l'état des choses. Ces pluies affinent la perception des lieux, des paysages, et remuent, selon leurs caractères calmes, violents, passagers ou durables, l'existence des hommes.
7. L'attrait de la neige
Mathias Lavin
Pourquoi au cinéma la neige possède-t-elle ce curieux pouvoir de rester en mémoire jusqu'à se substituer parfois au souvenir du film lui-même ? C'est en partant de cet étonnement que l'ouvrage tente d'explorer quelques ­apparitions de la neige filmée, élément privilégié d'une météorologie du ­septième art qui n'est pas exactement superposable à celle du monde empirique. [?] [?] À partir d'une vingtaine d'exemples pris dans des oeuvres variées, de Murnau à Hou Hsiao-hsien, de Borzage à Fellini, de Renoir à Resnais, il s'agit de déployer les aspects principaux du motif retenu qui constitue une modalité du paysage filmique autant qu'un facteur de perturbation interne au plan. En raison de sa blancheur et de son pouvoir réfléchissant, la neige permet un traitement singulier de la lumière et de la couleur. Qu'elle couvre ou traverse la surface de l'image, elle peut participe en outre à un effet-écran. Et si elle tombe à gros flocons, la neige exalte une mobilité qui ­­renvoie directement au principe du cinéma, en tendant parfois vers l'informe et la dissolution des figures. De la sorte, on constate qu'elle constitue une dimension majeure de la matière même de l'image cinématographique, conduisant à évoquer le lien entre neige et fiction. La neige de cinéma ­ paraît difficilement saisissable car elle renvoie en miroir à la temporalité des images mobiles.
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