Créer et savoir : l'ombre est à l'origine de deux projets fondamentaux de l'hominisation. Pour comprendre, et expliquer, la puissance représentative d'un trait et le pouvoir que le savoir confère sur soi, l'homme aurait donc eu recours à l'ombre.
À l'ombre et non à la lumière ; dans les deux textes en effet, les hommes ne manipulent pas la lumière, posée comme une donnée naturelle, déjà là. Ils manipulent les ombres, déclencheuses d'actions créatrices ou cognitives.
L'ombre n'est pas ce double mystérieux que consacrent les films noirs ou les nouvelles de Poe: c'est une chose bien concrète que l'on peut " ramasser", "mettre dans sa poche", plier, rouler... On peut la trouer et la faire raccomoder, elle peut aussi tomber comme les ongles ou les cheveux lors d'une longue maladie et ne plus vouloir repousser.