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Céline à Meudon : Images intimes, suivi de Mon voisin Louis-Ferdinand Céline
David Alliot
3.75★
(8)
En 1951, l'amnistie de Céline lui a permis de revenir en France avec sa femme, après six années d'exil au Danemark. Le couple s'installe à Meudon, au 25 ter route des Gardes. Lucette ouvre un cours de danse et Céline un cabinet médical.Céline, alors boycotté par le monde littéraire, revient peu à peu sur le devant de la scène. Dans ses romans comme dans ses interviews, il commence à forger sa légende d'écrivain maudit et se montre volontiers usé, misérable, et vivant presque dans un taudis.C'est ce personnage et ce décor habillement composés par l'écrivain que l'on retrouve à travers les reportages photographiques de Boris Lipnitzki, Luc Fournol, Jean Mounicq, Daniel Frasnay, Pierre Duverger, entre autres. Une part importante de ces portraits est restée inédite jusqu'à ce jour.Comme dans un film-documentaire, on découvre l'écrivain dans l'intimité, jusqu'à sa mort, en 1961. Un témoignage inédit nous éclaire également sur la personnalité de Céline dans cette période ultime de sa vie.David Alliot est né en 1973 et travaille dans l'édition. Passionné par Louis-Ferdinand Céline depuis la lecture de Voyage au bout de la nuit en 1991, il est l'auteur (entre autres) d'un Louis-Ferdinand Céline en verve, publié aux éditions Horay en 2004, et d'un Céline, la légende du siècle, publié aux éditions InFolio en 2006. Avocat à la Cour d'Appel de Paris, François Gibault est Président de la Société d'Études Céliniennes et Conseil de Lucette Destouches. Auteur de la biographie de référence sur Céline, publiée au Mercure de France, il est également l'éditeur de Rigodon ainsi que de plusieurs autres textes de l'écrivain.Extrait du livre :À Meudon, Céline s'est remis à travailler. Nous n'avions pas une vie facile. Je me suis mise à donner des cours de danse. Il occupait tout le rez-de-chaussée du pavillon. Moi, j'avais transformé les deux étages en studio. Quand nous nous sommes installés, il y avait une sorte de grenier découpé en cinq petites pièces. Louis ne voulait pas faire de travaux, il ne voulait pas être dérangé, il ne voulait pas de bruit. Je me suis arrangée avec un vieux monsieur, mi-jardinier mi-maçon, qui a abattu les cloisons au fur et à mesure, discrètement. Et c'est comme ça que j'ai fait l'atelier de danse du deuxième étage. Ensuite, il a fallu refaire le plancher, Louis l'a accepté. Impossible de danser sans un bon plancher. J'ai aussi fait installer des miroirs et des barres. C'est avec l'argent des leçons du premier étage que j'ai financé les travaux du second. Par la suite, j'ai utilisé les deux salles simultanément. Au premier étage, les assouplissements, le travail à la grande poutre, les équilibres. Au deuxième étage la danse proprement dite. Il m'arrivait aussi de donner deux leçons à la fois. Les grandes personnes au premier, les enfants au second. Lucette Destouches, témoignage auprès de Frédéric Vitoux.