CrossStitcher, n°410

Les numéros d'été des magazines de broderie ont toujours été mes préférés, mais les quelques projets dévoilés dans l'aperçu de celui-ci à la fin du numéro précédent me laissaient craindre un opus qui me laisserait froidasse. D'autant qu'entretemps, le Stitch Idées nouveau s'est également pris les pieds dans le tapis...

Finalement, il y a quand même des trucs sympa dans ce numéro estival, même s'il faut avouer que l'ambiance n'y est pas vraiment. Ça ne fleure ni l'été, ni la chaleur, ni même les vacances. En revanche, on y trouve petits et grands projets, même si la balance penche cette fois du côté petits.

Au rayon des grands trucs : le superbe tableau « rue italienne fleurie » d'Amanda Butler mis à l'honneur sur la couverture, un coussin « natation » et un très joli vase fleuri, accompagné d'un petit motif assorti.
Tout le reste oscille entre le « petit-moyen », le vrai « petit » et même le carrément « mini ». Maria Diaz propose d'originales danseuses dont le tutu est composé de longs points droits ainsi qu'un pique-aiguilles au motif de montre. Durene Jones, huit illustrations saisonnières de souris facétieuses (en train de construire un château de sable, faire du bateau...) ainsi qu'un très joli petit tableau libellule à réaliser avec du ruban. Si, sur le papier, l'alphabet éléphants ne m'intéressait pas particulièrement, il faut avouer que Fiona Crouch les a rendus très mignons. Ses mini-motifs pour orner un élastique à cheveux sont plus anecdotiques, en revanche... Il y a aussi un superbe motif de dentelle bleue par Cheryl Mc Kinnon (que j'ai envie de broder, mais pour faire quoi, ça...). Emma Congdon sort, elle aussi, de son registre habituel avec des voitures pour un coussin d'enfant, à compléter par des pompons en guise de roues... un visuel hélas super basique.

Du côté des rubriques régulières, même constat mitigé. La grille de Julian Odessa n'est pas particulièrement inspirée (mais ses mots font toujours du bien au moral, par contre !), la rubrique « Ready, Steady Stitch » limitée à six coloris propose des pochettes pour lesquelles les trois créatrices ont proposé des concepts rigolos (mais perso, j'accroche pas), le Stitch-a-Long « calendrier », un peu plus travaillé qu'à l'habitude, montre cette fois un parasol, un cube de glace et un... tuyau d'arrosage (ce n'est pourtant pas vraiment à ça qu'on associe illico à l'été) tandis que celui du mandala... est mignon. Les couleurs sont vives, mais vu qu'il s'agit d'un arc-en-ciel... ça passe. C'est encore le « tea break » qui s'en sort le mieux, avec un très joli mini-motif fleuri et une aiguille.
Et si, habituellement, le numéro d'été propose au minimum deux projets en cadeau dans sa version papier, cette fois, il n'y en a qu'un, dont on aura la seconde partie le mois prochain... et il s'agit d'un port, malheureusement pas spécialement inspiré (lui non plus).

Bref, l'ensemble du numéro me laisse un sentiment mitigé. Il y a de belles choses, indéniablement. Et pour tout le monde. Mais... mais ça manque de destinations de rêve, de soleil, de... trucs de saison en fait. le même aurait pu sortir n'importe quand sans que ça ne fasse la moindre différence, et le petit macaron « 67 * SUMMER * designs » sur la couverture frôle la publicité mensongère.

Alors certes, on ne doit pas noter un livre sur ce qu'on en attendait, mais ce qu'il *est*. Mais même de ce côté-là, le constat n'est pas fifou... A ce stade, ne reste plus à espérer que le concurrent direct fera mieux.