Je l'ai lu d'une traite, transportée, par la belle langue de
Marie Gaston, dans les rudes conditions de vie dans le Montsalvy de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Sans trop dévoiler de l'histoire, la genèse de
Faubourg ne manque pas d'intriguer. En 2013
Marie Gaston a entre les mains la relation du procès de Jean de Lalo (hameau de Montsalvy, Cantal), condamné, en 1848, aux travaux forcés à vie pour le meurtre de son épouse, le péché originel en quelque sorte dont va devoir s'accommoder toute sa descendance, autour du personnage principal de Géraud. Ce sera l'occasion pour l'auteur de comprendre bien des choses qu'elle ne s'expliquait pas jusque-là, preuve que les silences ne sont pas si muets que ça.
L'écriture de
Marie Gaston donne vie et corps à ces aïeux de façon magistrale, elle va droit au but, chaque mot fait mouche ; des mots jetés, bruts et sans fioriture, sur le papier, comme autant de coups de pinceau, qui résonnent fort, faisant écho à leurs silences.
Ces silences dominent l'histoire et sont intrinsèquement liés à cette deuxième moitié du XIXe siècle, époque de survie entre famine, misère et maladie certes mais également époque de poids social entre jugement moral, mise à l'index et, dans le meilleur des cas, indifférence.
Nos aïeux ont eu la vie dure, nous l'avons oublié,
Faubourg leur rend hommage.
Ne vous fiez surtout pas à la couverture de
Faubourg, elle est un peu austère et sombre, loin, bien loin de rendre compte de la richesse de son contenu. Il s'agit d'une auto-édition disponible à Aurillac chez Point Virgule, à l'Espace culturel Leclerc, chez Cant-as Lu (rue des forgerons)... et à Montsalvy à la librairie le Petit Poucet.