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Critique de Rodin_Marcel


A.D.G. (initiales du pseudonymes Alain Dreux Gallou derrière lequel se dissimulait Alain Fournier né en 1947, décédé en 2004) – "J'ai déjà donné" – le Dilettante / Babel noir, 2007 (ISBN 978-2-7427-8020-4)
– avec une préface de Sébastien Lapaque

Ce confinement imposé par les technocrates rabougris dans leurs bureaux ministériels parisiens aura au moins le mérite d'amener les uns et les autres à re-fréquenter les classiques de leur jeunesse. Pour ma part, je revisite le polar franchouillard des années soixante-dix / quatre-vingt du siècle dernier, au hasard je commence donc par ADG.

Ce roman est plutôt atypique, puisqu'il fut publié en 2007 à titre posthume (l'auteur décéda en 2004), et avait d'emblée pour but de régler son compte à son héros "Djerbitskine dit Machin", personnage apparu en 1977 dans "le grand môme", au centre de huit romans ultérieurs, construits autour de trois personnages phares, Machin, son avocat Pascal Delcroix, lequel est toujours flanqué de Moune.

L'auteur construit un récit quelque peu complexe : Moune et Pascal débarquent en Nouvelle-Calédonie, en 2003 (p. 18), appelés par la dernière compagne de Machin, qui avait disparu et dont on aurait retrouvé les ossements. Est-il mort ? Assassiné ?
Des inconnus leur remettent une grosse enveloppe (p. 38-39) contenant le récit – écrit par Machin – d'une aventure dans laquelle ils s'étaient trouvé embarqués tous les trois vingt-deux ans auparavant, en 1981, en Touraine comme il se doit.

Le roman se déroule donc en alternance entre ces deux lieux et deux époques, ce qui témoigne de la grande maîtrise atteinte par l'auteur en matière de narration autant que d'écriture, car de bien belles phrases finement ciselées sont disséminées ça et là (exp. p. 79 "Par la fenêtre aux vitres ombrées..." ou p. 164-165 "Plutôt que de rejoindre les levées de la Loire...".
La scène dans l'asile psychiatrique (pp. 178-185) atteint des sommets dans le genre loufoque : les gens ayant vécu cette époque reconnaîtront sans nul doute quelques uns de slogans alors très en vogue. En d'autres paragraphes, les allusions à cette époque de la "victoire de la gauche" (une majorité d'électrices et d'électeurs s'étaient plus ou moins laissés convaincre – en toute bonne foi ? – que Mitterrand était "de gauche", presque quatre décennies plus tard, sont-ce les mêmes qui se sont laissé-e-s berné-e-s par l'oligophrène Holland-ouille puis l'arrogant Macron aux petits pieds ?)
Ces allusions sont elles encore compréhensibles par les générations montantes ?

En tout cas, cela reste une lecture divertissante pour les gens de cette génération, en ces temps où les "vieilles" et "vieux" de plus de 65 ans (oups, on a plus de droit de dire ça depuis que Mme Macron... n'est plus de primesautière jeunesse) sont relégués au rang de "bouches inutiles"...

Un p'tit coup de nostalgie...

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