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EAN : 9782070487172
192 pages
Gallimard (15/04/1977)
3.67/5   20 notes
Résumé :
Cet automne-là, les feuilles ne furent pas les seules à mourir en Sologne. Le domaine inconnu des vieux souvenirs ne tarda pas à ressembler à une chapelle funéraire et la femme mystérieuse à une pourvoyeuse de morgue.
Mais d’où venait donc ce grand môme qui, impavide, se baladait au milieu des massacres ?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"C'est parce que le moteur de sa vieille Ami 6 avait craqué dans le milieu de la côte qu'il est entré dans notre vie, avec cet air naturel du migrant qui ne s'embarrasse pas du superflu." L'incipit du "Grand môme" fait écho à celui du "Grand Meaulnes", deux romans qui ont pour auteur un Alain Fournier (c'est également le nom de baptême d'A.D.G., comme précisé par Kirihara). L'inconnu se prénomme Augustin, comme le légendaire Meaulnes. C'est un être mystérieux dont on ignore tout : on ne sait pas qui il est, d'où il vient ni ce qu'il cherche. Il n'a pour seul bagage qu'un nourrisson âgé de quelques mois. La panne l'a contraint à trouver refuge dans un bordel qui porte le doux nom de "l'écu". Il y rencontre un ami des tenanciers surnommé Machin, son patronyme Djerbitskine étant imprononçable pour les langues locales. Machin travaille au quotidien "La République du Val-de-Loire" comme journaliste sportif. Il héberge Augustin et sa fille dans sa résidence secondaire située en bord de Loire. Après le mystère, la barbarie : Machin est victime coup sur coup de deux agressions. Des hommes masqués font irruption à "l'écu" et dans un bar où il a ses habitudes et contraignent les clients à se déshabiller. Les récalcitrants sont frappés à coups de barres de fer. le lendemain, notre journaliste est renversé dans les rues de Blois par une jeune femme paniquée. Il découvre qu'elle est mêlée à la mort du fils d'un notable de la ville. Décidément, le chef-lieu du Loir-et-Cher semble pris dans un déchainement de violence et notre brave Machin devra se montrer vaillant pour faire face à cette série d'événements tragiques.

J'ai adoré ce roman d'A.D.G. pour les mêmes raisons que deux autres de ses oeuvres découvertes récemment : "Pour venger Pépère" et "L'otage est sans pitié". L'histoire se déroule avec légèreté portée par une langue truculente et soignée : jeux de mots, argot et les sigles et les anglicismes sont retranscrits dans la langue de Molière (achélème, disagne et ouesterne). de nombreux traits d'humour ont su m'arracher un sourire, ce qui a dû me faire paraître suspect aux yeux des usagers de ma rame de RER. L'auteur exprime une vraie tendresse pour ses personnages et un attachement pour sa région, le Val de Loire. le chien nommé Jiskar est là pour nous le rappeler, le roman a été publié il y a quarante ans, et bénéficie d'une patine vintage fort appréciable puisqu'on y parle d'Yves Mourousi, de Danièle Gilbert (si, si) et on roule en Ami 6 ou en R5. Et si A.D.G. était un journaliste aux positions sulfureuses, il se contente dans ses romans d'adresser des clins d'oeil politiques d'une grande discrétion. Cela passe par les poissons rouges qui sont baptisés du nom d'intellectuels d'extrême droite ou de l'évocation de la commémoration royaliste du 21 janvier, date de l'exécution de Louis XVI. Mais on retient surtout l'hommage discret à Albert Fournier et les renvois tout en finesse à son oeuvre. Et le lecteur se surprend à rêver de faire un tour du côté de chez Machin, de descendre une fillette de Montlouis accompagnée d'une tartine de rillettes et de chatouiller les pensionnaires de "l'écu". Un roman drôle, bien écrit et qualité plus rare encore, attachant, que je vous recommande chaudement.
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A.D.G. est un auteur de polars dont le véritable nom est Alain Fournier. Pas l'auteur de « le grand Meaulnes », non, lui a écrit « le grand Môme ».

C'est probablement parce qu'il n'a jamais supporté que ses parents le prénomment comme le célèbre auteur qu'il a fini par livrer sa propre version de l'oeuvre de son homonyme.
Tout comme dans l'oeuvre originale, un jour, un personnage se nommant Augustin débarque et va bouleverser la vie du narrateur.

Ici, on est loin des établissements scolaires et des adolescents. le narrateur ne s'appelle plus François Seurel, mais Serguie Djerbitskine, il n'est plus écolier, mais un journaliste sportif d'une feuille de chou local et n'a plus la candeur de l'adolescence, mais toutes les perversions de l'hédoniste avec en premier plan le sexe et l'alcool.

Alors qu'il boit un coup dans un rade, Serguie Djerbitskine, que tout le monde appelle Machin, car c'est plus facile à prononcer que son vrai nom, est victime d'une agression de la part de racketteurs qui lui demandent de se foutre à poil.
Quelques heures plus tard, pour se remettre, il s'en va à l'Écu, un bordel tenu par un couple atypique. C'est là qu'il va faire la connaissance d'Augustin, un homme débarqué d'on ne sait où avec sa petite fille dans un panier, mais c'est à ce moment aussi où il est victime pour la deuxième fois de la part des mêmes racketteurs motards. Augustin s'avère aussi peu bavard que plein de ressources, mais une chose est sûre c'est que, naturellement, il s'attire la sympathie de tous, même de Machin.

Quand Nathalie débarque chez Machin en s'accusant du crime d'un des probables membres des racketteurs, l'histoire va sombrer dans la violence.

A.D.G. reprend des personnages qu'il affectionne, Maître Delcroix, avocat, ici dans un rôle secondaire et Serguie Djerbitskine alias Machin, journaliste sportif. On peut croiser le duo dans « Pour venger Pépère » que j'ai déjà critiqué ou bien « On n'est pas des chiens » dont la critique est à venir.

« le grand Môme » a tout ce qui fait la saveur des romans d'A.D.G., des personnages attachants, un style mélangeant humour, jeux de mots, néologisme, une histoire plaisante à la fois légère et sombre.

A.D.G. a ses marottes, les « prébendes », la jambe du footballeur Pétrelle qui est toujours cassée par un adversaire, les gauchistes, les homosexuels...

Mais, ses travers sont suffisamment discrets dans le roman, encore une fois, pour apprécier son écriture à sa juste valeur.

Le personnage d'Augustin est à la fois mystérieux et attachant et il ne séduit pas que les protagonistes de l'histoire, mais également le lecteur. Car le bonhomme est laconique, limite taciturne et, ce qui rendrait un autre antipathique, fait, chez lui, l'effet contraire.

Du coup, la mère maquerelle le bichonne lui et surtout sa fille, Machin les héberge tous les deux et tout se déroule avec une certaine légèreté avant de sombrer dans la violence.

Bref, c'est avec un réel plaisir que l'on suit, de nouveau, les mésaventures des personnages d'A.D.G., Machin en tête, à travers la plume savoureuse de l'auteur.

Si ma première découverte d'A.D.G. avait été une réelle bonne surprise, ce second roman lu confirme un réel coup de coeur pour la plume de cet écrivain.
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A Blois, Serguie Djerbitskine, alias « Machin », journaliste dans une obscure feuille de chou régionale, se retrouve mêlé à une sombre affaire de racket. Se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, c'est à dire dans un bar louche, il se retrouve bastonné par une bande de jeunes motards encagoulés, puis témoin du saccage de « L'écu », un claque de bas étage tenu par un de ses amis. Il recueille un grand type tondu au regard bleu, silencieux comme une tombe, accompagné d'un bébé et un peu plus tard, une magnifique blonde qui s'accuse d'avoir assassiné le chef de la bande. Pour ne rien arranger, le commissaire Carteret le soupçonne de non-dénonciation de malfaiteurs.
Un excellent roman noir provincial comme on n'en fait plus. Des personnages à la Audiard ou à la Boudard comme on n'en trouve plus de nos jours. Une ambiance rabelaisienne, truculente à souhait avec cette joie de vivre si particulière aux bords de Loire... A.D.G, malheureusement, nous a quitté ainsi que son modèle (S de B). Ses textes nous restent avec leur gouaille, leur humour et leur style si particulier fait d'un mélange subtil entre patois, argot, jeux de mots, calembours et trouvailles langagières. On ne lit pas A.D.G., on le dévore en se régalant à chaque page.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je n’aime pas les hostos, l’odeur de l’éther me tourne la tête. Jamais une infirmière n’a, d’autre part, réussi à me battre à la course si elle tenait une seringue à la main. Le Turluteux m’attend dans la petite salle des internes, goguenard, une fille en blouse blanche sur les genoux, un sein à l’air et du désordre dans sa coiffure.
- Machin, dit-il, j’ai extrêmement peu de temps à te consacrer. Une césarienne sur le feu et césarine sur le bout (il me montre la fille un peu dodue qui glousse et je me rends compte qu’il a la braguette ouverte).
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Chez les pauvres d’aujourd’hui, c’est comme chez les pauvres d’antan ; autrefois, on faisait entrer la vache et le cheval dans la maison, maintenant, on y met le vélo ou la moto. Ça sent moins bon et c’est moins chaleureux mais c’est une coutume heureusement renouvelée et Dieu sait que nous avons besoin de toutes les coutumes.
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Il y a des journées dont, rien qu’à regarder la gueule pâlotte à travers les carreaux, on sait qu’elles n’amèneront rien de bien. Ce sont des journées à factures et lettres recommandées, des journées à huissier et écrasement des arpions, des journées à biftèque dur et à gueule de bois.
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Je ne sais pas juger les gens et je me goure régulièrement. Pour m’excuser, je prétends que la psychologie n’est qu’une vile mécanique et qu’on se salit les doigts à ses rouages, mais c’est du blœuf. La vérité, c’est que je me trompe parce que je crois aux comédies, aux tragédies et que j’ai choisi de faire confiance. Mais là, pas possible autrement, j’étais dans le vrai : cette fille était pure comme le cristal de l’autre nuit, brillante et nette comme les étoiles de ce ciel minéral d’automne.
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Un jour je suis allé chez un de mes confrères journalistes et j’en fus suffoqué. Il n’y avait que trois livres chez lui, sur une étagère, et il venait juste de finir de colorier le deuxième. On s’étonne après que la natalité et le Q.I. français baissent…
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