Vous n'allez peut-être pas me croire, mais j'ai vu des gens mourir de faim. Notre propre peuple, ici même, aux Etats-Unis, en train de mourir par manque de nourriture.
Ma mère, les joues rouges, cesse un instant de s'activer, le temps de me lancer un baiser et de m'adresser (ou plutôt de me chanter! Elle ne parle jamais, elle chante!) un bonjour prometteur d'amour et de joie éternelle.
Les jeunes gens sont idéalistes.
Leurs volontés jointes représentent leur unique rempart contre l'anéantissement.
Mes camarades et moi ne courons plus vers l'école; nous marchons, comme si la tragédie de notre pays réclamait le deuil.
Ma mère, les joues rouges, cesse un instant de s'activer, le temps de me lancer un baiser et de m'adresser (ou plutôt de me chanter! Elle ne parle jamais, elle chante!) un bonjour prometteur d'amour et de joie éternelle.
En 1917, quand j'avais deux ans et Ward neuf, mon père est parti se battre en Allemagne, contre l'empereur. La Grande Guerre, la der des der, la guerre qui allait sauver la démocratie. Mon père pouffait toujours en utilisant ces mots.