En touriste à Bruxelles, capitale de la bande dessinée, le passage est obligé dans le musée qui lui est dédié ! C'est là que j'ai vu les premières planches du Piano Oriental.
Immédiatement séduite par l'originalité du coup de crayon, et par celle de l'histoire, je me décide à le lire dès mon retour en France. C'est chose faite, me voilà à écrire sa critique une semaine après !
Zeina Abirached raconte dans ce roman graphique l'histoire de son aïeul Abdallah Kamanja, un pianiste franco-libanais qui rêvait d'entendre son piano incarner sa double culture. En effet, un problème le chiffonne : le piano occidental ne joue que les demi-tons, mais la musique orientale, elle, inclut les quarts de tons. Alors Abdallah tente de modifier son piano, jusqu'à y arriver (par une sorcellerie qui m'échappe, je l'avoue). Enfin, il peut jouer à la fois de la musique orientale et occidentale sur un même instrument ! (Je vous invite par ailleurs à tendre l'oreille sur cet artiste méconnu, le résultat est surprenant).
J'ai été enchantée par ma lecture (oui, je crois que c'est le mot qui convient). Moi qui suis une lectrice occasionnelle de bande dessinée, cette histoire m'a charmée par sa poésie et sa musicalité. On découvre le monde très particulier de l'autrice biculturelle, navigant entre le Liban et la France, l'histoire du Liban des années 50 aussi. le style est particulièrement immersif et permet de se plonger dans l'histoire de façon habile et fine. J'ai ressenti beaucoup d'énergie positive en découvrant cette oeuvre, alors même qu'elle est dans son plus simple apparat de noir et blanc !
Je salue l'originalité du dessin, je remercie aussi l'autrice de nous faire partager son histoire qui est si riche, et dont elle peut être fière. Mais je reconnais surtout que le guide du musée de la bande dessinée avait raison. « Est-ce qu'il suffit de savoir bien dessiner pour faire une bonne BD à votre avis ? Non ! Il faut savoir donner vie au dessin ». C'est un pari réussi pour
Zeina Abirached !