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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant de donner mon avis, je tiens à adresser un immense merci aux éditions Casterman et à Babelio pour leur confiance pour cette opération Masse critique BD.

Pour ma part, c'est le troisième ouvrage de Zeina Abirached que je lis. Et c'est avec un plaisir délectable que j'ai retrouvé ses graphismes en noirs et blancs, qui rappellent ceux de Marjane Satrapi, mais avec des fonds et des détails plus travaillés - tout particulièrement dans cette histoire.

Dans le piano oriental, Zeina Abirached s'est inspiré de l'histoire de deux personnes, dont une de sa famille. Mais l'auteur y ajoute des épisodes de sa vie à elle, entre jeunesse et âge adulte, France et Liban, français et arabe.
D'une "simple" histoire d'un passionné de musique, l'auteur a finalement réussi à nous livrer une magnifique réflexion sur les langues et cultures françaises et arabes : la façon dont elle se complètent, s'emboitent ou ne se comprennent pas.
Zeina Abirached rend ici un hommage vibrant aux langues et aux bruits : en plus de la multitude de conversation qui se croisent (élément tout à fait lambda de toute famille de culture arabe - ce qui inclut donc les musulmans, juifs et chrétiens), de nombreuses onomatopées s'invitent tout au long du récit créant ainsi une formidable polyphonie.
Et puisqu'il s'agit d'un hommage aux langues françaises et arabes, on voit que la linguistique des deux langues vient magnifier ce bruit, lui donner une saveur. Tout comme l'influence de l'arabe et sa poétique magnifie le français.

Un vrai bijou pour les yeux, les oreilles et la bouche : comme un poème arabe illustré... et en français !
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Le dessin est en noir et blanc, avec des traits épais et beaucoup d'ornementation qui donnent un aspect oriental, et ces ornementations intègrent souvent des signes musicaux, portées, notes… C'est l'histoire d'un homme de Beyrouth, musicien, qui a modifié un piano en y ajoutant un système permettant de jouer les quarts de tons pour permettre l'interprétation de la musique orientale. C'est sa petite fille qui raconte cette histoire, avec beaucoup de tendresse, avec l'ambiance du Beyrouth d'avant la guerre, une ville au bord de la Méditerranée qui vit au rythme de l'insouciance. le rythme est reposant, le ton utilise des sujets légers, la façon de ranger les chemises dans une valise ou de resquiller au bureau avec un chapeau... pour parvenir à invoquer des sujet plus lourds, le déracinement, la langue, la famille, l'amitié… C'est traité de façon poétique, sans gravité, un peu nostalgique, une lecture calme et reposante, parlant de choses légères qui laissent planer en arrière plan des thèmes plus tragiques, le déracinement, la guerre, la fin de l'innocence, le paradis perdu...
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1959 Beyrouth.
Abdallah Kamanja travaille sur l'invention d'un piano capable de mêler traditions orientales et occidentales grâce à un ingénieux système de pédales. Il reçoit une lettre qui lui demande de se rendre à Vienne pour montrer son invention.

Paris, époque contemporaine.
Son arrière-petite-fille Zanzoun vit à Paris. Elle a quitté Beyrouth en 2004. Elle se remémore son enfance et évoque ses difficultés identitaires. Petite, elle étudie l'arabe et le français à l'école. Elle nous raconte notamment l'histoire de son grand-père paternel qui était drogman, soit traducteur sous le mandat français. Elle mentionne aussi la ligne de démarcation qui a coupé la ville de Beyrouth en deux pendant quinze ans. (La guerre civile de 1975-1990 est évoquée plusieurs fois dans l'ouvrage sans être développée).

Le rythme du récit trouve une dynamique dans l'alternance des époques. On prend plaisir à suivre cet étonnant personnage, véritable passionné, toujours coiffé du tarbouche de son oncle. C'est poétique, original, parfois amusant. J'ai beaucoup apprécié les dessins en noir et blanc et leurs entrelacs de détails. Certains personnages secondaires tels que l'ami Victor et son frère jumeau Ernest m'ont plu. Quant au personnage d'Abdallah Kamanja, il est librement inspiré du musicien libanais Abdallah Chahine et de son piano oriental à quarts de tons. Une lecture pour s'évader.
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C'est une véritable découverte pour moi que le roman graphique de cette jeune dessinatrice libanaise, qui en a pourtant déjà fait paraître cinq ou six. Ce qui frappe tout d'abord, c'est le noir et blanc, qui ne s'accommode pas de demi-teintes, pas de gris donc, et qui déploie une inventivité extraordinaire : des bruits entourent parfois la page, des listes de mots encadrent un portrait, des vagues, des lignes de partitions ou d'autres motifs envahissent des pages… Ce graphisme très travaillé est un véritable plaisir, à la fois pour les yeux, et parce qu'on ne sait jamais à quelle surprise s'attendre en tournant la page.
Dans les années 50, Abadallah a imaginé un piano capable de jouer les quarts de ton des mélodies orientales, et il est invité à montrer son invention à un facteur de pianos à Vienne. Il part, accompagné de son ami Victor.
En parallèle, Zeina découvre dans son enfance les langues étrangères et notamment le français, en même temps que la lecture, et si cela lui ouvre des portes, le fait de parler deux langues, la fait aussi se sentir toujours un peu étrangère, un peu décalée : tricoter le français et l'arabe n'est pas une sinécure.
la suite...
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La couverture de ce roman graphique de la dessinatrice libanaise Zeina Abirached m'avait bien accroché le regard au salon de Montreuil en décembre dernier ; le billet de Kathel me l'a rappelé. Résultat : un gros coup de coeur pour ce Piano oriental, une belle histoire en noir en blanc dans le passé et le présent, qui tisse des ponts entre orient et occident. Une autobiographie de famille romancée, est-ce que ça se dit ?

On ne le sait pas forcément, mais « sur un clavier de piano, l'intervalle minimal entre deux touches correspond à un demi ton. […] or, dans la musique orientale, l'intervalle le plus petit est le quart de ton : on ne peut donc pas jouer une mélodie orientale sur le clavier d'un piano ». Réussir cette prouesse technique, créer un piano « bilingue », c'est l'oeuvre de la vie d'Abdallah, son rêve, que nous raconte avec talent son arrière-petite-fille, Zeina Abirached. Si la musique est un pont, la langue en est un autre : c'est celui-là qu'a quant à elle arpenté Zeina, bilingue français-arabe, et qu'elle nous livre avec beaucoup de poésie en chapitre alternés avec ceux consacrés à Abdallah.

Née et grandie à Beyrouth, longtemps Zeina a associé le français au noir et blanc car les manuels scolaires pour l'export étaient en noir et blanc et les VHS passaient toutes en noir et blanc car les lecteurs étaient en PAL (On comprend la BD en noir et blanc !). Et quand la guerre éclate : « {Ses] notes en arabe étaient de plus en plus catastrophiques. L'arabe était la langue de la violence du monde dans lequel nous vivions. C'était la langue des miliciens, celle des barbares armés, celle de la radio. L'arabe était la langue des mauvaises nouvelles. Celle de ce qu'on a envie d'oublier. Les mots en français étaient devenus un refuge. »

Abdallah invente une pédale pour que le piano puisse tout jouer d'un bout du monde à l'autre, et Zeina « tricote depuis l'enfance une langue faite de deux fils fragiles et précieux. » le français et l'arabe sont sa langue. Deux êtres confrontés à deux mondes qui semblent inconciliables et qui vont chacun à leur manière réussir la possible alchimie.

L'ensemble est fluide et impressionnant, le dessin gracieux et inventif, plein de surprises. Dans ce livre, le son est partout. Les pages ont leur rythme propre, ornementées à l'aide de motifs foisonnants, on se retrouve dans les rues, avec les bruits de circulation, les sonorités des accents, dans les imaginations où les rouages s'imbriquent. C'est enlevé, émouvant, souvent drôle, les personnages sont vraiment attachants. Une plongée dans certains pans de l'histoire du Liban et ses liens avec la France, dans l'enfance et les rapports à la langue, dans la vie d'expatriée.

« Un piano oriental… cette étrange juxtaposition de deux visions du monde que rien ne semble pouvoir lier, sa musique double, le son léger du déhanchement inattendu d'une note au milieu d'une phrase, je les porte en moi. Être un piano oriental, c'est ouvrir une fenêtre à Paris et s'attendre à voir la mer. »

A découvrir !
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Attention, coup de coeur !

Nous sommes en 1960 à Beyrouth, Abdallah Kamanja est heureux : il a de nouvelles chaussures italiennes, dans lesquelles il va voyager en Europe pour présenter l'invention d'une vie, le piano oriental. Seul exemplaire au monde, ce piano permet de réaliser le quart de ton oriental, impossible sur les instruments traditionnels. Avec ce piano, Abdallah jette un pont entre l'Orient et l'Occident.

Nous sommes en 2004 à Beyrouth, Zeina s'apprête à quitter sa famille pour faire ses études à Paris. Qu'il est compliqué de faire tenir 20 ans dans une valise de 23 kilos ! Et pourtant sa vie commence, entre le Liban et la France, deux pays où elle devra trouver sa place.

Le lien entre les deux personnages n'apparaît qu'à la fin, comme une cerise sur un gâteau déjà délicieux. On y suit en effet leurs aventures, à la frontière de deux cultures et de trois langues : l'arabe, le français et la musique.

Coup de coeur donc pour cette BD en noir et blanc, qui peut certes faire penser au style de Marjane Satrapi mais qui pour moi s'en démarque par une manière particulière de raconter cette histoire familiale : on n'y parle pas de la guerre, on y parle d'une famille, avec ses pertes, ses espoirs, ses folles inventions. On n'y parle pas de la guerre mais d'une ville de culture, de raffinement et de musique : Beyrouth.

Et Zeina Abirached en parle avec énormément d'humour, que l'on retrouve au coeur même de ses dessins, et c'est ce qui m'a le plus touché. Elle raconte avec émotion celui qui fut son grand-père, homme passionné de musique et terriblement drôle.

Comme ce « scrouitch » des chaussures neuves, les bruits sont partout dans cette BD : répétitifs, drôles, inattendus, ce sont eux qui donnent toute sa richesse à cette oeuvre. Et ça fonctionne puisqu'on en entend presque la sonorité du piano oriental, des fausses notes du début au triomphe final.

Et puis l'auteur s'amuse à disséquer les langues, en expliquant ce qui a été le plus difficile pour elle à maîtriser lorsqu'elle a appris le français.

Enfin voilà. Il est difficile de rendre compte de toute la richesse de cette BD, ce que j'ai essayé de faire pourtant, avec ces quelques extraits. Je ne peux maintenant que vous inviter à la découvrir pour apprendre par vous-même ce qu'il est advenu de ce fameux piano …
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Lu dans le cadre du challenge #autricesdumonde , je n'étais pas très inspirée au départ par le Liban et finalement c'est avec grande joie que j'ai découvert le travail de Zeina Abirached à travers le Piano Oriental.
Un roman graphique beau et poétique. le sujet musical et du mariage de la culture française et libanaise à travers un piano "magique" m'ont tout de suite plu ! Voilà la légèreté dont j'avais besoin. de belles planches noir et blanc, de l'humour, de la passion, de l'art. Un personnage inspiré qui fait tout pour vivre son rêve, une histoire de famille, le coeur d'un pays, l'harmonie à travers les pages.
De la sonorite. Scrouitch. Roll. Clic. Skhotch. Plouf. Poc. Flac.
Oui on a même la bande son !

Alors voudriez-vous connaître l'histoire de l'inventeur du piano oriental ? C'est une belle histoire et c'est sa petite fille qui se souvient...
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Beyrouth, un petit bonhomme se balade avec une musique dans la tête. Une petite musique qui le fait vivre et avancer. Une musique qui récoucilierait le piano avec les gammes occidentales et les gammes arabes. L'écart entre deux notes sur un piano, c'est le demi-ton. Mais dans la musique arabe, il faut des quarts de ton.

C'est l'oeuvre de toute une vie. Ce qui va faire avancer Abdallah, ce ne sont pas ses nouvelles chaussures en cuir italien qui font scrouitch, mais ce pont entre deux cultures. Pont que l'on va retrouver chez l'arrière petite-fille d'Abdallah, vivant à Paris avec cette mémoire du pays qui la tient, même quand elle obtient la nationalité française. Au passage, cela donne une excellente planche sur la "naturalisation"... qui est aussi l'art d'empailler les animaux (et pourquoi pas les âmes...).

L'histoire est simple, un hommage à un aïeul qui a vécu son rêve à fond, sans se poser de question. C'est beau, cela force l'admiration. L'histoire est tendre, et drôle, poignante. Il faut 100 commandes pour que la firme autrichienne accepte de produire le piano en série. Je laisse le suspense...

Au-delà de l'aspect factuel, la BD soulève plusieurs questions sur les racines, l'appartenance, la culture, les origines, le sens de la vie. Mais l'auteure procède par touches, sans jamais lasser ni se montrer docte ou dogmatique.

L'histoire est -surtout- rendue belle par le travail graphique. Cela peut en renfrogner beaucoup. Personnellement, cela m'a transporté. C'est beau, me suis-je exclamé intérieurement à bien des reprises. Quel travail sur le noir et blanc. Et malgré cette imprégnation de noir, les pages ne sont pas lourdes, pesantes. Elles sont même souvent... lumineuses, en noir et blanc.
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Abdallah Kamanja, personnage largement inspiré de la vie d'Abdallah Chahine, véritable pianiste libanais des années 50, arrière grand-père de la narratrice, est passionné de musique. Il a hérité du piano de son grand-oncle et cherche le moyen de l'utiliser pour jouer des airs orientaux imposant l'utilisation du quart de ton. Or, le piano ne permet au mieux d'exécuter que des demi-tons. Toute la vie d'Abdallah est organisée autour de cette réflexion. le roman en devient une biographie de ce drôle de personnage, l'auteur dresse un portrait de ses amis Ernest et surtout Victor, de sa femme Odette ; le lecteur suit Abdallah jusqu'à Vienne, carrefour incontournable de tout orientaliste occidental ou de tout oriental souhaitant commercer avec l'Occident, en l'occurence pour y vendre un piano. le récit de la vie d'Abdallah Kamanja s'entrecroise avec celui de son arrière petite fille, Zeina Abirached elle-même, elle y exprime sa passion pour la langue française et la langue arabe et se positionne à son tour en pivot entre deux cultures, en individu inextricablement pétri d'une double identité française et libanaise. La critique de nos préjugés par Zeina Abirached est extrêmement fine et drôle.

Surtout, le piano oriental est probablement l'un des premiers romans graphiques que je lis qui m'impose une attention soutenue à l'image, par la variété des formats proposés d'abord : vignettes, pages simples, double page, voire pages dépliantes ; par le comique de répétition de certaines actions : les cent pas d'Abdallah en quête d'une solution pour son intervalle d'un quart de ton ; par la dimension ludique de certaines vignettes : chercher les quatre différences entre les deux frères Victor et Ernest ; par l'absence de texte parfois : je pense à cette série de vignettes montrant la table dressée du petit déjeuner que prennent Abdallah et Odette, en quelques coups de crayon l'auteur dresse l'état d'esprit des deux personnages par la simple représentation de deux tasses de café et d'un pot de sucre. Aussi, le piano oriental est une bande dessinée extrêmement sonore, l'auteur use et abuse des onomatopées en tout genre, au point d'offrir une lecture quasi musicale. La différence de caractère entre Abdallah et Victor est très précisément définie sur une portée musicale à l'aide de deux portraits de poisson, d'un « pôh » et de quelques « pi ». Quand j'y repense… c'est sublime !

Une simple inversion du blanc et du noir sans cesse mêlés suffit à avertir le lecteur du contexte de l'histoire : s'agit-il de la vie d'Abadallah ou de la jeune Zeina ? Les exemples témoignant de la maitrise technique de l'auteur foisonnent et sont à chaque page plus délicieux les uns que les autres ! Zeina Abirached réussit en un seul ouvrage à rassembler de manière très poétique les arts littéraire, musical et pictural. Elle communique dans la foulée un message extrêmement riche de tolérance et de pédagogie en détruisant de nombreux préjugés et en témoignant d'une identité culturelle double et assumée, sereine, loin des discours résistants ou vindicatifs.

Le piano oriental est une pure merveille que je pépite immédiatement chez Galéa, et Zeina Abirached est une dessinatrice que je compte bien suivre régulièrement !
Lien : https://synchroniciteetseren..
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J'ai beaucoup aimé cette histoire, entre ici et là-bas, hier et aujourd'hui. Mais surtout, j'ai adoré la mise en image, la créativité à chaque case, les représentations de chaque personnages et leurs personnalités. C'est beau, c'est précis et c'est plein de détails. Ça ondule comme une mélodie, ça nous emporte comme une cascade - et c'est tellement amusant et spirituel !
Il y a une vraie patte dans ce travail, et nulle doute que je me pencherai sur d'autres oeuvres de cette formidable autrice.
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