Quand la nuit tombe : Lisou

Un très bel album, malgré le sujet traité.
Un témoignage poignant, qui nous renvoie au coeur d'une famille juive pendant l'occupation allemande de la France.
Les événements sont racontés à travers les yeux de Lisou, alors âgée de six ans en 1940.
Avec cet album, on va suivre les multiples déplacements de cette famille pour échapper aux allemands, mais aussi, les contraintes qui vont être imposées aux juifs, avant que le pire ne se produise.
La France va en effet participer activement à la déportation de milliers de juifs, sur ordre des nazis, et la famille de Lisou va en être non seulement le témoin, mais aussi la victime.
Un très bel album donc, plein d'émotions qui ne vous laissera pas indifférent(e).
Le dessin est juste sublime !

Beau coup de coeur pour cette BD qui ne cache rien de la guerre, mais à hauteur d'enfant. À mettre entre toutes les mains. Avec une mention spéciale pour les dessins, tout en douceur malgré le sujet.
J'évite en général dans mes lectures le sujet de la guerre, et curieusement, je viens d'en enchaîner plusieurs sur ce thème.
Celle-ci m'a attirée parce qu'elle se passe en partie à Grenoble, et m'a retenue parce qu'elle explique vraiment bien tout en se mettant à la portée des enfants.

Sur la guerre à Grenoble, j'ai aussi lu il y a peu Les Papillons Bleus, très différents mais tout aussi intéressants.

2022. Lisou, née Lise Veil il y a 89 ans, sort des photos et des documents, et nous raconte sa guerre, comme elle l'a vécue enfant d'une famille juive non pratiquante, athée et laïque.
L'innocence, d'abord, puis la guerre qui se rapproche, la fuite. Les fuites successives plutôt, jusqu'à ne plus savoir où se réfugier.
Sa soeur Mylaine, qui pour sauver sa famille sera déportée.
Les personnes qui hébergent, au péril de leur vie. Celles qui dénoncent. Les chaînes de solidarité, la peur et le courage. Et toujours la fuite.
Et puis la découverte de ce qui s'est passé, Pitchipoï, Auschwitz.
À l'époque, on ne savait pas...

À la fin, un intéressant dossier avec des documents réels, où j'ai appris que Lisou est la belle-soeur de Simone Veil.

Un deuxième volume devrait paraître bientôt, qui suivra Mylaine, la grande soeur, complétant ainsi l'histoire en la voyant "de l'autre côté".

Un excellent dyptique à proposer à tous. C'est beau, c'est tendre, c'est dur, c'est vrai.
Félicitations à l'autrice, et au dessinateur, pour avoir su maintenir de la douceur malgré l'horreur du sujet.
Lien : https://livresjeunessejangel..

Lisou aurait pu avoir le destin d'Anne Frank, mais les justes qu'elle a croisés tout au long de sa fuite, ont pu la protéger de l'horreur nazie.

Elle et sa famille, les parents et les quatre enfants, vont voir leur vie éclater, leurs liens se briser, pendant ces 5 ans de guerre. Lisou est la plus jeune et elle devra faire preuve d'un grand courage pour sauver sa vie.

Cette histoire racontée à hauteur d'enfant est complètement immersive. L'illustrateur, Toni Galmés, a fait un travail remarquable autour des couleurs, alternant les tons sépias et les bleus froids, mais habillant toujours Lisou d'un rouge doux.

C'était une très belle lecture et j'ai hâte de lire le tome 2, qui racontera l'histoire de sa soeur adoré, qui vivra une toute autre guerre.

“Qui peut imaginer l'inimaginable ?”
À travers le regard de Lisou, on plonge dans une période sombre, un temps où ceux qui n'ont pas été emportés dans les camps ne peuvent imaginer l'horreur des rouages qui se mettent en place durant la Seconde Guerre mondiale. Par l'histoire de Lisou, on imagine toutes ces victimes de la Shoah qui ont vécu sous la terreur, qui tentent de fuir, de protéger leur famille. L'attente nous assaille, on fait face aux découvertes de cette famille, à leur choc face à la vérité de la guerre et des camps qui se révèlent petit à petit.
Dessiner, écrire, parler. Tout faire pour briser le silence. Pour se souvenir.
Je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cette magnifique bande dessinée. J'ai beaucoup apprécié ce témoignage, qui prend forme par de superbes dessins. Par l'histoire de Lisou, j'ai plongé dans une lecture émouvante et riche : je recommande vivement cette bande dessinée !

Une bande dessinée sur la 2e guerre mondiale, pour les enfants, mais pas que. L'illustration est très jolie, très douce, malgré le contexte, mais aussi très vivante. L'histoire est évidemment très émouvante, j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois. Un témoignage de la Shoah, comme il y en a beaucoup, mais plutôt lumineux, malgré tout et dans la retenue.

Ce livre m'a été prêté par mon amie bibliothécaire. Je suis dans une période lecture seconde guerre mondiale...
Ce livre, plutôt cette BD est pleine de douceur, malgré le thème, à commencer par la couverture, puis les dessins.
Il ressort une certaine sérénité et beaucoup d'émotions car le sujet est bien sûr très grave. On ressent aussi l'envie de ne pas perdre une page de l'histoire dramatique. Dire ce qu'il s'est vraiment passé.
Une vieille dame raconte ce qu'elle a vécu petite fille.
C'est d'ailleurs la vision de cette petite fille qui rend cette BD agréable à lire. On y retrouve l'insouciance, la curiosité, le courage et la capacité qu'ont les enfants à comprendre quand les choses sont graves et sérieuses.
Cette vieille dame raconte tout ce qu'il lui est arrivée avec sa famille. Son nom VEIL.
Tout est dit simplement, la dénonciation, les arrestations avec brutalité, la résistance, les réseaux d'aide, la faim...
C'est très bien construit et cette BD peut-être lu par de jeunes lecteurs.
C'est beau, touchant...
et je découvre que le frère de Lisou n'est autre que le futur mari de Simone Jacob Veil. Je recommande vivement et attends la prochaine BD sur la soeur de Lisou, Mylaine, la seule a avoir été arrêté pour sauver sa famille.

Septembre 43 - Lisou a 10 ans quand elle s'installe dans un chalet sur les hauteurs de Grenoble avec ses parents et sa grande soeur Mylaine, les aînés Janine et Tony se sont réfugiés en Suisse. Les lois anti-juifs se multiplient et la famille a dû quitter leur maison et changer de nom, Veil est devenu Veillet. La vie continue malgré les craintes et les privations. Un jour, alors que les parents se sont absentés, la gestapo frappe à la porte du chalet, Lisou s'enfuit mais Mylaine est arrêtée. La famille a été dénoncée, et doit fuir au plus vite. Lisou est éloignée de ses parents et placée chez les Tissot, dont le père est pasteur. Elle y partage quelques temps une vie de famille avec les enfants Armand et Clara. Puis de nouveau, Lisou est arrachée à ce quotidien fait de jeux, de rire et d'insouciance, et rejoint ses parents pour passer en Suisse grâce à de faux papiers. Fin avril 44, la famille est enfin réunie mais il manque Mylaine dont ils sont sans nouvelles. Lorsque Grenoble est libérée l'été suivant, les Veil peuvent enfin rentrer chez eux sans Janine et Tony qui restent étudier en Suisse. le 27 janvier 1945, les Soviétiques libèrent Auschwitz et découvrent l'indicible horreur des camps de concentration. le père de famille se lance alors dans des recherches sans fin pour retrouver sa fille, il envoie des courriers partout, persuadé qu'il va finir par trouver quelqu'un quelque part qui a rencontré Mylaine. Et un jour de mai 45, contre toute attente, ils reçoivent une lettre.

Un roman graphique très émouvant ! J'ai plusieurs fois eu les larmes aux yeux, je me suis fait tellement de souci pour Lisou et sa famille. Il y a beaucoup d'émotions, de chagrin dans cette histoire et en même temps, la jeunesse de Lisou emporte tout sur son passage. Elle est inquiète bien sûr mais elle a envie de s'amuser aussi et de danser sur les morceaux de Django Reinhardt avec son amie Hortense car c'est une petite fille, courageuse et qui aime la vie. 

Les couleurs sont tendres, comme le trait de Toni Galmés qui a réussi à mettre de la douceur dans l'effroyable Histoire. La famille Veil, comme tant d'autres famille, traverse le pire mais dans la dignité, dans la pudeur et la retenue, sans hurlements ni crises de nerfs. La scénariste Marion Achard s'est inspirée de l'histoire de sa famille dont on trouve les présentations en fin d'ouvrage ainsi que des photos et des documents.

Un témoignage bouleversant, un coup de coeur ♥♥♥
J'ai hâte d'avoir en main le tome 2 à paraitre.

Un immense merci @babelio et aux Editions Delcourt
Lien : http://www.levoyagedelola.com/

Une très belle bande dessinée sur un sujet toujours aussi sensible, même 80 ans plus tard.
Les livres sur la Seconde Guerre mondiale ne sont jamais facile à lire, mais ils sont toujours pertinents car il y a un devoir de mémoire qu'il faudra conserver.

Dans cet album, c'est un pan de l'histoire familiale de Marion Achard que nous suivons. En fait, le récit est axé sur les péripéties de Lisou la grand-tante de l'autrice et de ses multiples déplacements entre 1943 et 1945 pour échapper aux griffes des Allemands.

La narratrice est donc la jeune Lisou et c'est l'un des points forts de ce récit. On suit cette fuite incessante et anxiogène, mais avec toute la résilience dont les enfants peuvent faire preuve dans des moments aussi tragiques que ceux-là. Lisou fait preuve d'une capacité d'adaptation et d'un courage remarquable pour une jeune fille exposée à de si grands dangers.

Un autre point fort de cette BD ce sont ces magnifiques illustration de Toni Galmés, des peintures sublimes et poétiques qui nous font presque oublier, à certains moment, la dureté du récit. J'ai particulièrement aimé ses paysages et ses décors.

Bref, une belle BD pour explorer les récits de cette période historique et aborder les thématiques reliées aux survivants de la Shoah.

Merci à #NetGalleyFrance et #Delcourt pour m'avoir permis de lire cette bande dessinée avant sa sortie en librairie.

Ce bel album touchant est inspiré des souvenirs familiaux de la scénariste dont les grands-tantes ont survécu à la "période tragique de la guerre". le graphisme à l'aquarelle est tout doux car raconté du point de vue d'une petite fille de onze ans en pleine insouciance.

Lisou tente de profiter au quotidien de la vie au chalet où ses parents, sa soeur aînée et elle se sont réfugiés, mais le conflit en arrière-plan se fait de plus en plus présent. On voit que sa famille essaie de lui cacher les événements importants, comme les rafles ("Les boches sont venus pour Oncle Jean chez lui au petit matin") mais la fillette est tout à fait en "âge de comprendre".

De septembre 1943 jusqu'à octobre 1944, les Veil passeront leur temps à s'enfuir de cachette en cachette ("Ils nous séparent, ils nous effacent"), et pas toujours ensemble ("Se séparer. Se retrouver. Se séparer encore."). L'album rend aussi hommage à tous ceux et celles qui les ont aidés ("Il n'y a pas d'âge pour le courage").
A la Libération, c'est le retour à la maison... sans Mylaine, dont on découvrira le récit dans le tome 2. C'est également la découverte du génocide dans les camps... Des millions de morts qui font culpabiliser "ceux qui étaient restés vivants".

L'après-guerre, voilà une autre dure réalité qui n'est pas souvent abordée dans la littérature jeunesse ("Après toutes ces années de guerre, de déplacements et de destructions, les gens se cherchaient partout"). Alors entretenir la mémoire de ceux qui "sont en train de s'éteindre", c'est une belle mission et elle est parfaitement réussie avec cette bande dessinée.
Lien : https://www.takalirsa.fr/qua..

Cette bande dessinée est un dyptique. Chaque tome aborde un point de vue : d'abord, celui de Lisou, celle qui a échappé à l'arrestation, le second sera celui de Mylaine, sa grande soeur deportee. Aujourd'hui, Lisou et Mylaine ont respectivement 91 et 101 ans. Marion Achard a interviewé ses deux grandes tantes pour transmettre ce moment de vie, d'une intense violence. Avec cette bande dessinée, ces femmes, rescapées de la Shoah et de la persécution des juifs, témoignent de ce moment tragique de leur vie. La scénariste dévoile une part de l'histoire de sa propre famille. Elle partage ainsi une expérience que nous ne pouvons pas comprendre, encore moins imaginer mais qu'il est impossible d'ignorer. En parallèle de son sujet, cette bande dessinée témoigne également dans ce premier tome, de la vitalité de l'enfance, de l'insouciance, toujours poursuivies par l'horreur.
Les dessins délicats et épurés permettent de rentrer dans cette histoire progressivement. La complexité du contexte n'encombre pas la narration. Les couleurs accompagnent joliment le travail de reconstitution dans des décors très évocateurs.
Les deux auteurs, Marion Achard et Toni Galmès, composent avec attention le parcours de cette famille, mêlant idée de mise de scène et archives. C'est une porte d'entrée pour comprendre les persécutions des juifs de France dans la France du régime de Vichy. L'émotion n'est bien sûr jamais trop loin mais les auteurs n'y ajoutent aucun patos. Ils recréent avec minutie et pédagogie le contexte historique et géographique de ces quelques années. Les décors, par leur beauté, contrastent avec la violence de la situation. Ce qui est à noter, et tout à fait pertinent dans ce travail de transmission, c'est le soin apporté à décrire l'après guerre et l'attente du retour de déportés. On observe ainsi les recherches menées pour savoir ce qui s'est passé, l'espoir toujours présent malgré le silence de l'administration et la découverte de la réalité génocidaire. Cette BD rappelle le temps qu'il a fallu pour nommer l'innommable. A la fin de ce premier tome, on peut voir les archives familiales, autre manière de transmettre les outils de l'histoire.
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