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Critique de araucaria


Je viens de tourner la dernière page du récit "Mémoire D oublis" et je suis bien embarrassée par un problème purement technique : "Comment le chroniquer?" car je ne puis dissocier l'auteur Michèle Acquaviva-Pache, de la personne mise à l'honneur dans cet ouvrage, Antoine Acquaviva, tant leurs destins sont liés, tant ils semblent avoir de points communs et paraissent avoir suivi souvent la même trajectoire.
Monsieur Acquaviva ne m'en voudra certainement pas, si j'évoque d'abord l'auteur de ce livre. Michèle Acquaviva-Pache est à la fois écrivain et journaliste. Mais, de ces journalistes de la "vieille école" se déplaçant toujours pour ses reportages avec un cahier et un stylo. de ces journalistes, de presse écrite, authentiques, qui font honneur à la profession. de ces journalistes professionnels et consciencieux qui savent écouter et rédiger des articles intelligents, fins et bien construits.
Avec cet ouvrage, j'oublie l'écrivain... Ce récit est le travail d'une journaliste qui évoque le parcours d'un autre journaliste, engagé, spécialisé en politique étrangère. Un journaliste Corse, Citoyen du Monde! L'image est superbe.
Le titre de l'ouvrage est très beau aussi : "Mémoire D oublis - Antoine Acquaviva, une conscience rebelle (1936 - 1998)".
Enfant de Lozzi, dans le Niolo, monsieur Antoine Acquaviva est aujourd'hui presque centenaire. Homme de convictions, communiste, il fut journaliste pour "Ce Soir" puis pour "L'Humanité" parcourant le monde pour suivre au plus près l'actualité afin d'alimenter la rubrique de politique étrangère. Avant de devenir un journaliste passionné, il aura été résistant dans le maquis du Morvan....
Les faits évoqués dans ce livre commencent à dater (1936-1998). Dans son avant-propos Michèle Acquaviva-Pache pose cette question cruciale : "Au fait est-il question d'un monde disparu ou d'un monde perdu...?"
La mémoire humaine est très sélective, les images et les faits s'enchaînent, se télescopent, et L Histoire a vite fait de remiser certains événements.
Les lecteurs les plus âgés qui découvriront ce récit se souviendront bien sûr de certains noms : Peron, Allende, Houphouët-Boigny, Ceausescu, Dubcek... mais le souvenir sera certainement imprécis... Naturellement le nom des frères Castro parlera davantage, de même que celui de Che Guevara, icône encore représentée sur des murs, des banderoles, des vêtements... Celui de Khroutchev aussi peut-être à cause d'une anecdote : "un monsieur pas très poli qui dans une importante assemblée se déchaussait et martelait son pupitre avec sa chaussure!... Ca alors!"
On se souviendra aussi avoir entendu parler de "La révolution des oeillets", du "Printemps de Prague", de "L'intervention dans la baie des cochons"... des mots, des impressions furtives, mais se souvenir vraiment dans le détail de faits vieux parfois de plus d'un demi-siècle?
Seuls les férus de politique étrangère, les gens du cru, les étudiants en Histoire où à Sciences Po, ont cette capacité...
Il n'empêche que le livre écrit par Michèle Acquaviva-Pache possède le pouvoir d'entre-bailler des portes, et d'inviter à se documenter sur les sujets qui peuvent nous interpeler.
Répondant point par point à une célèbre phrase de Maître de Moro Giafferi, "Un Corse ne s'exile jamais, il s'absente", monsieur Antoine Acquaviva reviendra en Corse à l'âge de la retraite... Mais l'esprit toujours en ébullition et avide de s'engager encore et toujours, par conviction, il intégrera le mouvement nationaliste insulaire et prendra la tête du magazine Ribombu.
Un destin d'exception que celui de ce petit garçon né dans un paisible village corse, et qui a sillonné le monde, de Paris au Morvan d'abord pour traverser mers ou océans par la suite, séjournant en Amérique du Sud, en Afrique, dans des pays du bloc de l'Est. L'aventure de toute une vie de journaliste, rédigée avec talent et fidélité par Michèle Acquaviva-Pache, rendant un vibrant hommage à Antoine Acquaviva, un monsieur très digne et un grand professionnel du journalisme.
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