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Critique de Patsales


Que voilà un roman qui s'annonce passionnant, prompt à sonder les reins et les coeurs, car franchement pourquoi lire si ce n'est pour réfléchir à nos valeurs et les confronter aux autres? J'aime ces histoires où chacun a ses raisons, raisonnables et légitimes, mais difficilement conciliables. J'aime ces histoires parce qu'elles me font réfléchir et m'enseignent l'humilité (et j'en ai besoin). Soit deux femmes généreuses prêtes à tout pour soulager des réfugiés abandonnés de tous, soit une famille qui se demande jusqu'où souffrir pour qu'une mère voie à nouveau ses enfants comme des personnes dignes d'intérêt. Pourquoi aidons-nous les autres? Par humanisme ? Par ennui? Pour pouvoir se regarder dans une glace? Jusqu'où les aider? Saint-Martin ne donna au mendiant que la moitié de son manteau parce qu'il n'était pas propriétaire de l'autre moitié : donner, oui. Se dépouiller, pourquoi pas? Mais ne pas proposer ce qui ne nous appartient pas, même au nom d'intérêts supérieurs. Et à qui donner? Pourquoi aider le réfugié plutôt que le SDF? Par romantisme ?
J'imagine ce que Philipp Roth pourrait tirer de toutes ces ambiguïtés... mais c'est Olivier Adam qui s'y est collé et très vite on comprend qu'il ne faudra pas compter sur trop de subtilité. La vie n'est pas compliquée, ben non, tout est simple et explicable. Si Marie aide les réfugiés au-delà du raisonnable, c'est tout bêtement parce qu'elle est gravement dépressive. Ah, d'accord. Et pourquoi l'est-elle? Parce que sa soeur est morte. Vous m'en direz tant. Moi qui m'apprêtais à croire qu'on voulait me faire réfléchir sur la complexité de l'existence. Et Isabelle? Pourquoi accueille-t-elle des malheureux chez elle au risque de l'illégalité ? Ben voyons: parce que son mari et son fils sont morts (vous aviez deviné, je suppose).
Ce livre, c'est vraiment la conscience politique pour les nuls. le monde se divise entre méchants et malheureux , ou plus exactement entre très méchants et très malheureux. J'espérais réfléchir avec Camus. Je me retrouve à chouiner chez Eugène Sue.
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