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Critique de paroles


Vous pensez les Japonais courtois, polis, honnêtes, réservés.
Certes, ils le sont. Mais savez-vous que le Japon recèle aussi un nombre incalculable de meurtres, de disparitions, de règlements de compte, d'usuriers sans scrupule, et bien d'autres méfaits tous plus sordides les uns que les autres. Et c'est ce que Jake Adelstein, journaliste de son état, nous dévoile ici, non sans un certain sens de l'humour.

D'abord quelques mots à propos de cet auteur. Originaire du Missouri aux Etats-Unis, Jake est parti étudier le japonais sur place. Puis, en 1993, pour mettre à l'épreuve son niveau de langue, il a passé le concours d'entrée du plus illustre journal de Tokyo, le Yomiuri Shinbun. Concours qu'il a réussi contre toute attente de sa part et des nombreux autres candidats au poste. Il a donc été le premier journaliste étranger à travailler pour un journal japonais. Je vous passe les déboires qu'il a traversés lors de sa première année. Déboires également évoqués par Amelie Nothomb si vous avez lu « Stupeur et tremblements ». Travailler au Japon lorsque l'on n'est pas Japonais n'est pas une sinécure !

Mais passons ! Voilà Jake au coeur des scandales de toutes sortes.
De faits divers en faits divers, il monte en grade au sein du journal pour se retrouver au coeur des événements du crime organisé et de la prostitution dans le quartier chaud de Tokyo. Là, il va découvrir et dénoncer le trafic d'êtres humains et la place qu'occupent les yakusas (mafia japonaise) qui disons-le carrément ont pignon sur rue, avec leurs sociétés écrans et où on peut suivre leurs aventures grâce aux fanzines ! Oui, c'est assez troublant de constater que le vice est assez voyant au Japon...
La vie de Jake va être menacée lorsqu'il va comprendre qu'un yakusa, qui n'a pas respecté leur code d'honneur, a vendu les siens pour pouvoir subir une greffe de foie aux Etats-Unis... Là aussi, la surprise est de taille mais je n'en dévoilerai pas plus. Je vous laisse le poids des mots et le choc des photos.

La lecture de ce livre est plus qu'étonnante. La société japonaise et ses codes nous sont complètement étrangers. Les règles et les lois qui régissent ce pays ne sont pas toujours comparables aux nôtres et il est donc parfois difficile d'établir un parallèle dans le degré de scandale qui peuvent faire naître les crimes organisés. Mais l'auteur, qui a appris les codes au risque de sa vie parfois, réussit toujours à nous expliquer ce qui semble irrationnel à notre logique occidentale.

Des anecdotes avant de conclure : au Japon, il existe des manuels de bonne conduite sur tous les sujets, comme par exemple le manuel du parfait suicide. Les Japonais aiment suivre les codes de bonne conduite, connus sous le nom de Tao.
Dans ce livre, écrit comme un polar, la place des femmes est peu gratifiante. Elles sont soit hôtesses de bar, soit prostituées. Jake Adelstein n'a croisé qu'une femme-journaliste dont la carrière a été brève ; il faut aussi savoir que le Japon est un pays très sexiste !

Bref, une lecture qui secoue et vous envoie un sacré uppercut dû au choc des cultures.

NB : Jake Adelstein continue à vivre au Japon car il tient à préciser que ce pays a de très bons cotés aussi, ne serait-ce que pour sa sécurité sociale...
Par contre, son livre n'y a jamais été publié !

Lien : http://mespetitesboites.net
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