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Critique de Marti94


Laure Adler ne dira jamais "A ce soir" à Rémi, son bébé mort de maladie avant sa première année. C'était il y a longtemps et depuis elle a eu deux filles. Mais un jour, dix-sept ans après le drame, alors qu'elle évite un grave accident de la route, elle a besoin de raconter ce qu'elle a vécu. Pourtant elle écrit "Ceci n'est pas un récit. C'est une tentative de raccommodement avec le monde".
A l'hôpital, Laure Adler passe de longues journées mais aussi de longues nuits à attendre, à guetter le moindre regard du bébé lorsqu'il se réveille.
J'ai moi-même eu un bébé hospitalisé et il est vrai que la communication ne se fait que par les yeux surtout lorsqu'on ne peut pas le toucher et qu'il y a tout un appareillage autour de l'enfant.
Elle raconte son impuissance à agir ou même à poser des questions, faisant entièrement confiance au corps médical. Ce qu'elle regrette par moment car elle se rend compte que la première équipe qui a soigné son bébé n'a pas toujours été à la hauteur. Mais sa seule force est d'être présente, de croire en la guérison.
Son fils est mort et elle reste vivante. Alors elle ne tente pas d'apaiser sa douleur car cela lui semble impossible mais seulement de la maîtriser. Comme Baudelaire l'écrit dans un poème "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille", elle sait que la douleur est quelque chose de concret.
C'est terrible car on ressent sa solitude face à son impuissance de sauver Rémi. Elle ne dit presque rien sur le père (qui semble pourtant présent) comme si le drame ne pouvait pas être partagé. C'est un point de vue touchant et très personnel.


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