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Critique de Marti94


J'ai vraiment apprécié cet essai littéraire, philosophique et sociétal sur la vieillesse. Il faut dire que je me sens concernée par le sujet de "La voyageuse de nuit" de Laure Adler car j'ai déjà de l'âge et il arrive qu'on me laisse une place dans le métro (ce que personnellement j'apprécie).
Ce dont parle Laure Adler c'est de l'âgisme, une forme de discrimination par l'âge.
Il est vrai que l'on ne peut rien contre le vieillissement et qu'il concerne tout le monde. Pour autant, on peut ne pas se sentir vieux à un âge avancé (et inversement) et le supplément de temps écoulé ne doit pas se traduire par une réduction de la joie de vivre.
Il n'en demeure pas moins que la logique économique du court terme imposée par le système libéral a érigé le jeunisme comme modèle, ce qui fait qu'à quarante-cinq ans on peut être considéré comme "périmé" dans le monde du travail. Alors que dire de la considération sociale des retraités, dont la connotation renvoi au retrait.
Laure Adler pose beaucoup de questions passionnantes ; elle présente aussi de nombreuses références littéraires dont celle De Chateaubriand qui lui a suggéré le titre de son essai, « La voyageuse de nuit » comme métaphore de la vieillesse.
Pour écrire ce livre, elle a été inspirée par "La vieillesse" de Simone de Beauvoir, publié il y a cinquante ans et qui évoquait déjà la vieillesse comme un problème de société et de civilisation.
Laure Adler est également confrontée à la dépendance de ses parents. Elle a d'ailleurs fait des enquêtes en Ehpad et reconnait avec beaucoup de lucidité le travail du personnel et des aidants tout en constatant les abus dans certains établissements dont l'intérêt financier prime. Alors il y aurait-il plusieurs vieillesses ?
Ce qui est certain c'est qu'il ne s'agit pas d'un livre triste. Au contraire, il encourage à vivre, à faire des projets à n'importe quel âge. D'ailleurs la référence à Marguerite Duras que Laure Adler a bien connue m'a enchantée parce que l'âge n'était pas un problème pour elle.
Et puis, un livre qui se termine par la chanson Prohibition de Brigitte Fontaine, j'adore !


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