Ne vaut-il pas mieux voir des femmes porter de beaux habits ? C’est ce qui compte après tout pour moi. Là, mon modèle sera vu dans tout Paris, dans toute la France, voire dans le monde entier ! Rose, rappelez-vous que, si l’on vous copie, c’est que vous avez du talent ! C’est que l’on aime ce que vous faites ! p.74
Ce n’est pas dans les habitudes de madame de ne porter qu’une fois ses tenues.
-Je sais bien, mais elle ne me va pas. Ces tailles standardisées quelle aberration … Comme si les femmes étaient toutes bâties sur le même modèle.
Elle soupira, repensant à la remarque de Mr Wright.
Il avait tout à fait raison, un vêtement n’était parfait que si il avait été exécuté spécialement pour la personne. Si les choses continuaient ainsi, alors, dans quelques années, tous les hommes se vêtiraient de la même manière, ne mettant pas plus d’âme dans leur tenue que dans un uniforme. p. 69
« Les seules fois où il ne l’assaillait pas de récriminations, c’était lorsqu’elle se présentait à son bras lors des soirées. Tout simplement parce que son éclat se reportait sur lui… Elle n’était qu’un trophée, une jolie poupée que l’on présente pour montrer que l’on a réussi. » p.36
Quand j'ai su ce qu'il se passait avec votre mari, j'ai manqué aller le provoquer en duel, jusqu'à ce que je me rende compte que cela ne se faisait plus que dans les romans.
— Dans ce cas, renchérit Mrs Redfern, bien décidée à dire du mal, elle ne tardera pas à se flétrir, et elle comprendra alors, comme nous toutes, ce que c’est de vieillir et de voir tout le monde se détourner de soi. Ils ne resteront pas longtemps à l’aduler, tous ces jolis adorateurs.
Laure ne répondit rien, soudain grave. Mrs Redfern ajouta :
— Et regardez-moi cette prétention dans sa mise. Elle est si mal fagotée dans sa faille de soie qu’elle semble un gros tournesol. C’est ridicule.
Alexander Wright ne put s’empêcher de s’immiscer dans la conversation.
— Je vous saurai gré de ne pas faire une remarque de plus. Mon travail est parfait.
Mrs Redfern ouvrit une bouche toute tremblante, et loucha presque sous le doigt que pointait le couturier entre ses deux yeux.
— Bien, monsieur, répondit-elle, comme une enfant à qui l’on fait la leçon.
— Surtout quand cette remarque, ajouta-t-il en faisant un geste vague de son index pour la désigner, émane d’une vieille rombière qui ne sait pas que cette forme de bustier ne convient pas à sa silhouette, et lui donne juste l’air d’une vache laitière !
Rien n'a d'importance que l'amour, parce que tout le reste s'achète ou s'enfuit.
_ (...) Mais d'abord, aide-moi à enlever cela. (Louise s'exécuta.) La laine me gratte. Tu peux le reprendre à ta taille si tu le souhaites, proposa-t-elle une fois déshabillée. Je ne le mettrais plus.
_ Mais je vous l'ai acheté mardi ! s'étonna Louise en pliant le vêtement. Ce n'est pas dans les habitudes de madames de ne porter qu'une fois ses tenues.
_ Je sais bien, mais elle ne me va pas. Ces tailles standardisées, quelle aberration...Comme si les femmes étaient toutes bâties sur le même modèle.
les femmes savent bien qu'il n'y a pas de péché à aimer un autre homme, quand on a été marié à un étranger comme on vend une marchandise...
-Regardez toutes vos amies... Il n'y en a pas une qui n'ait un amant ! Ce sont des choses qui sont devenues communes, ne vous en déplaise, et les femmes savent bien qu'il n'y a pas de péché à aimer un autre homme, quand ont a été mariée à un inconnu comme on vend une marchandise... Paris tout entière cache des amours semblables dans chaque maison, et ce depuis des siècles !
- [...] Tu sais que le locataire du troisième a fini de s'installer ? Tu devrais aller lui dire bonjour.
Louise haussa les épaules.
- Comme ça ?
- Tu veux faire comment ?
- Avec un peu plus de subtilité que "bonjour, je suis la fille de votre concierge et je viens vous saluer parce qu'elle voudrait que je vous épouse. Post-scriptum: je vous trouve très beau."