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Le syndrome de la vitre étoilée", un coup de coeur de la rentrée 2016 sorti tout droit de chez Fleuve.
Stéphanie et Guillaume vivent ensemble depuis 10 ans et le désir d'enfant commence à se faire sentir sérieusement.
Autour d'eux, les amies de Stéphanie affichent déjà une joyeuse marmaille ou des ventres arrondis.
Stéphanie et Guillaume espèrent faire très vite à leur tour partie de cette sphère de jeunes parents mais leurs ébats amoureux restent inlassablement infructueux.
Commence alors pour eux toute une série d'examens et de tests.
De remarques désagréables en gestes techniques invasifs, Stéphanie se soumettra au corps médical censé l'aider dans cette quête de maternité qui, dés lors, tourne à l'obsession.
Désormais , ils ne font l'amour que dans le but de "se reproduire".
Très vite viennent les questions de l'entourage qui s'insurge, qui conseille, qui trouve des explications au pourquoi du comment.
Et puis tous ces livres ou magazines qui n'affichent que des mères en devenir.
L'épanouissement de la femme passe obligatoirement par la conception, disent-ils...
Concevoir étant l'aboutissement en soi d'un couple heureux...
Mais si certaines tombent enceintes sitôt la culotte baissée, d'autres en revanches parcourent un véritable chemin de croix pour espérer pouvoir sentir un jour des petits pieds dans leur bidou.
Un chemin semé d'embûches qui, peu à peu, fragilise le ciment du couple et fait naître le désamour.
Stéphanie et Guillaume se séparent.
Mais les aléas de la vie parfois, permettent de se recentrer sur soi-même.
Un mal pour un bien.
Sophie Adriansen nous sert ce roman comme un journal de soi.
On pourrait presque le penser autobiographique.
Si joliment romancé, il surpasse le simple témoignage.
L'écriture est d'une sensibilité rare et nous fait pénétrer l'âme de Stéphanie.
C'est un roman lucide qui nous éclaire sur ce que peut être ce désir de maternité non assouvi.
La construction est telle que l'on ne s'ennuie jamais.
Par alternance de chapitres, nous lisons tour à tour des souvenirs, le moment présent, les résultats d'examens, les remarques des proches, des extraits de livres ou de chansons.
C'est le roman d'une renaissance, d'une liberté retrouvée.
Un roman vraiment tout en pudeur et très émouvant dans lequel beaucoup de femmes se retrouveront, qu'elles soient mères ou pas.
Un roman à faire lire aux hommes aussi qui apprendront ainsi à mieux connaître les femmes.
Un roman à la fois grave et humoristique qui se lit comme on picore la vie.
J'ai adoré !