« Et si Matthias, simplement, ne savait pas plus s’y prendre avec elle qu’elle ne savait s’y prendre avec lui ? » (p. 94)
Depuis quand n'avait-elle pas sauté de joie en reconnaissant une écriture sur une enveloppe ? Quand elle était plus jeune, soit elle les déchirait fébrilement pour lire leur contenu très vite, comme s'il s'agissait de ne pas vivre un instant de plus sans la présence à ses côtés du signataire de la lettre dont la prose se faisait l'intermédiaire, soit elle les réservait pour plus tard, comme un cadeau précieux, pour jouir le plus longtemps possible de l'idée qu'elle avait de belles choses à y découvrir et surtout que quelqu'un, ailleurs, avait pensé à elle et couché des mots sur le papier à son unique attention. (p.12)
« Elle avait choisi pour unique confidente son amie Carole, celle qu’elle considérait précisément comme une sœur parce qu’il avait bien fallu s’en trouver une autour de soi pour compenser la cruelle absence de fratrie. » (p. 25)
Si la fraternité était une valeur qui rapprochait les êtres, si les proches amis s’en réclamaient entre eux, être frère et sœur pour de bon était un état de fait qui n’avait guère à voir avec les affinités. » (p. 91)
« Et la vie commune […] pouvait n’être que le rapprochement de deux solitudes qui, bien qu’additionnées, ne se départaient nullement de leur essence. » (p. 67)
« Le trajet pour Lyon était un aller simple pour le début du reste de sa vie. » (p. 33)