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Critique de gerardmuller


Une histoire toute simple / Samuel Joseph Agnon/Prix Nobel 1966.
Après la mort de sa mère déjà veuve, Blouma toute jeune fille est recueillie par la famille de son parent Baruch Méïr Horwitz qui habite tout près, à Shiboush en Galicie orientale (Ukraine de nos jours). Bien accueillie par Tzirel l'épouse de Baruch Meïr, Blouma trouve là un toit et de la nourriture, à demi un titre de domestique et à demi un titre de parente. Elle fait son possible pour aider et participer à la vie de famille de ce couple de négociants.
Les Horwitz n'ont qu'un fils, Hirschel. Il a seize ans tout comme Blouma qui fleurit au fil des jours comme la rose des vallées, éveillant le goût de la sensualité chez le garçon, sans que le mauvais oeil ait prise sur elle. Ils ne sont pas indifférents l'un à l'autre mais Tzirel a des vues plus nobles pour son fils en la personne de Mina, la fille de Guedalia et Bertha Tzimlich, une famille très riche.
Courtier en mariage, Jonas Tviber est contacté pour arranger l'affaire, tandis que Blouma qui a surpris une conversation qui ne lui laisse aucun espoir avec Hirschel quitte la maison Horwitz.
Mina est aussi une belle et charmante jeune fille qui connaît la ville et a étudié. Mais bien qu'elle ait disparu de la maison, Blouma est toujours dans le coeur de Hirschel.
Blouma qui a trouvé un logis chez Tirtza Mazal, une maîtresse de maison très avenante avec elle, se demande si elle doit aider Hirschel à se libérer de l'emprise de sa mère où si elle doit s'écarter de son chemin.
Hirschel comprend que Mina n'est rien pour lui est espère toujours revoir Blouma et son sourire.
Entrainé par la volonté de la famille, l'irréparable a lieu : Mazal Tov ! crient les invités aux fiancés ! Hirschel fait contre mauvaise fortune bon coeur, il n'aime pas Mina mais tant qu'il vivra, il la respectera car sa mère faisant, il ne pourra lui échapper.
Quelques temps après ils passent sous le dais nuptial en présence des amis et de la famille. Certes, Hirschel et Mina habitent bien ensemble, mais on ne peut pas dire qu'ils baignent dans le bonheur. Ils ne sont pas malheureux non plus, la maison est belle et ils ne manquent de rien. Sauf de connaître le grand amour…
Tzirel a de suite vu que Hirschel n'est pas heureux et s'en confie à Baruch Meïr son père car les premiers signes de la folie apparaissent chez ce garçon aux amours contrariés. On assiste alors à l'effondrement de Hirschel qui ne peut résister à l'emprise de sa mère. Échappera-t-il à cette déraison qui le ronge avec l'aide des médecins et psychiatres ? Parviendra-t-il a oublier Blouma ?
Tout au long de ce roman dans lequel l'amour tient une place primordiale, on découvre le mode de vie quotidien, les traditions, les us et coutumes des Juifs ashkénazes de Galicie orientale. le rituel des nombreuses fêtes religieuses est particulièrement bien expliqué que ce soit Souccoth ou Rosh Hachana et bien d'autres. Et puis Agnon se plait avec un humour sans cruauté à faire une satire haute en couleur d'une petite bourgeoisie juive travailleuse et arriviste, respectueuses des traditions mais capable d'égoïsme et d'ingratitude, une évocation sans doute de souvenirs d'adolescence, sans hargne mais sans complaisance. Tous ces petits bourgeois sont prêts à toutes les lâchetés pour assurer leur tranquille bonheur en toute bonne conscience. Ce n'est pas nouveau !
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