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Critique de MadameTapioca



Dans un petit village de l'arrière-pays sarde, la vie des habitants se déroule sans secousses, à l'abri des murs des maisons rénovées en parpaings et de celles abandonnées. Beaucoup sont parti et l'économie se réduit à la culture d'artichauts et de biomasse. C'est un pays "perdu", oublié du monde. Jusqu'à l'arrivée des « envahisseurs » : une poignée de migrants venus de loin et d'humanitaires qui les accompagnent. Stupéfaction des habitants et stupéfaction des migrants qui rêvaient d'une autre Europe. Pourtant de cette étrange rencontre, une saison douce va éclore.

Un roman bourré de charme et d'une humanité infinie autour du thème de la rencontre. Ce village va retrouver un sens à une existence qui semblait s'être définitivement évanouie. Agir au lieu de parler, comprendre au lieu d'avoir peur.

Un roman choral qui a la saveur des histoires orales. de ces récits qui se transmettent depuis la nuit des temps, adaptables à toutes les époques". Raconté par le "choeur des femmes », presque comme dans le théâtre grec, ce conte a en même temps quelque chose d'archaïque et d'une profonde actualité.

Le cadre est également très important : une Sardaigne "oubliée", loin de tout et de tous. Loin du tourisme. Une terre qui a perdu ceux qui sont partis, qui ne reviennent jamais, et qui a éteint les espoirs de ceux qui sont restés. Cette terre parvient à être le protagoniste de cette agrégation humaine qui a le goût d'une renaissance, du retour d'un temps bienveillant qui montre que tout n'est pas perdu. Et ce renouveau de vitalité a quelque chose de sacré, car il part de la terre, de la réapparition des vieux vergers et des vieux jardins.
La rencontre avec « les autres » d'aujourd'hui renouvelle le monde d'hier en le déclinant au présent. Les "envahisseurs", en fin de compte, ne sont que le catalyseur d'une renaissance qui n'attendait que d'être déclenchée.

Trop utopique diront certains mais un peu d'idéalisme ne fait pas de mal par les temps qui courent.
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