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Citations sur Poèmes épars et fragments (1945-1959) (7)

Je n'aime pas les fleurs.
Elles me rappellent les funérailles, les mariages et les bals,
et les tables dressées.

Mais la simple beauté des roses qui annoncent le printemps, Cette beauté, dès l'enfance, fut toujours ma consolation,
Elle est restée jusqu'aujourd'hui mon seul héritage,
Comme la musique de Mozart ou la nuit noire.
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Ce sourire arrêté sur le seuil,
La flamme de la bougie qui meurt.
Je vois la poussière du chemin,
Les rayons obliques de la lune.
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Je peux aimer.
Je peux être soumise et tendre.
Je peux regarder dans les yeux en souriant,
D'un sourire de séduction, d'appel, vacillant.
Et ma taille souple, élancée, aérienne,
Et le parfum caressant de mes cheveux.
O, celui qui est avec moi, son âme est inquiète,
Il est en proie à la volupté.

Je sais aimer. D'une feinte retenue.
D'une hésitante tendresse et toujours taciturne.
Seulement mes yeux parlent.
Ils sont clairs et purs,
Si limpides et lumineux.
Ils promettent le bonheur.
Crois-moi : la trahison les rend plus bleus,
Plus éclatants et tendres -
Et d'un rayonnement de feu.
Et sur mes lèvres, le rouge de la volupté.
Ma poitrine est plus blanche que la neige des monts.
Ma voix est le murmure de courants d'azur.
Je sais aimer. Mon baiser t'attend.
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Tais-toi ! Tes mots passionnés et troublants :
Je suis en feu et je tremble,
Et sous tes yeux tendres, dans l'effroi
Je ne te cèderai pas.

O, tais-toi ! Dans mon jeune coeur,
Tu as éveillé quelque chose de terrible.
La vie me semble un rêve merveilleux, plein d'énigme,
Où embrasser rappelle les fleurs.

Pourquoi, lâche, t'es-tu penché vers moi,
Qu'as-tu lu dans mon regard ?
Pourquoi je tremble ? Pourquoi suis-je en feu ? Va-t-en ! O, pourquoi es-tu venu ?
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Sur cette terre je n'ai peur de rien,
Même si, pâlissant, je suftoque.
Seules les nuits me sont terribles :
Dans mon rêve je vois tes yeux.
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Couronne de mèches qui ardent
Autour de ton front sans nuage,
Ah ! D'un joyeux et bel oiseau,
Le destin ma fait ce cadeau.
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Jai cueilli de beaux lis odorants,
Un peu repliés, comme un essaim d'innocentes vierges,
De leurs tremblants pétales humides de rosée,
J'ai bu tout l'arôme et le bonheur et la paix.

La douleur comprimait ce coeur battant,
Et les blanches fleurs balançaient leurs têtes,
Je songeais à ta liberté lointaine,
A ce pays où jétais avec toi..
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