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Critique de Flo_herisson


Le monde après nous
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Amanda et Clay profitent d'une semaine de vacances pour s'éloigner de Brooklyn et emmener leurs enfants de 13 ans et 16 ans, Rose et Archie,  à Long Island. Pour ces citadins de la middle class c'est l'occasion de se retrouver en famille et de profiter de quelques jours de repos dans une superbe villa, isolée en forêt, louée sur internet. Entre insouciance et lâcher prise cette semaine s'annonce légère et idéale, mais le deuxième soir des coups frappés à la porte les plongent dans la perplexité. Ils n'attendent personne, ne sont pas sur un axe de passage et quand ils se décident enfin à ouvrir ils découvrent un couple noir d'un certain âge, visiblement fortunés, qui se présentent comme leurs propriétaires, contraints de rejoindre leur résidence secondaire en raison d'un black-out sur la ville de New York. Information impossible à vérifier car dans le même temps les réseaux de communication cessent d'émettre et privés de télé, de téléphone et d'internet, c'est seuls qu'ils doivent décider du crédit accordé à ces impromptus visiteurs. Un évènement anodin qui les fait basculer peu à peu dans un climat d'angoisse qui ira crescendo.
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J'ai adoré ce livre. Difficile de le qualifier, tant il sort des codes. Roman noir, thriller, dystopie, roman post apocalyptique, il est un peu tout à la fois mais il est plus encore. C'est un roman qui explore les champs de la peur. Peurs primitives: peur du noir, peur de l'autre, peur de l'inconnu... Mais peurs intimes aussi: peur de sa propre fin ou peur qu'en tant que parent l'on a pour ses enfants. L'intrigue est simple et il ne se passe pas grand chose mais pourtant ce roman est impossible à lâcher, tant la tension qu'il contient monte au fil des pages, tant l'angoisse monte au fil des heures, inexorablement au fur et à mesure que l'ignorance s'installe, que l'incompréhension gagne, tel un brouillard opaque et inquiétant. Tout est dans les pensées, les ressentis, dans ce que l'imaginaire nous renvoie de pessimiste et d'oppressant plus finalement que dans les évènements tangibles, et c'est ce qui en fait la force. Intéressant aussi de voir comment l'auteur inverse les clichés en faisant du couple noir les riches propriétaires et des blancs des banlieusards, en mettant le fils ainé en position de faiblesse et en faisant de la jeune fille la plus courageuse. C'est enfin une réflexion glaçante sur nos sociétés noyées sous l'hyper communication et ultra dépendante de la technologie faisant de nous des inadaptés dès lors qu'elle est défaillante.
Un roman qui pose la question presque philosophique de la fin des choses, qu'elles soient banales ou essentielles: « Vous ne savez jamais quand c'était la dernière fois, car, si vous le saviez, vous ne pourriez pas continuer à vivre. »
A méditer...
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