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Critique de palamede


Une vie entière parmi les papiers, voilà la vie d'Aaliya qui, avant d'être à la retraite, est la seule employée d'une librairie de Beyrouth où elle vend peu de livres, commande uniquement ceux qui l'intéresse, pour les lire et les garder. Ce n'est pas très honnête, mais elle s'en moque. D'ailleurs pour le propriétaire, ce lieu n'est qu'un faire valoir vis à vis de ses amis intellectuels, pas une source de revenus.

Chose étrange, chaque premier janvier, cette beyrouthine de soixante douze ans commence la traduction en arabe de livres déjà traduits en anglais et en français. Plus étrange encore, son travail achevé, elle le range dans des cartons qu'elle entrepose dans une chambre de bonne. Oui, vous avez bien lu, elle ne fait rien pour être publiée ! Elle accomplit un long travail inutile. Elle s'en explique, mais je ne vais pas spoiler (divulgâcher comme disent nos amis canadiens), je vous laisse le découvrir par vous-même dans ce livre intrigant.

J'ai d'abord cru que l'auteure était une femme. Les vies sont écrites à la première personne, d'où ma confusion. Mais ce n'est pas la seule raison. L'autre raison est que Rabih Alameddine se glisse magiquement dans la peau de cette vieille femme - cultivée, obsessionnelle, négligée, irrévérencieuse, ironique et tellement vraie dans sa franchise et parfois sa crudité qu'elle possède une existence tangible.

Aaliya, une femme qui est capable de tout, même de sortir dans la rue titubante et débraillée. Le plus souvent elle résiste à l'empiètement dans sa vie de celles qu'elle appelle les trois sorcières, de sa vieille mère et de ses demi-frères. Il est vrai qu'elle aime peu la compagnie de ses semblables. Mais une chose est sûre, elle parle si bien de littérature et de musique, de l'histoire de Beyrouth et de ses guerres que jamais l'envie de l'interrompre ne vous effleure.

Vous qui aimez les livres, comme moi laissez-vous porter par le charme oriental et l'érudition d'Aaliya, vous ne le regretterez pas.
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