S’il y avait une chose qu’il avait apprise très vite, c’est qu’un uniforme de dépanneur ou de livreur rend invisible. Il suffit d’avoir l’air sérieux et sûr de soi pour que les gens vous laissent fouiner devant chez eux, et même à l’intérieur, sans poser trop de questions.
Traiter avec les riches et puissants de ce monde revenait à s’aventurer en terrain miné – ça pouvait vous exploser à la figure à n’importe quel moment. Elle espérait que le voleur serait un employé de la galerie et il y avait de grandes chances pour que ce soit le cas, d’ailleurs. L’expérience lui avait appris que si le propriétaire des « objets volés » n’essayait pas de frauder, c’était en général un employé qui avait saisi l’occasion de renflouer son compte en banque.
Ça, c’était du charisme ! Peu importait à ses auditeurs que son sujet soit peu ragoûtant ; il leur suffisait de le voir bouger, de l’entendre parler.
Elle aurait parié qu’il pouvait jouer de ce charisme en fonction de la situation et se montrer aussi glacial que brûlant. Sans doute aurait-elle droit à la version glaciale ; les hommes réagissaient souvent ainsi lorsqu’ils avaient compris que la petite dame voulait des réponses à ses questions.
Le mot « jaguar » signifie « animal qui tue d’un seul bond ». Pour les Mayas, c’étaient des créatures sacrées. Ils symbolisaient le soleil noir du monde souterrain, et servaient d’intermédiaire entre les vivants et les morts. Les jaguars étaient les protecteurs et les compagnons des rois et des guerriers. Quand on les voit de près, il est facile de comprendre pourquoi.
Elle savait – sentait – qu’il ferait l’amour avec énergie, audace et humour. Qu’il serait tour à tour tendre et passionné, joueur et sans complexes. Ce serait du sexe débridé, déchaîné, et elle mourait d’envie de se laisser séduire.
Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas été proche d’un homme !