Riposte

J'enchaîne les lectures et j'ai beaucoup de chance car elles se passent bien, pour ne pas dire très, très bien. Après avoir découvert la plume de Nicolas Leclerc, primo-écrivain français de l'excellent thriller « le manteau de neige », je me suis tournée vers le roman noir de David Albertyn, « Riposte », qui est aussi son premier roman.

Je dois vous faire un aveu avant de commencer : quand je me suis rendue compte que le milieu de la boxe allait être le décor omniprésent de l'histoire, j'ai un peu frémi car ce n'est pas un monde que j'affectionne particulièrement. Pas que je déteste ce sport mais tout simplement parce que je ne le connais pas, je le pratique encore moins, n'en maîtrise pas les codes et n'appréhende pas du tout les termes et les règles. Pourtant, David Albertyn, l'auteur a su me le rendre passionnant par ce livre atypique et palpitant.

Travaillé au corps, ce roman noir a été un vrai uppercut pour moi! C'est une ville de Las Vegas, bien loin du faste de son célèbre boulevard du Strip ou des scènes de séries telles que « Les Experts », que m'a fait découvrir l'auteur, une plongée au travers de la classe moyenne voire modeste où chacun doit livrer sa propre bataille pour réussir.

Cheminant sur une période courte de 24h, c'est une lecture sur les chapeaux de roue qui s'y déroule. La psychologie des personnages est finement travaillée et permet de nous immerger dans cette amitié de ces quatre trentenaires que les aléas de la vie ont éloignés. Mêlant corruption, argent sale et vengeance, l'histoire est habilement menée pour accrocher le lecteur dès ses premières lignes, tout comme je l'ai été.

Alors que certains livres sont à maintes fois repris comme ayant pour matière le sujet encore bien sensible du #BlackLivesMatter, il ne s'agira pas d'omettre ce roman noir de David Albertyn, vu la finesse et la concision de la façon qu'il l'incorpore dans son livre.

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Dans ce tout premier roman noir de l'auteur sud-africain David Albertyn, nous assistons aux retrouvailles de quatre amis d'enfance: Keenan, un flic paria, Tyron, ancien marine qui vient de rentrer du Moyen-Orient, Naomi, la coach en basket, et Antoine, sorti de prison depuis 3 ans et désormais boxeur.

L'intrigue se déroule sur 24h.

24h qui vont faire basculer les destinées de chacun.

J'ai été complètement happée par la séquence du combat sur le ring extrêmement bien décrite par l'auteur. C'est avec une écriture dynamique et un rythme soutenu, que nous sommes propulsés dans les gradins, sur fond de reggaeton, pour assister à un événement majeur dans le monde de la boxe; Antoine, la faucheuse athlétique versus Konitsyn, l'ouzbek champion en titre, zéro défaite à son actif.

Pour Antoine, ce combat c'est l'enjeu de sa vie, l'occasion rêvée pour lui de briguer le titre mais aussi d'assouvir enfin ce besoin de vengeance viscérale...

Il fait chaud, la foule est déchaînée, ivre de violence et d'alcool, tout le monde attend avec impatience, on est à Vegas. Rien ne va plus, faites vos jeux!

Tout part de ce combat pour ensuite s'enchaîner à toute vitesse dans les coulisses de ce business ultra juteux de la boxe végasienne, des casinos et de ces hommes d'affaires prêts à tout pour faire perdurer leur machine à fric, soutenus par une police corrompue à souhait.

L'auteur jongle habilement entre les moments de frénésie où tout va vite, combat de boxe, scènes de violence et de meutre et ces instants où le temps s'arrête pour revenir sur le passé, les remords, et la complexité de ces liens amicaux et fraternels.

Les protagonistes sont bien exploités, avec des personnalités complexes. Ils sont très réalistes et touchants. Ils sont amoureux, rongés par les remords, par le besoin de vengeance ou par la honte.

Un roman uppercut qui cogne mais que vous ne lâcherez pas jusqu'au gong final.

Et puis cette couverture, pleine de peps... j'adore! Un belle découverte. Un auteur à suivre de près.
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