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Critique de Aderu


Aderu
24 décembre 2020
Merci à Babelio et à Dupuis/Aire libre pour cette BD reçue dans le cadre de la masse critique.

J'ai découvert Ibn Battuta il y a quelques années. Je connaissais grossièrement le personnage mais je n'avais jamais lu le récit de ses périples. Pouvoir l'aborder par le biais d'une bande dessinée était enthousiasmant. A fortiori pour un texte de voyages !

L'intérêt évident de ce livre réside dans les magnifiques planches de Joël Alessandra. Si le voyage est répétitif, les dessins, eux ne le sont guère. Que ce soit dans les paysages ou dans les diverses architectures croisées au fil du voyage, l'artiste excelle. Je garde en mémoire ces bateaux aux voiles triangulaires, si évocateurs.
Dans les remerciements, Joël Alessandra salue les peintres orientalistes pour l'inspiration qu'ils lui ont fourni. Et clairement, l'Orient est immédiatement identifiable pour un œil européen. Qu'en dirait Edward Saïd, c'est une autre question !

S'il y a une constante dans ce voyage c'est la présence de femmes. La lubricité d'Ibn Battuta est insatiable. Ce qui peut donner un effet comique : partout où il arrive, il n'a jamais vu de femmes aussi belles.
La rencontre entre ce texte vieux de plusieurs siècles et un dessinateur s'inspirant des orientalistes donnent un cocktail très marqué et très exotisant des corps féminins.
Plus j'y repense (j'ai attendu quelques jours avant d'écrire), plus cela m'interroge. Et me dérange (tiens je vais baisser ma note).

Le texte est tiré de l'adaptation "modernisée" par Lofti Akalay. Malheureusement cela ne suffit pas à suffisemment atténuer la pompe d'adresses trop récurrentes à mon goût.
Le récit est entrecoupé d'anecdotes rapportées par Ibn Battuta qui enrobe son histoire d'irrationnel. Quelques amusants traits d'absurde (qu'il s'agisse du "lait qui réapparaît" ou de l'origine des noix de coco), au milieu de la solennité générale.

Breaking news! Nous apprenons dans la postface (signée par l'éditeur) que les femmes comprennent mieux les artistes. Ou que les artistes sont mieux compris par les femmes.
Ah ces femmes, si sensibles créatures... Et ces artistes, éternels incompris ! Sauf par les femmes, donc. Mais une femme artiste alors ? Ça doit bien exister...

Je n'ai pas aimé la postface.

Bref, pour conclure, c'est une très belle illustration d'un texte à l'importance historique littéraire certaine. Je regrette le traitement des corps féminins, mais les remerciements en donnent le cadre. Au-delà, les paysages et architectures sont magnifiquement dessinés.
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