D'ailleurs, quand j'y pense, on forme une belle équipe de bras cassés : une ex-grosse complexée, un espèce de Mexicain beau parleur et une gothique satanique. Il manque plus que la racaille qui sort de taule et on a un début de série.
"N'oublie jamais que tu n'es pas exceptionnel, c'est ce que tu fais qui l'est."
Chapitre 15 : Teag :
" Je chasse les larmes encore une fois. Arrête de chialer, pauvre con...
J'essaie de m'écouter et je ferme les yeux. Mes paupières font tomber de grosses larmes sur mes joues. Je ne regrette pas. Je ne regrette pas. Je ne..."
-Tu me manques… souffle-t-elle.
J’embrasse ses cheveux sans pouvoir lui répondre. Mais elle comprend, parce qu’elle se serre un peu plus contre moi en me volant un autre gémissement de douleur. Elle arrête aussitôt.
-Pardon, Teag…
-C’est rien. Ça va, bébé, panique pas. C’est juste les côtes, je chuchote, le plus bas possible.
Je baisse à peine la tête et la regarde. Ses yeux laissent fuir des larmes. Je les vire de là, elle remonte un peu et m’embrasse. Elle le fait comme si j’étais son air, comme si c’étais la dernière fois. Et j’ai tellement peur que ce soit le cas.
-J’avais peur que tu m’en veuilles… que tu me repousses et…
-Jamais, je coupe. Tu sais que je…
...je t’aime trop pour ça ! Mais je suis incapable de le dire, bordel. Les mots restent coincés en moi et me labourent le cœur. Je serre les dents.
Ma lionne me sonde en attendant la suite. Si je ne lui dis pas maintenant, je n’aurai certainement pas d’autre occasion. Mais ça ne vient pas. Alors, je ferme les yeux pour contenir la colère que ça engendre. Je n’insiste pas plus. Même à Solis, je ne les ai jamais lâchés, alors pourquoi ce serait plus facile avec ma lionne ?
Face à mon blocage, elle va enfouir son nez dans mon cou et aspire tout l’air qu’elle semble pouvoir.
-Moi aussi, je t’aime, Teag…
Bordel ! C’est aussi violent que ce à quoi je m’attendais. Je la serre contre moi, je l’embrasse encore et encore. Je le ferais toute la nuit si ça pouvait me permettre d’arrêter le temps.
Quoi que puisse te forcer à faire un homme, il n'arrivera jamais à te rabaisser à son niveau. N'oublie jamais ça. La force n'a rien à voir avec les muscles ou avec la fierté, c'est dans ton cœur que ça se passe.
La procureur décrète qu'elle en a terminé avec Elena et ma lionne sort de la salle en pleurant. Elle croise mon regard et un "Je t'aime" se dessine sur ses lèvres, puis elle disparait.
C’est toujours quand on perd ce qu’on a qu’on se rend compte de la chance qu’on avait
N'oublie jamais ça. La force n'a rien à voir avec les muscles ou avec la fierté, c'est dans ton cœur que ça se passe.
Un jour, Solis m'a balancé que c'est toujours quand on perd ce qu'on a qu'on se rend compte de la chance qu'on avait. Elle a raison.
Je ne sais pas où je trouve la force de le fixer droit dans les yeux. Peut-être qu'au delà de la souffrance, il y a l'insolence