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Critique de gavarneur


Je suis juste un amateur de littérature. Comment pourrais-je séparer ce qui est du journalisme, de la littérature, de la philosophie ? le jury du prix Nobel a décidé que Svetlana Alexievitch faisait de la bonne littérature, ou plus vraisemblablement de la littérature importante. Les media que je suis ont bien dû écouter les jurés Nobel et parler de ses livres, et à la fin moi aussi j'ai voulu en lire un, au hasard. Je ne sais toujours pas ce que j'ai lu, mais je dis aussi qu'il faut le lire.
Même pour du journalisme, la forme surprend : c'est une enquête, mais elle ne fait que rapporter des paroles entendues.* L'autrice ne prend pas position, ne fournit pas de « faits » et même le chapitre intitulé Conclusion est un témoignage. Son travail se bornerait à collecter, trier, mettre dans l'ordre et ajouter quelques titres ? Peut-être, mais alors ce livre est un tour de magie.
La mort, l'amour, le pouvoir, l'avenir de l'humanité. L'héroïsme, l'hypocrisie, la corruption, le vol pour survivre, la peur, le mépris, la souffrance. Ce putain de bouquin ne parle que de sujets tellement importants. Enfin presque : il traite aussi de la fin du communisme, tué par la guerre en Afghanistan et par Tchernobyl, de l'âme slave (poncif constitué de pessimisme auto-complaisant, de bravoure et de vodka) et même des amoureux des chats...

Après ce remarques superficielles sur la forme et le fond, j'aurais envie de vous raconter tout à ma manière. Tout sur la catastrophe de Tchenobyl, et ses conséquences humaines, surtout en Biélorussie. Mais qui suis-je pour prendre la parole, alors que même Svetlana Alexievitch se refuse à le faire ? Qui suis-je même pour tenter de vous convaincre ? Serez-vous comme moi stupéfait, ahuri, atteint d'une tristesse et d'une peur profonde, ému par l'amour, la foi, révolté par l'injustice et par l'usage atroce d'un pouvoir totalitaire... je pourrais continuer longtemps, mais votre réaction sera -t-elle la même ? Seule solution : lisez pour savoir.

* du moins en apparence, ce n'est pas dit dans le livre et je sais pas ce que l'autrice en a dit.
**J'avais pensé vous écrire quelques lignes pour expliquer les mesures dont parlent beaucoup d'acteurs : rem, röntgen, curie... mais c'est trop compliqué pour quelques lignes. Et comparer ce qu'ont subi les acteurs héroïques et les populations passives aux limites du dangereux est encore plus compliqué. A défaut, je me borne à remarquer qu'en URSS avant 1986, le régime croyait tellement à la possibilité d'une guerre nucléaire qu'il avait préparé la population à ses conséquences prévisibles... probablement avec son inefficacité habituelle. Pour le reste, voyez comme moi les discussions sur Wikipédia.
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