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Critique de ninamarijo


La catastrophe nucléaire et son horreur le 26 avril 1986 à 1h23, il fallait la plume et l'oreille bienveillante de Svetlana Alexievitch pour restituer les témoignages de toux ceux qui ont vécu ce désastre.
Svetlana prend de la distance, elle se garde de porter un jugement et c'est avec beaucoup d'humanisme, de pudeur et de compassion qu'elle nous livre une descente aux enfers. Dix après Svetlana Alexievitch se penche sur cet indicible désastre : « Trois années durant, j'ai voyagé et questionné : des travailleurs de la centrale, des anciens fonctionnaires du parti, des médecins, des soldats, des émigrants, des personnes qui se sont installés dans la zone interdite… Des hommes et des femmes de professions, destins, générations et tempéraments différents. Des croyants et de athées. Des paysans et des intellectuels. Tchernobyl est le contenu principal de leur monde. Autour d'eux et dans leur for intérieur, il empoisonne tout. Pas seulement la terre et l'eau. Tout leur temps. »
Le résultat est saisissant une série de monologues bouleversant chargés d'émotions, d'indignation, d'incompréhension, de révolte, de résilience même.
Autour de cette catastrophe le régime a non informé, non protégé la population mais a laissé régner volontairement l'opacité dans l'information : « Ce qui était encore le plus intolérable, c'était l'ignorance. On dit Tchernobyl, et on écrit Tchernobyl. Mais personne ne sait ce que c'est… »
Des mots comme irresponsabilité, inconscience, ébahissement, atrocités indicibles viennent sans cesse percuter votre esprit, la lecture est insoutenable.
Insoutenable et angoissante aussi la projection d'une telle tragédie humaine et écologique sur notre propre vie, notre environnement, notre monde.
Où allons nous ? Où nous mèneront ces monstres nucléaires ? Où nous mènera la folle et inconsciente avidité de ce monde ?
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