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Critique de NicolaK


Deux jours. C'est ce qu'il m'a fallu pour lire ces 249 pages. Parce que ce n'est pas un livre qu'on dévore, il faut le temps de "digérer", de se remettre de l'uppercut qu'on reçoit, de phrase en phrase, de paragraphe en paragraphe.
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Svetlana Alexievitch a recueilli les témoignages des survivants de la catastrophe. Tout le monde connaît Tchernobyl, mais peu savent comment l'ont vécu et le vivent encore les habitants des zones contaminées.
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Et il serait illusoire de croire que c'est terminé.
Le quatrième réacteur, nom de code "Abri" conserve encore vingt tonnes de combustible nucléaire et nul ne sait ce qu'il advient de cette matière.
Le sarcophage, bâti à la hâte, a été monté à distance, à l'aide de robots et d'hélicoptères, d'où des fentes, dont la surface dépasse les 200 mètres carrés et des aérosols radioactifs continuent à s'en échapper.
Si ce sarcophage tombait en ruine, ce qu'il est impossible de prévoir puisque personne ne peut s'en approcher pour en déterminer l'état, s'il était détruit, les conséquences seraient encore plus horribles que celles de 1986.
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En prologue, "Une voix solitaire", celle de l'épouse d'un pompier nous happe.
Le jeune couple réside au foyer de la caserne, avec trois autres familles.
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Le 26 avril 1986, à 1 h 23, le jeune pompier est appelé sur un incendie.à la centrale.
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De la lucarne de leur logement, sa femme voit la flamme, tout le ciel semblait luire, puis de la suie et une horrible chaleur.
Le bitume qui recouvrait le toit de la centrale brûlait et les pompiers marchaient dessus pour étouffer les flammes.
Avec leurs pieds, ils balançaient le graphite brûlant. Ils ne portaient pas leurs tenues en prélart. Personne ne les avait prévenus...
Quelques heures après, les familles étaient informées que les jeunes hommes étaient à l'hôpital...
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Si ma mémoire est bonne, ils étaient sept. Les tout premiers intervenants. Ils n'avaient qu'un peu plus de 20 ans.
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Et les témoignages se succèdent. L'auteure par elle-même, Piotr S., psychologue, des résidents sans autorisation, des pères, des mères, des enfants. Ceux qui sont partis, ceux qui sont restés. Mais aussi des soldats, des enseignants, des médecins, des scientifiques, des liquidateurs, .
Des chasseurs ont été envoyés pour tuer les animaux domestiques, chiens, chats...
Ils enterraient la terre dans la terre.
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Ce livre est un concentré de peur, de douleur, d'abnégation, de colère, mais aussi d'amour et de solidarité.
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Ce qui frappe également, c'est l'ncompréhension et le manque d'informations. Comment informer quand personne ne sait ce qui se passe ?
Le matériel de protection, tels les masques, était obsolète ou inadapté.
Ça m'a d'ailleurs rappelé quelque chose...
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Un livre à mettre entre toutes les mains. Je ne savais pas du tout comment rédiger ce retour, alors j'ai utilisé des bribes du livre.
D'autres retours beaucoup plus élaborés ont été écrits, n'hésitez pas à les parcourir.
Au passage, je remercie mon ami Meps qui m'a incitée à choisir ce livre avec son retour percutant.
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