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Critique de marina53


Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...

Dans ce petit village îlien, adossé à la colline, les jeunes s'ennuient ferme. Mimmo, lui, a encore des rêves pleins la tête et compte bien donner un coup de pied à son avenir. Juché sur son scooter, la guitare dans le dos, il part à la cherche de son pote, Gennaro, surnommé Mortadelle. C'est coincé dans l'arrière-boutique de l'épicerie de ses parents qu'il le trouve. Il a une super nouvelle à lui annoncer : le casting de la plus célèbre émission musicale passe dans le village. Comme Mortadelle est prêt à tout pour voir Valeria Guzzoli, il est, évidemment, d'accord pour remonter le groupe. Pour cela, il faut reprendre les répèts mais surtout convaincre Guido, le bassiste, un gars qui joue au gris dur et qui veut bien se libérer entre deux rencards amoureux, mais aussi Cesare, le chanteur aux yeux bleu acier, un doux rêveur qui se désole de voir les arbres centenaires remplacés par des hôtels à touristes...

Mimmo a la fougue de son âge et la volonté farouche et inébranlable de concrétiser son rêve. Guitariste dans un groupe qu'il a formé avec ses potes, le casting de cette émission musicale est, à ses yeux, le meilleur moyen de pouvoir quitter son île. Hélas, son rêve sera ponctué de quelques fausses notes. Alfred clôt sa trilogie italienne (avec Come Prima et Senso) avec maestria. Tout d'abord, avec ses personnages qu'il peaufine avec soin. Mimmo, un adolescent timide et sensible, Cesare, un amoureux de son île, Guido qui, de prime abord, nous apparaît antipathique mais qui se révèle, au final, particulièrement touchant, ou encore le fou du village. Ensuite de par son ambiance parfaitement rendue et délectable. Un vrai plaisir de se balader dans ces petites ruelles désertées, d'admirer ces paysages côtiers. Même si, en arrière-plan, l'on découvre une Italie en proie aux doutes, où les tracts pour l'extrême droite fleurissent, où la violence gratuite surgit à tous les coins de rue, où les chantiers sont sabotés, où subsistent le chômage et la misère, où la petite mafia semble être la seule solution de s'en sortir pour certains. Enfin, de par son intrigue prenante et son récit intimiste. Graphiquement, Alfred joue à merveille différentes partitions, du gaufrier aux pleines pages contemplatives, d'un bleu nuit profond à un jaune ensoleillé, d'un trait délicat à gribouillé lorsque les ados jouent de la musique.
Un album doux-amer...
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