Citations sur Lettre à ce prof qui a changé ma vie (33)
Donner, transmettre, fortifier les ailes des enfants, avant de les laisser prendre leur envol. Leur donner les moyens de se servir de leur propre entendement. Transmettre est le plus sûr investissement du monde.
Parce qu'au fond, on n'est jamais aussi riche que de ses enfants.
P.92 H.Loevenbruck
Les extrémistes qui veulent un monde plus blanc que blanc et qui le font plus noir que noir ne se sont pas trompés de cible. Le « prof » est à la sortie des jardins de l'enfance, du cercle de famille, le premier père, le premier frère, ami, le passeur vers notre vie d'homme, le combattant de l'ignorance.
Ils n'arriveront jamais au triomphe de la mort. « On arrache pas le bleu du ciel».
(Jacques WEBER)
Comme tout le monde, j'ai été blessé par l'école, et je lui dois beaucoup. Ces créances, s'il me fallait les honorer un jour, j'y ferai figurer ces quelques noms : madame Thouvenot, monsieur Laurent, monsieur Basso, mademoiselle Martin, comme d'autres écrirait ailleurs Samuel Paty. Sauf qu'aucun d'entre eux ne viendra jamais réclamer son dû. Et c'est la toute la beauté de la chose, cette dette que chaque génération, par l'école, contracte vis-à-vis de la précédente et qui pourtant ne l'engage à rien, sinon peut-être à tacher de réussir sa vie.
(Nicolas MATHIEU)
Ma mémoire s'enfuit, mais cette femme reste en moi comme une héroïne, une déesse, comme tous ces professeurs courageux que l'on voudrait faire disparaître et qui pourtant sauve l'essentiel d'une société : l'âme.
(Charles BERLING)
Tout était là avec vous : la culture, l'imaginaire et la raison. Votre enseignement a été crucial dans mon existence. J'espère chaque jour pouvoir vous dire merci en transmettant cet exercice de l'intelligence afin que nous triomphe jamais l'idéologie, l'abrutissement et le conditionnement. (Nicolas BEUGLET)
Monsieur M. , Dans son costume de grandes occasions, dormait étendu tout près de l'effrayante boîte brune qui devait le garder pour toujours point j'ai approché doucement mon visage, et j'ai soufflé le mot « merci », au creux de son oreille. (CALI)
J'ai alors saisi que, si je l'avais aimée, elle aussi m'avait aimée. En silence, en abnégation, comme font souvent les profs.
(I.FRAIN)
En moi, une larme. Celle des adieux.
En moi, une joie. Celle des eurêka.
À la fin de cette année-là, j'ai décroché un bac mais surtout une vocation. Explorer l'Humain, ce serait mon chemin. Raconter l'Humain, ce serait ma félicité. Et je n'aurai plus peur des dimanches.
Un merci, c'est bien petit pour un si grand cadeau. Mais tant pis, je le dis quand même.
Merci, monsieur le professeur.
Jamais, non jamais, je ne vous oublierai...
(Raphaëlle GIORDANO)
J'essaie d'attraper ces sons et de reproduire des phrases. J'écris en français comme je chante en anglais : en yaourt.
Mon voisin de table jette un œil à ma copie et ricane. Il me dit quelque chose qui me blesse ; la moquerie est un langage universel.
Je suis arrivée en France il y a quelques semaines, j'ai fait ma rentrée en 6e dans un pays dont je ne connais pas la langue. Chaque heure de classe semble durer une éternité, je vis cette situation comme une punition injuste. Après tout, je n'ai rien fait de mal, alors pourquoi je me retrouve dans cette enfer ?
Vous parvenez à ma hauteur, j'ai honte, je cache ma dictée d'une main que vous retirez délicatement. Je suis votre regard mais le vôtre court plus vite, et je finis par le croiser, tu découvres un mélange de compassion et de gentillesse auquel je décide de m'accrocher
«Non è grave», me dites-vous avec un sourire.
Je ne parle pas votre langue, alors vous essayez de me rassurer dans la mienne. Ce geste me profondément, et mes larmes coulent en silence point elle forme des tâches bleuâtre sur l'histoire du Petit Prince, et je vous remets ma feuille telle quelle, pleine de fautes et de chagrin. (S.GIULIANO)
J'avais 15 ans lorsque vous m'avez donné ce livre, et il est là sous mes yeux. Il est abîmé, j'ai souligné des phrases qui résonnent toujours et encore en moi maintenant. Sur la couverture orange, on y voit deux silhouettes. Une jeune fille et une grande personne à côté d'elle qui lui tend la main. Antigone et Créon. Mais non, en vérité, c'était vous et moi. (H. GUAY DE BELLISSEN)