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Critique de mjaubrycoin


Bien que ce roman connaisse un succès ininterrompu depuis plus de 35 ans, je ne l'avais jamais lu et je n'avais pas davantage entendu parler de son adaptation cinématographique qui réunissait pourtant un prestigieux casting propre à tenter la cinéphile que j'étais il y a quelques années.
Il a fallu que j'entende parler de ce roman comme l'illustration parfaite du "réalisme magique" à la faveur du visionnage d'une série télé sans prétentions mettant en scène une jeune américaine d'origine hispanique, elle-même auteur de romans et nourrissant une admiration éperdue pour Isabel Allende, pour que ma curiosité soit éveillée et que je me plonge dans ce livre...pour ne plus le quitter...
Quelle claque que cette illustration romancée d'une terrible dictature dans un pays qui n'est jamais expressément nommé mais que l'on identifie immédiatement comme le Chili.
A travers l'histoire de la famille d'Estéban Trueba, riche propriétaire terrien farouchement attaché à ses privilèges de classe, c'est tout un pays qui apparaît en filigrane avec la révolte populaire nourrie par les exactions des puissants qui gronde jusqu'à ce qu'un gouvernement socialiste soit porté au pouvoir par la voie démocratique.
L'expérience ne fera pas long feu et Allende tombera sous les coups de la junte avec la prise de pouvoir du Général Pinochet qui instaurera le régime que l'on sait.
La dernière partie du roman qui met en scène Alba, la petite fille bien aimée du patriarche, est absolument poignante. Par amour, mais aussi par sens du devoir et par empathie pour un peuple martyr, elle endurera le pire mas elle ne sera pas pour autant vaincue.
Ce livre est aussi, et peut-être même avant tout, un hommage aux femmes fortes, celles qui refusent la fatalité et vivent comme elles l'entendent, qu'il s'agisse de parler aux esprits, de faire bouger les guéridons, d'aimer sans souci des convenances, d'assumer les choix les plus difficiles malgré les obstacles.
Les éléments de magie restent discrets et s'intègrent dans la trame romanesque de façon harmonieuse sans nuire à la crédibilité de l'ensemble.
Il importe peu finalement que les cheveux d'Alba soient aussi verts que ceux de sa grand tante Rosa la belle, tant son destin héroïque est tragique.
Ce grand roman permet de ne pas oublier que les atrocités n'ont pas cessé avec la victoire des alliés en 1945 et que la bête immonde, avec son cortège d'horreurs, est toujours à l'affut.
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