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Critique de MaggyM


Une saga familiale chilienne que l'on ne présente plus.
Une allégorie du destin du Chili à travers le prisme d'une famille aisée sur plusieurs générations.

J'avais lu ce roman au moment de la sortie du film de Bille August en 1993. Si je me souviens de quelques images de Glenn Close, Meryl Streep et Jeremy Irons, rien ne m'apparaissait plus concernant le bouquin. A la faveur d'une proposition de lecture commune, j'ai décidé de relire l'ouvrage.
Et je ressors mitigée, surtout parce que je ne sais que penser.

D'un côté, j'ai beaucoup aimé le style d'Isabel Allende ; d'un autre, j'ai lu cette brique avec le sentiment d'être spectatrice tout du long.
Pour le style, j'ai beaucoup aimé cette coexistence entre le réalisme magique, qui donne les cheveux verts et fait bouger les salières, et le réalisme brut quand on parle tremblements de terre, coup d'état et exactions militaires. de même, cette façon de glisser, avec l'air de ne pas y toucher, des informations sur le futur des personnages, nous poussant à vouloir découvrir ce qui les amènera à ce moment-là, m'a titillée tout au long de ma lecture. Je me suis amusée à pointer ces moments annoncés au moment où ils se produisaient. Enfin, le fait que la narration, à certains moments, basculait à la première personne, dans la bouche d'Esteban Trueba, alors nonagénaire, a contribué également à maintenir mon intérêt jusqu'au bout. Etonnamment, j'ai trouvé beaucoup d'humour sous la plume de l'autrice comme des moyens de lisser la férocité de certains moments ou d'alléger l'ensemble.

Par contre, à aucun moment je ne suis complètement rentrée dans l'intrigue. Alors qu'il arrivait parfois des choses assez atroces aux personnages, je n'ai jamais transi, je n'ai pas ressenti d'émotion particulière. Ce que j'ai déploré tout au long de ma lecture car j'aurais voulu ressentir la passion de certains et la détresse d'autres. Je ne saurais expliquer pourquoi je suis restée assez en retrait de l'intrigue elle-même. Pourtant, l'ensemble tient bien la route, les messages à faire passer passent bien, les personnages ont suffisamment d'épaisseur. Il se passe des trucs dans ce bouquin, c'est indéniable. Que ce soit cette peinture d'une société chilienne clairement divisée entre les pauvres et les autres, cette indolence quasi naïve avec laquelle les nantis mènent leur monde en totale déconnexion avec la réalité de ceux qui triment et cette arrogance teintée de nonchalance qui les conduira tous au désastre… tout est là, bien décrit, bien présent, bien ancré. Et les personnages incarnent bien toutes ces facettes. Mais voilà, ça n'a pas pris.

Ce fut donc une lecture agréable, que j'ai lu plus lentement que la moyenne car je n'avais pas cette envie irrésistible de poursuivre les aventures des personnages dès que j'avais 5 minutes, et qui ne m'a pas emportée et ne m'a pas fait ressentir grand-chose. Je crois comprendre pourquoi je ne me souvenais pas de cette lecture faite il y a une trentaine d'années…
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