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Critique de fuji


Hélène Bergman avant d'être une mère de famille, et une femme accomplie fut la fille de la très belle Ing-Marie et de Hakan et la soeur de Camille/Charlie.
En cette traditionnelle nuit suédoise de Walpurgis, qui fin avril, voit des feux brûler pour dire adieu à l'hiver et bonjour au printemps, Hélène apprend le suicide de sa soeur.
Hélène « avec les années, avait appris que le bon fonctionnement d'une vie était une question d'équilibre, qu'il dépendait du maintien de celui-ci ».
En effet lorsqu'elle était enfant, la très belle Ing-Marie a disparu, les rumeurs auraient insinué qu'elle était partie en Argentine. L'année 1977 fait partie de ces années de Guerra sucia où les opposants du gouvernement argentin disparaissaient, plus de 30 000 personnes aux oubliettes. Que faisait-elle là-bas ? Y est-elle vraiment partie ? Nulle ne peut l'affirmer. Son mari désespéré a lâché prise et vit comme un clodo. Camille/Charlie elle n'a jamais pu se fixer et se faire une vie car elle voulait découvrir le mystère de la disparition de sa mère et Hélène s'est constituée une carapace, aussi rassurante que possible. « Elle s'était réellement crue capable de gérer tout cela. Il suffisait de se couper du mal et des drames, de la mère disparue, du père irresponsable et de la soeur incapable de se construire une vie correcte. Etait-ce les prémices de la fêlure qui allait bientôt faire voler leur famille en éclats ? »
Car fêlure il y a, peu à peu cette carapace longuement peaufinée craquèle de toutes parts, par soubresauts des détails viennent fendre l'armure pour ne plus quitter la conscience d'Hélène qui se persuade que sa soeur ne s'est pas suicidée. Elle aurait été assassinée car elle n'avait pas renoncé à percer l'énigme de la disparition de sa mère. Comme cette dernière elle ne voulait pas d'une vie quotidienne terne, elle voulait la grande aventure de la passion. Elle flirtait avec le danger. Hélène va la suivre, pas à pas.
Partir en Argentine, essayer de comprendre…
Je suis totalement épatée par les descriptions de l‘Argentine des années 70 et de ces disparitions qui ne sont toujours pas élucidées. La maestria de Tove Alsterdal fait que le lecteur a envie d'en savoir plus sur cette période et la bibliographie citée dans les remerciements permettra d'aller plus loin.
C'est avec habileté que l'auteur, par la construction de son roman et la fluidité de sa narration, effectue une superbe mise en abîme de l'Argentine des années 70. C'est crédible, car ses personnages sont parfaitement mis en chair.
Un roman totalement envoûtant, terriblement intrigant.
Du froid suédois à la chaleur de l'Argentine, le lecteur va subir les morsures de l'Histoire.
Un drôle d'air flotte sur cette histoire que je termine à bout de souffle.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 09 octobre 2017.
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