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Critique de Flaubauski


A la lecture de la quatrième de couverture, j'avoue que je m'attendais, bien plus, à lire un roman historique et politique, que l'apprentissage, finalement très individuel et individualiste, par le sang et la violence, d'un adolescent qui, par vengeance familiale, tuera l'assassin de son frère, de sang-froid, sera incarcéré, et servira, d'une certaine façon, une cause dont il n'aura aucune conscience, enfermé dans son obsession pour le jeu, la violence, voire la justice - alors que le lecteur, si, dans un dénouement cousu de fil blanc -.

Quant à la psychologie de notre protagoniste, Ziya, qui n'est pas censé avoir de sentiments, ceux-ci sont paradoxalement décrits dans un détail poussant parfois à l'outrance, qui le rendent, en un sens, peu crédible.
Quant à son obsession pour le jeu, qui est une thématique classique de la littérature - Dostoïevski, Pouchkine, plus récemment Auster, pour ne citer que quelques noms -, j'en ai trouvé la description relativement superficielle, très rudimentaire si l'on a lu notamment les auteurs sus-cités, ajoutant au manque de crédibilité du portrait du personnage un manque de profondeur.

Le récit est bref, ceci explique sûrement cela, et je suis restée totalement sur ma faim, parce que le personnage et l'intrigue qui nous sont proposés par l'auteur sont, je trouve, juste esquissés, et auraient, à mon sens, mérité davantage d'envergure, peut-être justement en prenant plus en compte le contexte historico-politique de ces premières années du XXème siècle, qui sonnent le glas, après la Première Guerre Mondiale, de l'Empire Ottoman. Ils auraient aussi, à mon sens, mérité un peu moins de machisme gratuit, avec lequel j'ai de plus en plus de mal ; personnage sympathique ou antipathique pour le porter, peu importe, cela reste quelque chose qu'il est temps de faire évoluer...

Un point du roman, cependant, m'aura davantage marquée : la description de la vie carcérale, assez factuelle, mais non pour autant forte et porteuse de sens, qui permet de comprendre, au moins en partie, l'évolution de Ziya après son incarcération.

Je remercie les éditions Actes Sud et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman, et Ahmet Altan par la même occasion, bien que je n'aie pas forcément apprécié ma lecture : ce n'était, tout simplement, pas ce à quoi je m'attendais.
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