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Critique de bdelhausse


Les dessinateurs ont une chance incroyable, celle de pouvoir mettre en scène leurs parents. Raconter leur vie. Retourner aux sources. Relater leur propre constellation familiale.

C'est ce que fait Antonio Altarriba à travers une BD aux forts accents historiques.

Contrairement à ce qui était conseillé, j'ai démarré ce diptyque (qui est artificiel, vu qu'au départ, l'auteur n'envisageait qu'un seul tome) par le second volet, consacré à la mère de l'auteur. Celui-ci étant consacré au père. Et je n'aurais sans doute pas dû... Car ce tome-ci supporte assez mal la comparaison, àmha.

D'emblée, l'auteur s'intègre au personnage de son père. C'est lent, mesuré, et parfois assez monotone. L'épisode de la guerre civile est le gros morceau du livre, et je trouve que l'intérêt est alors majoritairement historique. J'ai perdu le fil du récit àplusieurs reprises. On ne voit pas toujours où on en est. Une fois la guerre civile terminée, ainsi que la seconde guerre mondiale, on arrive très rapidement à la fin de la vie en maison de retraite. C'est donc assez déséquilibré, à mon avis.

La plupart du temps, il manque des émotions (par rapport au tome sur la mèrequi en est rempli). C'est terriblement froid, éthéré, déconnecté. Comme si l'auteur avait honte ou peur de mettre des sentiments, de s'investir. C'est pourtant ce qu'il fera dans l'aile brisée quand il parlera de sa mère (tome qui me parle davantage, et qui me semble plus abouti). Ce trait est corrigé en fin de volume, quand l'auteur présente son père en maison de repos... là, c'est poignant, presque trop si on compare à l'ensemble de la BD.

Reste l'aspect historique, et là j'ai appris énormément de choses. Cette période de l'Histoire est assez méconnue et ce qu'Alterriba nous montre est édifiant. Personnellement, cela me pousse à approfondir.

Le dessin et le noir/blanc convient globalement bien à l'ensemble, mais parfois j'ai eu un peu de mal avec des visages changeant fortement d'une case/planche à l'autre.

Les dessinateurs ont donc une chance incroyable, mais peu en profitent, et on peut en effet admettre qu'il est complexe, difficile et délicat de mettre en scène ses proches (et donc soi-même)... Tout est une question de distance. Altarriba n'aurait sans doute pas dû écrire ce tome à la première personne. J'ai parfois le sentiment qu'il aurait fallu davantage de distance entre l'objet et le sujet...
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