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♫J'ai pas choisi de naître ici
Entre l'ignorance et la violence et l'ennui
J'm'en sortirai, j'me le promets
Et s'il le faut, j'emploierais des moyens légaux
Envole-moi, envole-moi, envole-moi
Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, envole-moi
Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
Envole-moi
Pas de question ni rébellion
Règles du jeu fixées mais les dés sont pipés
L'hiver est glace, l'été est feu
Ici, y'a jamais de saison pour être mieux...♫
-JJ Goldman- 1984 -
----♪----♫----🕊----Arriba España----🕊----♫----♪----

"Il a laissé 200 feuillets noircis de souvenirs, d'une écriture serrée -stop- Mais ce que je sais de lui je ne l'ai ni lu ni entendu-stop-
Je descends de mon père, je suis son prolongement -stop-avant d'être né je participais déjà en tant que potentiel génétique à tout ce qui lui arrivait-stop-
Je le répète, c'est parce que j'étais en lui ou peut-être avec lui, que je connais sa vie..." Stop ou Alt-Arriba España
Transsubstantiation, Transfert
Transformer l'auteur en son père !
Reconstitution Atmosphère Démocratie Arrogante et Autoritaire
Echecs, frustrations, humiliations, accumulations mortifères
Le témoin des traces que la vie a laissées sur son père...
Plutôt mourir debout que de vivre à genoux
A Gueret , agueri
En s'ancrant dans la terre
c'est le ciel qu'il atteignit
J'ai toujours été en lui
Tous les mots qui restent à dire, tout ce qui s'en suit
Je ne m'enfuis pas ... je vole
90 Ans l'heure de s'envoler
Mai 2001, le père s'est suicidé...
Edifiant !!! Histoire et ravages
Un Vibrant hommage au courage .👍
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L'art de voler raconte l'histoire d'un espagnol au cours du XXe siècle. Cet espagnol est le grand-père de l'auteur, il y a donc un côté sentimental qui s'entrechoque avec l'Histoire de ce pays. le graphisme est réaliste, en noir et blanc, purement narratif, mais qui se permet quelques rares envolées surréalistes pour les passages symboliques, en général, le graphisme reste au service du texte, tout en apportant le rythme et clarté. On découvre la jeunesse rurale pauvre, la guerre civile, l'émigration en France et le retour soumis au pays, et enfin la maison de retraite, et on découvre aussi les affaires comme les idéaux qui échouent. C'est une belle saga, sensible, et touchante, mais totalement désabusée, c'est surtout un récit du désenchantement, de l'espoir détruit, de la défaite de la vie, un récit profond et déchirant sur ce qu'était d'être espagnol au XXe siècle. On sent que les auteurs y ont mis leurs tripes, et ils nous donnent une vision de l'Espagne sincère et complète à la fois, et à travers elle, une vision malheureusement pessimiste de la vie. Il faut lire la postface qui enfonce le clou pour nous émouvoir encore un peu plus.
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La grande majorité des critiques concernant cet ouvrage sont positives. Poussé par mon entourage pour le lire et attiré par l'histoire (avec et sans majuscule), j'y suis allé franco (…). J'en ressors avec un sentiment mitigé.
C'est l'histoire d'une longue vie, le vingtième siècle vu par un espagnol d'origine rurale qui fuit sa prédestinée de paysan avide de terre, rejoint la ville (Saragosse) et se trouve imbriqué dans la grande Histoire de la guerre d'Espagne. Illusions, désillusions, pragmatisme, bref encore une fois l'histoire d'une vie. Cet ouvrage me chagrine sur trois niveaux:
- Sur la guerre d'Espagne, d'un côté c'est survolé du point de vue historique, de l'autre il manque quelque chose d'épique dans la narration pour nous embarquer pleinement.
- Sur le scénario : j'ai trouvé cela ennuyeux par moments, avec des longueurs qui font que les presque 220 pages auraient pu être réduites pour condenser le propos.
- Sur le dessin : j'ai été complètement hermétique au dessin froid, lisse, monotone, qui ne sert pas toujours le propos.
Reste quand même quelques moments intéressants d'un point de vue historique (par exemple les camps d'espagnols républicains en France, qui font froid dans le dos) et lyrique (le suicide du héros, à 90 ans, est une trame émouvante et mélancolique tout au fil du récit).
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Malgré son incipit inhabituel, le suicide d'un homme de quatre-vingt-dix ans, je crois que je m'attendais à un énième livre sur les héros malheureux de la Guerre Civile Espagnole. C'est un peu ce qu'est ce livre au premier abord, puisque le personnage principal, le père de l'auteur, a effectivement pris part à cette guerre, du côté de ceux qui seront vaincus. Mais l'apologie républicaine s'arrête là. Antonio Altarriba, le père, n'est pas un héros. Il a avant tout cherché à vivre et a, pour cela, accepté bien des compromissions, même si cela veut dire qu'il n'a que vécu, et n'a jamais vraiment pu voler. Après avoir passé la guerre mondiale en France, réfugié espagnol sans papiers, il s'est résolu à rentrer dans une Espagne dominée par ses ennemis d'avant, et à se couler dans le moule de l'Espagne franquiste et bigote. Il doit alors laisser tomber ses idéaux et sa morale, bout après bout, comme des pelures d'oignons qui s'effeuillent une à une et le laissent de plus en plus nu à ses propres yeux.
Figure tragique au sens grec, héros auquel rien n'est épargné et dont aucune décision ne peut mener au bonheur, cette vie de capitulations successives est transfigurée par le regard du fils écrivain, qui restitue le personnage dans sa complexité et sa douleur.
Même si le texte n'est ni particulièrement bien écrit, bien qu'il véhicule une émotion certaine, et même si les dessins sont de facture très classique, c'est une bande-dessinée à recommander, car elle fait entendre une autre voix des douleurs de l'Espagne au XXème siècle. Une voix qu'on entend peu, parce que bien peu glorieuse, mais la fierté ravalée est amère et ce libre fait entendre la voix d'une majorité silencieuse, malmenée et qui a besoin d'être réhabilitée à ses propres yeux, même si c'est de manière posthume.
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Antonio Altarriba évoque avec beaucoup de sensibilité l'histoire de son père; anarchiste, combattant antifasciste, épris de liberté mais qui fut enfermé plus souvent qu'à son tour. du gamin né dans la campagne espagnole qui levait le poing lors des meetings de la CNT au vieillard infantilisé dans un home, L'Art de voler raconte toute une existence parsemée d'échecs tant personnels que collectifs. Une vie triste comme souvent.

Malgré un propos marqué par la désillusion, Altarriba ne sombre jamais dans le pessimisme. Tout au plus le propos se fait-il doux amer lorsqu'il relate les fait les plus dramatiques. On sent qu'il a écrit ce livre comme une thérapie et un hommage à la fois. Il décrit avec tendresse les moments de bonheur, les rencontres, les amitiés et les trahisons, le désespoir et les renoncements. Il n'y a aucun pathos dans ses descriptions.

Véritable roman graphique, L'Art de voler s'arrête sur tous les personnages qui acquièrent au fil des pages une véritable épaisseur psychologique. On s'attache à Basilio qui voulait être mécanicien, à Concha qui offre son corps pour punir un mari violent ou à Restituto le papy bricoleur.

Le texte est admirablement servi par les illustration du dessinateur catalan Kim, influencé par l'underground américain et dont le style graphique assez sombre et chargé convient tout à fait au propos.

Un livre qui nous rappelle à chaque page que ce qui fait l'humanité c'est la soif de liberté.
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Magnifique mise en images du récit de la vie d'un vétéran de la guerre d'Espagne.

Publié en 2009 en Espagne et traduit en 2011 en français, ce roman graphique d'Antonio Altarriba, dessiné par Kim, avait l'air suffisamment intéressant d'emblée pour que je l'offre à une amie chère et férue de guerre d'Espagne, sans l'avoir lu. C'est maintenant chose faite, et je ne regrette donc pas : l'histoire est magnifique, quoique dure à plus d'un titre, et la mise en images est somptueuse.

Issu d'une histoire vraie (le suicide, à 90 ans, du père de l'auteur, vétéran de la guerre d'Espagne qui se jeta du quatrième étage de sa maison de retraite), le récit n'a pourtant rien de sordide, mais éclate d'un réalisme cru, dans lequel apparaîtront, tour à tour, la rudesse presque sans espoir de la vie campagnarde espagnole des années 1930, l'aveuglement populaire face au coup d'état franquiste, le comportement davantage qu'honteux des autorités françaises vis-à-vis des réfugiés républicains en 1939, les ambiguïtés de la survie en France en temps de guerre, les désillusions de l'après-guerre et les innombrables compromissions avec le régime, une fois de retour au pays,...

Il fallait cette mécanique précise et parfois rêveuse pour faire apparaître l'acte final comme une forme rare de délivrance poétique, avec la bienveillance éclairée du fils-auteur - qui ne pouvait se délivrer d'une histoire pareille qu'en l'écrivant, en BD pour transmettre mieux encore le caractère imagé de toutes les confidences paternelles recueillies par oral...

Dur et superbe, donc.
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Un roman graphique poignant et foisonnant.

Pourquoi se suicider à l'âge de 90 ans, si tardivement ?
Antonio a grandi au sein de la campagne espagnole, près de Saragosse, peu avant l'avènement du franquisme.

Il s'est construit au milieu des querelles de clochers (en l'occurrence de lopins de terre) qui tournent souvent à l'absurde.
Son père, un pauvre agriculteur aux moeurs rurales bien ancrées, se montre d'un esprit peu ouvert. le seul avenir qu'il puisse envisager pour ses fils est la continuité de son activité. Il n'est pas question de permettre à l'un d'eux de rêver à une autre destinée.
A plusieurs reprises, Antonio tente de fuir cet environnement dans lequel il ne trouve aucunement sa place. A plusieurs reprises, il se rend en ville, empli de l'espoir d'un avenir meilleur. Mais ses rêves ne sont que désillusions et il essuie de nombreux échecs.
Son retour au village n'en est que plus douloureux, au vu des railleries paternelles et des villageois qu'il doit subir.

La guerre civile espagnole éclate et Antonio y prend part. Il y développe ses idées d'anarchistes et combat aux côtés des antifascistes.
Il se rendra en France en tant que réfugié républicain, sans papier. Une période là aussi très difficile, à la limite de la survie.
Mais finalement, il trouve refuge au sein d'une famille d'agriculteurs et il vivra des moments heureux.
Lui qui fuyait la vie agricole, aura trouvé ses instants de bonheur pendant cette période grâce à un paysan qui aime la terre et la respecte.

De retour en Espagne, il est contraint d'abandonner ses idéaux pour se plier aux règles du régime franquiste. Il se range et épouse une femme dont il a un enfant. Il mène une vie qui devient très vite monotone et sans plaisir. Il parvient à faire vivre sa famille grâce au travail qu'il exerce dans une biscuiterie.
Mais c'était sans compter la trahison d'un collègue qui le mène à la faillite. Il a tout perdu, son travail et son appartement.
Il vivote avec des travaux ingrats qui leur permettent à peine de se nourrir, lui et sa famille.
Cette épreuve l'éloigne d'autant plus de sa femme, avec qui il n'a jamais réellement eu de complicité. Cette distanciation les mènera jusqu'au divorce.
Cette séparation le conduit à intégrer une maison de retraite où Antonio ne trouvera jamais l'apaisement, si ce n'est le jour de sa mort.
Il prend enfin son envol vers un ailleurs dont il a tant rêvé et qu'il a toujours manqué jusqu'à présent.

Si vous vous attendez à une fresque historique de l'Espagne du XIXème siècle, passez votre chemin. L'auteur s'est bel et bien focalisé sur la vie de son père, dont il a été acteur de certains événements politico-historiques. Nous sommes bien en présence d'une histoire dans L Histoire.
Je mets un bémol au graphisme dont les traits ne m'ont pas beaucoup plu. Ils manquent, selon moi, de précision et de netteté. Si le choix du noir et blanc peut paraître judicieux, les dessins sont trop denses, massifs et donnent une sensation de fouillis voire d'étouffement.
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C'est l'histoire d'un homme qui grandit dans le terroir mais qui rêve du Ciel.
Sur cette terre la seule chose qui s'élève ce sont les murs qui divisent les champs et les hommes.
Avarice et brimades : le lit du franquisme est peut-être là sous nos yeux.
Mais à côté de la masse réactionnaire il existe toujours des êtres animés par un idéal de progrès.
Antonio, père, fait partie de ces jeunes gens qui rêvent d'un monde meilleur et qui se trouvent précipités dans la guerre civile. Ils choisissent évidemment le camp des républicains.
La guerre fait rage mais les républicains perdent et échouent à Saint Cyprien.
Les idéaux s'envolent – parenthèse - comment est-il possible que des descendants de ces combattants votent à l'extrême droite aujourd'hui dans les cantons des Pyrénées Orientales ? ...
Antonio et ses amis échoués en France passent d'une guerre à l'autre. Les calamités continuent, entrecoupées par un bref instant de bonheur, un coin de ciel bleu.
Mais ni la défaite des nazis, ni le retour de la démocratie en Espagne ne marquent la fin des désillusions.
C'est Antonio, fils, qui nous raconte l'histoire,
Fier de son père.
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Le récit commence à l'envers.
Nous sommes le 4 mai 2001 …
Un vieux monsieur se hisse au quatrième étage … que d'effort pour atteindre le but recherché !
Avec lui nous allons entendre tranquillement l'histoire de sa vie en redescendant les étages un à un … la jeunesse est évoquée au troisième étage … la vie d'un témoin de la guerre qu'elle soit espagnole ou française, c'est toujours du pareil au même, tuerie et trahison, est évoquée au deuxième étage … la vie d'un espagnol qui a renoncé à ses idéaux, pour affronter le présent, il faut apprendre à enterrer le passé et à vivre sur son propre cadavre, est évoquée au premier étage … la survie d'un homme qui nourrit dans son ventre un animal aveugle et souterrain qui petit à petit ronge l'intérieur, est évoquée au Rez de chaussée … tout ce parcours pour parvenir enfin devant le tribunal qui reconnaît « qu'après avoir purgé quatre vingt dix ans d'existence forcée » on a le droit enfin de voler.
Il a fallu beaucoup d'imagination à ce vieillard … pour affronter les épreuves que son père a choisi de lui imposer … pour croire aux idéaux de « liberté, égalité et fraternité » qu'il a tenté avec beaucoup d'autres d'imposer à une société rétrécie à une idéologie malsaine … pour essayer de survivre dans les camps de la honte … pour revenir vers ce pays qui était tout de même le sien et accepter de vivre en faisant semblant d'avoir changer … pour se résoudre à entrer dans un hospice et vivre entre vieux qui essayaient de se créer un peu de bonheur … il a fallu beaucoup d'imagination à ce vieillard, de l'imagination pour fuir le quotidien.
Un très bel album sensible, dont le début est un peu ardu car le texte prime sur le dessin et il envahit toute la place nous laissant difficilement apprécier les gravures, puis les choses prennent leur place et leur rythme.
Le roman graphique cède la place à un court texte qui explique le choix de l'auteur du format et nous offre s'il en était besoin quelques phrases destinés à nous émouvoir :
« Un sentiment commun de nostalgie et d'indignation nous unit, nous, les rares survivants et les familles d'une génération mue par les plus grands idéaux et reléguée dans le plus profond oubli. Mais il n'y a pas que nous. Il y a aussi les enfants des suicidés, les exilés de la misère rurale, les arnaqués par un associé, les tardivement séparés de leur conjoint, les damnés des maisons de retraite et, enfin, plus largement, tous ceux qui ont souffert du décalage entre la réalité et l'utopie »

« Nous montrons tous notre visage le plus vulnérable, celui où, masque tombé, se donnent à voir les craquelures laissées par les sentiments »

« dans cet espace éthéré, dans ce ciel sans nuages qu'est l'imaginaire collectif, il vole enfin. Il tenta de voler avec les ailes de la justice et de l'égalité, avec celles de l'amour, de la prospérité et, toujours honnête - presque naïf - s'écrasa. Aujourd'hui, enfin aérien, défait du poids de la réalité, mué en personnage, il sillonne le firmament de la fiction ».
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Antonio Altarriba raconte l'histoire de son père, son homonyme, de sa jeunesse en Aragon à son suicide en maison de retraitre. Quatre-vingt-dix ans d'une vie entre idéaux républicains et profondes désillusions, traversant la Guerre d'Espagne, l'exode en France et ses camps méconnus, la Seconde Guerre Mondiale et l'Espagne franquiste. Une vie de guerre, de fuite, de travail, de couple et de famille largement teintée d'amertume et de résignation.
L'histoire est touchante, car très humaine et intime. Si je n'ai pas toujours adoré le dessin, que j'ai pu trouver maladroit par moment, j'ai apprécié les passages métaphoriques. Et tout au long de ces 220 pages, le fil du conducteur du vol… jusqu'au dernier.
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