La patience est un arbre dont la racine est amère mais les fruits très doux.
« Prise de stupeur, je n’ai rien dit. Que pouvais-je dire ? Le mariage, oui, bien sûr, c’était la seule perspective pour une fille. Il était hors de question de contredire ses parents, comme le dit le proverbe peul : « Ce qu’une personne âgée aperçoit assise, l’enfant, même s’il se lève, ne le verra pas ! » (p.119)
Et si au moins tout cela finissait demain ! Mais le mariage ne se réduit pas à la cérémonie, il dure toute une vie.
- L'amour n'existe pas avant le mariage, Ramla. Il est temps que tu redescendes sur terre. On n'est pas chez les Blancs ici. Ni chez les Hindous.
Tout problème a une solution. Seule la mort est sans issue.
p 241
« Oseras-tu me défier, fille de rien ? Oseras-tu humilier mon frère pour sa magnanimité de t’avoir trouvé un homme qu’au fond tu ne mérites pas ? fit-il, en haussant la voix, très en colère. Voilà le résultat de laisser des filles trop longtemps sur les bancs de l’école. Elles se sentent pousser des ailes et se mêlent de tout. Le mariage n’est pas qu’une question de sentiment. Au contraire. C’est d’abord, et avant tout, l’alliance de deux familles. […]» (p.50)
On sait que le pire des péchés pour un père est la fornication de sa fille. Un vrai croyant doit s'épargner la colère d'Allah. Sa fille se mariera le plus tôt possible afin d'éviter les pires tourments à son père.
La concession d’oncle Moussa est l’exemple même d’une polygamie chaotique. Depuis toujours, on entend toute sorte de scandales. Les coépouses, rivales acharnées, qui en viennent aux mains, les adolescents frustrés qui se querellent à armes blanches entre frères, des filles répudiées ou remariées, des accusations de maraboutage, de sorcellerie, de drogue ou d’alcool.
Il ne faut pas pleurer car les yeux trahissent toujours les faiblesses du cœur, même les plus voilées.
Les conseils d’usage, qu’un père donne à sa fille au moment du mariage et, par ricochet, à toutes les femmes présentes, on les connaissait déjà par cœur. Ils ne se résumaient qu’à une seule et unique recommandation : soyez soumises !