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4,2

sur 4755 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On suit les destins croisés de trois femmes : Ramla, lycéenne brillante, qui rêvait de devenir pharmacienne, mariée de force à un quinquagénaire dont elle devient la deuxième épouse. Hindou, contrainte d'épouser son cousin, qui boit, se drogue, la viole et la bat. Safira, première femme de l'époux de Ramla, qui va tout tenter pour faire répudier sa rivale.

C'est un livre révoltant, qui nous plonge dans la réalité dramatique vécue par les femmes peules dans le nord du Cameroun : mariage forcé (mais on leur assène qu'elles sont consentantes), viols conjugaux, violences extrêmes, humiliations, polygamie… Et le mot “munyal”, patience, qu'on leur répète comme un mantra, comme si à force de patience, à force de subir sans jamais se plaindre, leur condition allait s'améliorer d'elle-même. Ce mot, à la fin du livre, on a appris à le haïr presque autant que celles à qui il est rabâché toute une vie durant.

C'est une chose de savoir que ces pratiques existent, intellectuellement parlant ; c'en est une autre, je trouve, de les lire dans toute la crudité avec laquelle l'autrice les expose. Parce que même l'espoir de l'instruction semble vain. Parce que le système est perpétué avec tant de ferveur aussi bien par les hommes que par les femmes, les victimes, elles-mêmes, qu'il en devient vraiment glaçant. Parce qu'on y apprend le rôle et la place terribles que jouent les familles dans ces drames du quotidien. Parce que l'autrice nous fait franchir les murs des concessions, qui abritent toutes ces horreurs, pour nous les dévoiler telles qu'elles sont, sans fard, sans édulcorant, juste dans la glaçante brutalité des faits.

Je suis sortie de cette lecture très secouée.
Lien : https://catherinephanvan.fr/..
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Ce roman qui témoigne de la condition des femmes peules est si dur! Je ne connaissais rien de leurs coutumes, et j'en ressors atterrée. Se dire qu'à notre époque, des femmes vivent encore tant de violence physique et psychologique, c'est révoltant. Cette histoire a d'autant plus de poids que l'auteure s'est largement inspirée de son vécu pour l'écrire. À la lecture, on se sent démunis : que faire, à notre niveau, pour que cessent ces pratiques d'un autre âge ? Un roman qui bouscule et qui fait réfléchir.
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Ici vous retrouvez trois récits de femmes camerounaises qui ont, comme fil conducteur, la façon dont leur société ne les écoute pas.
Elles se font dire depuis leur naissance que les femmes doivent être patientes, doivent être soumises, doivent être belles, etc.
Elles en ont assez elles deviennent Les impatientes face à tous ceux qui refuse d'entendre leur voix et qui voudraient les réduire à un rôle de figurante derrière tous les hommes de leur entourage.
C'est un livre qui parle fort pour dénoncer ce qui ne fonctionne pas dans la riche société peule et musulmane du Cameroun. Une société qui refuse de voir les droits des femmes comme étant conditionnel pour une société fonctionnelle.
Certains passages sont vraiment crus et la violence que ces femmes vivent autant avec leur mari qu'avec leur père est choquante. J'avais envie de crier par moment en lisant leurs récit. de hurler contre ce monde qui écrase toujours plus de 50% de la population mondiale sous des prétextes tous plus fallacieux, qu'insignifiants.
Un livre essentiel pour dénoncer la violence de la société envers les femmes, mais qui pousse également à réfléchir sur la solidarité féminine.
Les femmes doivent elles tenter de survivre en diminuant les autres femmes de leur entourage?
Ne peut-on pas s'entraider entre femmes devant la violence des hommes? Jusqu'où va la solidarité féminine?
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Ce n'est pas avec un imaginaire hors pair ou un style sophistiqué que ce livre nous conquiert. Non, l'originalité de cette oeuvre réside ailleurs. C'est dans l'audace de l'actrice de briser les tabous en nous ouvrant les portes impénétrables du foyer musulman polygame, en nous livrant l'âme de ses femmes. le lecteur occidental ne peut qu'être choqué, indigné, abasourdi par cette société ou la femme ne vaut rien et je dois dire que c'est même pire que ce que j'ai pu imaginer, même si j'essaie de nuancer en me disant que c'est un roman. La femme est privée d'éducation, de droits, de liberté, réduite à une marchandise que les hommes echangent sans la moindre considération pour elle.
Les histoires de marabouts m'ont fortement marquée, d'une part l'ignorance et la croyance aveugle, et d'autre part l'impuissance de ces femmes qui se tournent vers la magie comme leur seul et dernier recours, tant leur situation est immuable.
Le chemin va être long, mais grâce à des livres comme celui-ci le voile se lève et on avance petit à petit.
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Lu en 2022. Il y avait un moment que je voulais lire le prix Goncourt des lycéens 2020.
Impatientes nous parle de patriarcat, de condition féminine faite de soumission, de violence conjugale et de rivalités (polygamie). L'écriture est fluide et agréable à lire, servant un récit à la fois réaliste et révoltant. Ce roman polyphonique donne la voix à trois femmes camerounaises (peules - issues de la bourgeoisie) dont les pères et oncles choisissent les maris depuis la nuit des temps...
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Djaïli Amadou Amal possède une écriture très émouvante et l'on ressent assez rapidement que chaque mot provient du plus profond de ses tripes; et pourtant l'éducation qu'elle a reçue prône la retenue des sentiments et certaines barrières entre les membres d'une famille sont infranchissables.

C'est l'oeuvre d'une femme qui est sortie plus forte des drames vécus en s'arrimant au port de l'écriture.
C'est donc le cri du coeur d'une femme de lettres et militante féministe qui utilise sa plume comme une arme et dénonce avec une sincère brutalité la violence faite aux femmes africaines.

Elle est « la voix des sans voix »

Elle raconte le destin - malheureusement trop banal dans le Sahel camerounais - de trois femmes, trois êtres, trois destins brisés, trois vies dérobées, des rêves envolés, piétinés par la force d'une tradition ancestrale qui assujetti et maltraite les femmes en leur imposant les mariages forcés et la polygamie.

L'écriture de l'auteure africaine est plutôt simple, sans fioritures et pourtant la trame narrative possède la force coup de poing d'un documentaire.
Dans une envolée assez large allant de coutumes tribales à la pratique de l'ésotérisme, la romancière cherche à démontrer l'importance de l'éducation des filles, qui leur donne les ailes dont elles auront besoin pour s'affranchir.

Porté par une fulgurante lucidité et nourri par une remarquable capacité d'analyse, dans ce récit Djaïli Amadou Amal accorde une attention extrême aux miroitements de l'âme, aux émotions contradictoires qui s'emparent des êtres dans le théâtre social et familial, quel qu'il soit.

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Il est des livres dont le lecteur ressort mitigé tellement la lecture leur a paru dérangeante. Celui-ci en fait partie.

On suit alternativement Ramla, sa soeur et sa cousine qui sont toutes les trois promises à un homme sans leur consentement. On parle bien évidemment de mariage forcé, mais au-delà de cette thématique, l'autrice met en exergue les affres d'une vie composée par la polygamie, la violence et le désir des hommes.

C'est tellement bien fait que l'on désespère avec ces femmes à qui l'on ne cesse de répéter d'être patientes : " Munyal ma fille, Munyal". Mais bien sûr la patience est une vertu féminine et seules les femmes doivent vivre une vie de frustration, de rejet, d'injustice et de violence, qu'elles ne pourront supporter que si elle font marque de patience.

Ce qui a rendu ma lecture mitigée, et c'est sans doute ce que recherchait l'autrice, c'est ce fossé entre la liberté des femmes de disposer de leur corps et de choisir leur carrière que l'on possède au quotidien en tant qu'occidentale, et la destinée toute tracée de ses femmes qui ne peuvent choisir de poursuivre leurs études ou d'exercer une profession. J'ai été tellement révoltée par cette lecture que j'en garde un goût amer. Mais une fois encore, c'est que l'autrice a vraiment réussi à rendre cette tradition de la polygamie et du mariage forcé dans certains pays d'Afrique subsaharienne peu enviable à mes yeux.

Je suis révoltée par le fait, qu'aujourd'hui encore, des hommes puissent choisir et contrôler la destinée d'une femme. Que ce livre parle d'une réalité actuelle et non du quotidiens de femmes dans les années 1970. Je suis révoltée par le patriarcat prédominant dans la culture musulmane de ces pays.

Au final ça aura été une bonne lecture, car j'ai beaucoup appris

Le petit bémol pour moi a été la longueur du livre. J'aurais aimé que l'autrice développe plus les histoires de chacun des personnages pour qu'un réel attachement se crée.
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Tellement bouleversant !

Trois femmes, trois destins brisés.
Trois histoires qui finalement se mêlent.

Ce livre ne se lit pas, il s'engloutir, mais finalement, j'en attendais plus. Je le referme avec un petit goût d'inachevé. J'aurais tellement aimé connaître la suite de leur détins.
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Un récit qui se dévore tant les destins brisés de trois femmes liées entre elle par des liens familiaux sont terrifiants.
L' écriture factuelle pour décrire de telles injustices et des scènes terribles de violence nous font prendre la mesure du sexisme et de la terreur que vivent ces femmes courageuse, fortes et victimes de leurs maris.
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